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Constantin le Grand

Constantin le Grand

Titel: Constantin le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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ordonné la mort.
    Je l’ai écouté exiger des architectes qu’ils transforment Drepanum en ville sacrée dont chaque bâtiment serait voué à la gloire d’Hélène Augusta. Et ordonner d’ailleurs qu’à compter de ce jour Drepanum se nommerait Helenapolis, et la province, Helenaponius.
    Il s’est tourné vers moi et a lancé, comme si cette idée avait tout à coup jailli en lui :
    — Ma mère aura sa ville et moi j’aurai la mienne, tout comme Alexandre a fondé la sienne. Je fonderai la Nova Roma , la nouvelle Rome !
    Je n’ai pas hésité à ajouter :
    — Ta Rome chrétienne.
    Il m’a fixé, puis a paru se dresser sur la pointe des pieds et a ajouté :
    — La ville de Constantin !
    Durant plusieurs semaines, il a arpenté les grandes salles du palais de Nicomédie, souvent accompagné d’Hésios et de Constantia, sa demi-sœur, dont je craignais l’influence. Elle avait rassemblé autour d’elle ses trois frères, Dalmatius, Constantius et Hannibalius, ainsi Constantin se trouvait-il entouré par les enfants de Theodora, la seconde épouse de son père.
    Constantia l’admirait, le flattait. Lui qui venait de rendre hommage à Hélène Augusta et en portait le deuil accueillait à présent les enfants de Theodora, celle qui avait chassé Hélène et en avait fait une répudiée.
    Je comprenais le besoin qu’avait Constantin de retrouver l’affection d’une famille, de ses demi-frères, de cette Constantia en qui il avait confiance et qui était une femme d’autorité au corps viril, dont les traits étaient à peine plus féminins que ceux de son frère Constantin le Grand, auquel elle ressemblait.
    Je l’entendais qui répétait que Constantin devait en effet fonder sa propre ville, qui serait pour lui ce qu’Alexandrie avait été pour Alexandre.
    Cette Nova Roma serait Constantinopolis .
    Constantia était d’autant plus influente qu’elle organisait les fêtes, les banquets, les nuits de Constantin. L’empereur était un homme vigoureux qui allait seulement entrer dans sa cinquantième année. Il était l’unique, le « Vainqueur perpétuel », l’homme de Dieu, ou celui que les dieux, disait Hésios, avaient choisi pour maître du genre humain.
    Comment cet homme-là, d’une puissance inégalée, aurait-il résisté au plaisir ?
    J’ai vu les femmes se succéder auprès de lui, jeunes esclaves vite affranchies, matrones rouées, épouses infidèles, telle cette Alexandra dont le mari complaisant, Optatus, était l’ami d’Hésios et avait été le précepteur de Licinius le Jeune, le compagnon de Crispus, lui aussi assassiné sur ordre de Constantin.
    Tous ceux-là, Hésios, Optatus, les trois demi-frères, Constantius, Dalmatius et Hannibalius, et la demi-sœur de Constantin, mais aussi ces jeunes femmes que je croisais, quittant encore ensommeillées la chambre de Constantin, voulaient une ville nouvelle pour cet empereur nouveau dont les fils – ceux de Fausta –, Constantin, Constance et Constans avaient été envoyés dans les provinces, l’un en Gaule, à Trêves, l’autre à Sirmium, sur les rives du Danube, et le troisième à Antioche, pour surveiller les Perses.
     
    Un jour, en compagnie de cette cour, nous avons passé le détroit et rejoint cette presqu’île qui s’avançait vers les provinces d’Orient, s’enfonçait dans le Bosphore et que bordaient les mers de Propontide et de la Corne d’Or.
    Nous avons débarqué dans le port de Byzance.
    Constantin a marché le long du mur romain qu’avait élevé, autour de la petite cité, l’empereur Septime Sévère.
    Il s’est arrêté et, dégainant son glaive, l’a pointé sur les sept collines entourant Byzance.
    — Sept, a-t-il dit. Comme à Rome.
    Puis il a franchi le mur de Septime Sévère et a dit :
    — Ici je suis au cœur de mon empire. Je tiens les Goths du Danube et les Perses de l’Euphrate sous mon regard, à égale distance. Rome était la ville de la République et de l’Empire menacés, divisés et impuissants ; ma ville sera celle du nouvel Empire, la Nova Roma .
    Constantina l’a applaudi, scandant :
    —  Nova Roma , la ville de Constantin !
    L’empereur a murmuré :
    — J’avancerai jusqu’à ce que le Dieu unique, celui qui rassemble tous les dieux et qui marche devant moi, invisible, mais que je suis, s’arrête. Alors, de la pointe de mon glaive, je tracerai l’emplacement du nouveau mur qui ira de la Corne d’Or à la Propontide, d’une mer à

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