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Crépuscule à Cordoue

Crépuscule à Cordoue

Titel: Crépuscule à Cordoue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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Falco !
    — Est-ce que Selia est ton vrai nom ?
    — C’est moi que ça regarde !
    — Dis-moi pour qui tu travailles.
    — Pour tous ceux qui me payent, rétorqua-t-elle avec mépris.
    — Tu es l’agent de qui.
    — Je suis danseuse.
    — Non. Les danseuses hispaniques viennent toutes de Gades. Qui t’a envoyée à Rome ?
    — Impossible de m’en souvenir, railla-t-elle.
    — Mon poignard te conseille d’essayer.
    — Vas-y. Tue-moi.
    — Tu es une vraie pro ! Je peux t’assurer que les danseuses authentiques cèdent plus facilement. Qui t’a demandé de te produire après ce souper sur le Palatin ?
    — Ça s’est passé comme ça après toutes leurs réunions, eut-elle le culot d’affirmer.
    — Exact ! Mais sans toi. La danseuse habituelle s’appelle Perella. Je lui ai parlé. Alors, arrête de mentir. Qui t’a payée pour commettre ces agressions avec tes deux complices ?
    — La personne qui m’a demandé de danser.
    — Donc, tu admets avoir commis un meurtre ? m’étonnai-je.
    — J’admets rien du tout !
    — Je veux son nom.
    — Ce que tu veux, apparemment, c’est te faire couper les couilles.
    — Je suis tellement désolé que tu te montres si peu coopérative, soupirai-je.
    — Tu vas être très bientôt plus que désolé, Falco. Tu peux me croire sur parole.
    Le pire, c’est qu’elle avait probablement raison. Pas question, cependant, de lui laisser voir mon trouble.
    — Résumons, dis-je, l’air sûr de moi. Tu as tué Valentinus, mais Anacrites, qui a toujours eu la tête dure, en a réchappé. Il s’en est tiré avec une légère migraine.
    — Ne me dis pas que tu travailles pour Anacrites ?
    Elle paraissait sincèrement surprise.
    — On lui a accordé deux jours de congé, poursuivis-je, et il n’y paraît plus. Seulement il n’est pas content, comme tu peux l’imaginer. Et il ne rêve plus que de vengeance. Mais je réponds à ta question : non, je ne travaille pas pour lui. Je travaille pour un homme qui s’appelle Læta.
    Je crus sentir son corps tressaillir légèrement contre le mien.
    — N’essaye surtout pas de bouger ! conseillai-je.
    — De quoi as-tu peur ? ironisa-t-elle.
    — De rien. Je suis un pro, moi aussi. Tu crois peut-être que je m’excite à t’écraser contre cette table ? Eh bien, non. Je déteste cette position et je préfère traiter avec des femmes affectueuses.
    — Oh ! ton cœur finira par te perdre, Falco.
    — Possible. Je suis un tendre. On ne se refait pas. C’est pourquoi je te garde dans cette position si confortable avec la pointe de mon poignard contre tes côtes.
    — Tu n’es qu’un pauvre idiot ! s’exclama-t-elle. Tu n’as aucune idée de la mélasse dans laquelle tu t’es fourré. De plus, tu n’as même pas été fichu de deviner que je travaille moi aussi pour Claudius Læta !
    C’était tellement plausible que je refusai sur le moment de considérer cette éventualité. Il n’était pas urgent de comparer nos impressions sur un employeur aussi fourbe ! Surtout que deux choses se passèrent presque simultanément. Je n’avais pas été conscient de relâcher ma prise, mais Selia réussit à se dégager. En se glissant par le côté. Et au même instant, quelqu’un me saisit par les cheveux et me tira brutalement la tête en arrière, me causant une douleur atroce.

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    — Ça, alors ! J’ai bien cru que vous n’arriveriez jamais ! hurla la danseuse, furibonde.
    Le premier instant de surprise passé, je réagis sans me préoccuper de ma souffrance. Les cheveux repoussent. J’abandonnai une bonne poignée de mes jolies boucles entre les mains de mon agresseur, mais je pouvais de nouveau bouger. Il tenta alors de me saisir par les poignets. Il me coinçait toujours contre la table, et je projetai violemment mes coudes en arrière pour essayer de le faire reculer.
    Des coups se mirent à pleuvoir sur mes reins, et j’entendis quelqu’un d’autre pénétrer dans la chambre. Du coin de l’œil, j’aperçus la fille qui décrochait son péplum sans hâte. Elle se souciait aussi peu de sa nudité que si nous étions des mouches en train de bourdonner autour d’elle. Elle se fiait à ses gardes du corps pour régler mon sort.
    Je parvins à me retourner à demi et vis mes assaillants. Il s’agissait bien des deux musiciens à la peau sombre qui se trouvaient avec elle à Rome. C’était le plus âgé qui avait failli me scalper. Il débordait encore

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