Comment vivaient nos ancêtres
disparaître en ville les allumeurs de réverbères. La voiture, les loisirs puis la télévision vont vider les églises le dimanche matin. Les femmes qui, en 1914, commencent à travailler et à remplacer les hommes obtiendront le droit de vote. Les campagnes se dépeuplent.
Le monde a changé. Les uns s’enthousiasment pour chaque nouvelle invention et les autres pleurent un « bon vieux temps » bien difficile à définir. Pour nos arrière-grands-parents, il fut celui des diligences, pour nos grands-parents celui des locomotives à vapeur, comme il sera sans doute pour nous celui des T.G.V.
Mais, à la lecture de cette histoire de nos ancêtres, ne peut-on pas cependant émettre quelque doute ? Il n’est qu’à songer à quelques-uns des nombreux parallèles faits entre hier et aujourd’hui sur le mode humoristique et sous couleur de néologisme ou d’anachronisme, à ces « salles obscures » où l’on draguait déjà, à ces concours d’arrivée en pèlerinage préfigurant nos Paris-Dakar, à ces vedettes du jeu de paume sous Louis XIV, annonciatrices de nos Noah et dont les raquettes se vendaient aux enchères à prix d’or… Il n’est qu’à ouvrir un magazine « grand public » des années 1900 pour s’étonner de l’actualité des publicités que l’on y trouve : si le phonographe précède logiquement la « hi-fi », que penser de toutes ces annonces de constructions économiques de villas et de pavillons déjà remboursables en cinq, dix, quinze ou vingt années ? Que penser de ces appareils dits « gymnases de chambre » qui, en quelques minutes par jour, suffisent à l’homme pour acquérir force physique et mâle assurance et qui, de par leur image même, ressemblent étrangement à ceux que l’on trouve aujourd’hui dans les salles où se pratique le « body-building » ?
Évidemment, chaque nouvelle mode a ses détracteurs : il en va pour cela du tango comme de la valse, des cheveux courts comme des cheveux longs, comme il en va du progrès technique, chaque fois qu’une nouvelle machine révolutionnaire (ascenseur, scaphandrier, aspirateur, etc.) est présentée à l’une des fantastiques expositions universelles. Tout Paris et toute la France s’y bousculent. N’avons-nous pas entendu le grand Arago lui-même prédire l’échec des chemins de fer, responsables selon lui des pires calamités et maladies… Il y aurait, sur ce passage d’un monde à l’autre, un autre livre à écrire…
5.
POURRIEZ-VOUS VIVRE
SANS PÉTROLE ?
Alors, nostalgique ?
Au terme de ce livre, qui vous aura sans doute aidé à mieux comprendre nos ancêtres et vous aura surtout permis d’approcher et de visiter leur univers, vous vous surprenez à regretter de ne pas avoir vécu à leur époque ? Pourquoi ? Parce que tout, dans ce monde d’autrefois, vous paraît plus simple et plus sain ? Parce que les gens y étaient moins stressés et y souffraient moins de la solitude ? Parce que la couche d’ozone n’avait pas encore été attaquée et que l’on n’y avait que faire du pétrole ?
Ce chapitre, que je rajoute à cette nouvelle édition, va vous prendre au mot, en vous invitant à vous demander, dans l’hypothèse où cela serait possible, grâce à une machine à remonter le temps super sophistiquée ou à un quelconque transfert de particules et d’atomes, si vous pourriez réellement vivre chez vos ancêtres. Y vivre ou même seulement y survivre. Et dans ce cas, combien de temps ? À vous demander aussi, s’il serait possible, aujourd’hui, de revivre selon leurs rythmes et de retrouver leurs modes de vie.
Pour répondre à la première de ces questions, je vous propose de jouer, à l’envers, aux « visiteurs » du film de Jean-Marie Poiré, en parcourant les siècles passés, comme Christian Clavier et Valérie Lemercier.
LES AVENTURES DE KEVINOUILLE
ET DE DAME ÉLODIE
DANS LES COULOIRS DU TEMPS
Imaginez donc un instant qu’une potion magique préparée par quelque alchimiste moderne puisse vous envoyer dans les couloirs du temps et vous déposer sur le seuil de la maison de vos ancêtres, ceux vivant à l’époque de la Restauration ou sous François I er – peu importe, ils n’étaient guère différents les uns des autres, puisqu’au fil des siècles leurs conditions de vie n’avaient que fort peu évolué.
En quelques instants, de Kevin ou d’Élodie, bons habitants de la France du XXI e siècle, vous débarquez dans les siècles
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