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Crépuscule à Cordoue

Crépuscule à Cordoue

Titel: Crépuscule à Cordoue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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Elle était forte, mais je l’obligeai à reculer et elle s’écorcha la cuisse au coin de la table en passant. Quand elle fut tout contre le mur, je lui cognai violemment le bras pour qu’elle lâche le couteau. Elle me cracha au visage et tint bon. Je récidivai en manquant lui fracasser le coude. Elle en eut le souffle coupé, mais ne tarda pas à se tortiller de nouveau.
    De sa main libre, elle attrapa un pichet de stéatite avec la ferme intention de me défoncer le crâne. Elle ne me laissait plus le choix. Dans la mesure du possible, j’évite les femmes nues qui ne m’appartiennent pas ; mais il devenait vital pour moi de neutraliser celle-ci. Je me jetai contre elle de tout mon poids, la plaquant rudement contre le mur. Je pus ensuite utiliser mes deux mains pour la débarrasser du couteau, et j’appréciai le bruit métallique qu’il produisit en heurtant le sol. Brusquement, elle se fit toute molle contre moi et, profitant de ma surprise, elle arracha son poignet à mon étreinte. Je la tenais toujours coincée contre le mur, mais elle gigotait avec une telle énergie que j’avais l’impression de retenir prisonnière une anguille toute gluante de vase qui me glissait inexorablement entre les doigts.
    D’un coup de genou, je réussis à l’empêcher de s’emparer de nouveau du couteau. Elle poussa un cri, mais se laissant tomber à terre, elle eut le temps de se glisser sous la table qu’elle renversa vers moi. La plupart des pots et des fioles s’écrasèrent sur le sol, dispersant des poudres de diverses couleurs et des odeurs capiteuses. Mais après avoir hésité, la table retomba d’aplomb sur ses pattes, et les quelques instants qu’elle perdit à accomplir ce geste inutile me permirent de la rejoindre et de l’attraper par le seul endroit que mes deux mains pouvaient encercler sans peine : son cou.
    — Tiens-toi enfin tranquille ou je vais serrer jusqu’à ce que les yeux te sortent de la tête ! menaçai-je.
    Je lus dans son regard qu’elle ne s’avouait pas vaincue.
    — Tu ferais mieux de me croire, insistai-je, en secouant un pied pour le désengager d’un amas de bijoux de pacotille.
    Pour mieux appuyer le message, je resserrai mon étreinte. Elle ne pouvait plus respirer et comprit enfin que sa situation était désespérée. Elle s’immobilisa. La fureur qui l’avait envahie l’obligeait à grincer des dents d’une façon incontrôlable. Elle devait être en train de se promettre qu’elle ne dirait rien et qu’elle allait me mordre à la première occasion.
    — Eh bien, tu vois, on devient intimes, toi et moi ! constatai-je.
    Ses yeux exprimèrent clairement ce qu’elle pensait de moi et de mon humour. J’étais conscient qu’elle bougeait doucement les mains. Je lui serrai davantage la gorge. Elle redevint raisonnable.
    — Il y a tout de même un truc que j’aimerais comprendre, ajoutai-je. À chaque fois que je me retrouve dans les bras d’une jolie fille nue, elle essaye de me tuer. Tu es capable de m’expliquer ça ?
    Elle continua de me fixer avec un regard haineux, mais sans aucun commentaire. De toute façon, ma question était pure rhétorique. Toutefois, afin de me sentir moins vulnérable, je la fis pivoter sur elle-même pour qu’elle me tourne le dos. Et tout en gardant un bras en travers de sa gorge, je tendis l’autre pour attraper le poignard que je garde toujours dans une botte. Après y être parvenu, je le lui brandis sous le nez pour qu’elle comprenne bien la situation, et lui en appliquai ensuite la pointe entre deux côtes.
    — Bon, alors maintenant, on va avoir une gentille petite conversation tous les deux.
    Elle émit une espèce de gargouillement coléreux. J’accentuai immédiatement la pression, et elle se tint de nouveau tranquille. Je la poussai vers la table qu’elle avait opportunément débarrassée de tout ce qui l’encombrait et la courbai par-dessus en me couchant sur elle. La position présentait certains avantages, mais j’étais bien trop préoccupé pour en jouir. Il est quasiment impossible d’immobiliser les femmes, elles sont trop souples. D’autant plus quand elles sont danseuses. Je me demande comment les violeurs arrivent à réussir leur coup. Par la terreur, probablement. Terreur qui n’avait aucun effet visible sur la belle Selia. Je mettais pourtant le paquet :
    — Je peux te balafrer pour la vie ou te tuer. J’ai le choix. Tu ferais mieux de t’en souvenir.
    — Va te faire voir,

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