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Constantin le Grand

Constantin le Grand

Titel: Constantin le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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en compagnie de Licinius le Jeune, un complot pour chasser Constantin, régner à sa place : Crispus en Occident, Licinius le Jeune en Orient.
    — Voilà ce qu’elle prétend.
    Hésios m’a confié qu’il avait sacrifié plusieurs taureaux, depuis son arrivée à Aquilée, pour demander à Mithra, à Apollon, à Sol invictus d’inspirer à Constantin les justes décisions. Mais l’empereur était aveuglé par la jalousie.
    — Je crains, a-t-il conclu, que Fausta n’impose un de ses fils comme successeur de Constantin afin de régner elle-même. Or je ne veux pas qu’une femme gouverne l’Empire. Les dieux ne le souhaitent pas. Prie Christos, Denys ! Que nos dieux s’allient pour protéger l’empereur de la contagion du venin !
     
    Mais j’ai vu le corps de Constantin se ramasser comme celui d’un fauve qui s’apprête à bondir sur sa proie. J’ai vu son visage grimacer de colère. J’ai entendu sa voix hurler : « La mort, la mort pour tous les deux ! »
    Je me suis avancé vers lui et j’ai murmuré les mots « enquête », « procès ».
    Je voulais que le temps, en s’écoulant, épuise la colère de Constantin et sa soif de vengeance.
    Mais il m’a écarté d’un geste si violent que j’en chancelai.
    J’appris qu’il avait donné l’ordre qu’on arrêtât son fils, Crispus, et Licinius le Jeune, le fils de Constantia, sa demi-sœur.
    Il allait et venait dans le palais, la bouche pleine de mots qu’il remâchait, accusant Crispus auquel, disait-il, il avait tout offert, qui était le fils adulé de sa jeunesse, d’avoir tenté d’abuser de Fausta, puis d’avoir voulu, avec Licinius le Jeune, le tuer, le traître, cherchant à lui voler son épouse et l’Empire.
    « Qu’on les tue, qu’on les tue ! » répétait-il.
    Sur son ordre ils ont été arrêtés l’un et l’autre à l’issue d’un banquet, embarqués pour la forteresse de Pola, en Istrie, puis, là, torturés et enfin décapités.
    Le fils et le neveu.
    J’ai vu arriver de Pola les messagers de la mort. Ils se sont inclinés devant l’empereur :
    — Tout a été fait selon tes ordres.
    — Crispus est mort, a répété alors d’une voix sourde, les yeux hagards, Constantin.
    Il a ajouté, en se balançant d’avant en arrière :
    — J’ai fait tuer le fils de ma jeunesse, Crispus, mon fils aimé !
    Fausta s’est alors avancée, poussant ses enfants vers lui et murmurant :
    — Voici ton sang et ta chair.
    Constantin a paru ne pas les voir, les a écartés d’un geste, puis, tout à coup, saisissant Fausta par les épaules, la fixant, l’a obligée à baisser les yeux et l’a repoussée en criant :
    — Dehors, dehors ! Tous dehors !
     
    Je suis resté et me suis approché.
    — Il faut prier pour Crispus et Licinius, et je m’en vais prier pour toi, ai-je dit.
    Je savais qu’il aurait pu me faucher avec son glaive, ordonner à ses gardes de m’emprisonner ou de m’exécuter.
    Car l’homme qui avait ordonné qu’on torture et exécute son propre fils et son neveu n’était autre que Constantin le païen, le gladiateur, le tueur, Constantin-Néron.
    Je l’ai vu hésiter, les mâchoires serrées, le visage exprimant l’amertume, et, brusquement, ses lèvres et ses joues se sont mises à trembler, ses traits ont été déformés par des tics, il est devenu cramoisi. C’était comme si un violent combat se livrait en lui. Puis il a pâli.
    — Prie, a-t-il lâché.
     
    Et il s’est éloigné.
    J’ai demandé au Seigneur de pardonner à Constantin. Il avait donné l’ordre de tuer son fils et son neveu, mais il avait été empoisonné par les mensonges de Fausta.
    J’ai interrogé marins et esclaves.
    Ils avaient vu l’impératrice Fausta coller son ventre à celui de Crispus, lui prendre la nuque pour attirer son visage contre le sien, et c’était lui, Crispus, qui l’avait repoussée, qui avait refusé cette femme qui s’offrait.
    Elle s’était vengée en l’accusant, provoquant ainsi la folle colère de Constantin et libérant la route du pouvoir impérial pour ses fils Constantin le Jeune, Constance et Constans.
    J’ai prié, hésitant à rapporter ce que j’avais appris à Constantin, car je savais qu’alors sa fureur s’enfoncerait comme une lame rougie dans le corps de Fausta.
     
    Deux femmes éplorées sont venues s’agenouiller près de moi et ont mêlé leurs prières à ma voix.
    Hélène Augusta, mère de l’empereur, qui avait élevé

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