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Constantin le Grand

Constantin le Grand

Titel: Constantin le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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Constantin.
    Chrétienne ? païenne ? grecque ? romaine ?
    Il voulait qu’elle fut tout cela à la fois.
     
    Des prêtres de Christos prêchaient au milieu de cette plèbe qui voulait connaître la date de l’inauguration.
    Mais Constantin n’avait pas encore choisi. Il consultait les oracles, les officiants des cultes de toutes les divinités païennes, les astrologues, les devins, les charlatans qui, sur les estrades, le long de la Mesée, multipliaient les tours de magie, sacrifiaient sous les yeux de la foule, éventrant moutons et poulets, plongeant les mains dans les viscères, puis les élevant, sanglantes, vers le soleil.
    La foule allait d’une estrade à l’autre, se rassemblait sur le forum, écoutant les prêtres qui invoquaient Christos et ceux qui se réclamaient de Jupiter, de Cybèle ou d’Apollon.
     
    Dans les grandes salles du palais impérial, je croisais Hésios, Optatus et un nouveau venu, Sopatros. Ce Grec arrivait d’Athènes ou de Rhodes, se réclamait de Platon, et on le présentait comme le plus grand des philosophes de l’Empire.
    Constantin les recevait, les écoutait.
    J’appris d’Hésios que l’empereur, après avoir consulté tous les prêtres et tous les astrologues, avait choisi avec Sopatros la date du 11 mai pour le début des cérémonies et des fêtes qui se prolongeraient quarante jours durant.
    La nouvelle s’est aussitôt répandue et la ville est devenue semblable à une fourmilière, chacun paraissant agir dans le désordre, courant en tous sens.
    On terminait en hâte les derniers bâtiments le long de la Mesée. On montait des tribunes sur les forums. Et la foule se faisait plus dense, plus mêlée encore. Je reconnaissais parmi elle des Illyriens, des Gaulois, des Phrygiens, des Syriens. Des légions venues d’Antioche, de Nicomédie, de Sirmium, de Trêves défilaient avant de dresser leurs camps au-delà des murs d’enceinte.
    J’entendais chaque jour leurs trompettes et leurs tambours.
    La voix de Dieu serait-elle assez forte pour s’imposer dans ce tumulte ?
     
    À l’aube du 11 mai de cette trois cent trentième année après la naissance de Christos, le ciel tendait au-dessus de la ville son voile d’un bleu immaculé.
    J’ai rejoint dans la cour du palais impérial les douze tribuns, les sénateurs, les légats qui attendaient l’arrivée de Constantin le Grand.
    Il est enfin apparu et j’ai admiré cet homme au corps puissant, enveloppé dans sa tunique de soie brodée, portant le manteau de pourpre, la main serrée sur le pommeau de son glaive. Sa tête casquée semblait encore plus massive qu’à l’accoutumée.
    Autour de lui, ses demi-frères et demi-sœurs constituaient le premier cercle, puis se tenaient, plus éloignés, Hésios, Optatus, Sopatros et leurs proches, des astrologues, des devins, et moi qui les avais rejoints, qui n’étais au fond que l’un d’eux – et j’en souffrais pour la gloire de Christos.
    Le cortège s’est ébranlé et, aussitôt, les cris et les acclamations de la foule ont déferlé. Puis ce furent les roulements de tambours, les éclats stridents des trompettes, le martèlement des hampes de lances contre les boucliers.
    Il y eut des arrêts à chacun des cinq forums. Et Constantin scella avec les gestes lents d’un prêtre, au pied de la colonne de porphyre portant sa statue en Apollon, des pièces d’or à son effigie, une hache dont on assurait qu’elle avait servi à Noé pour construire l’arche, un morceau de ce rocher dont Moïse avait fait jaillir de l’eau, et du bois de la Vraie Croix.
    Était-ce cela, dédier la ville à Christos et à Dieu, ou n’était-ce pas plutôt s’approprier toutes les divinités, utiliser leur influence, et, après avoir reconnu Christos comme Dieu unique, et le christianisme comme religion de l’Empire, laisser grouiller les mille dieux païens ?
     
    Sur la place de l’Augusteum, Constantin s’est immobilisé devant la statue de sa mère qu’il avait fait placer devant l’entrée du palais impérial.
    Il s’est incliné, puis, tourné vers les légions, les magistrats, la foule qui débordait de la place, il a levé son glaive et lancé :
    — Que s’ouvre l’âge d’or où les hommes vivront heureux et prospères sous l’autorité de la suprême puissance et de celle de son serviteur : moi, Constantin le Grand !
    La foule s’est agenouillée comme s’il avait été Dieu en personne.
    Mais quand il a annoncé que sa ville, Nova

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