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Dans l'ombre de la reine

Dans l'ombre de la reine

Titel: Dans l'ombre de la reine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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cor.
    — C’est fort gentil de me donner raison, mais qu’avez-vous appris, et comment ?
    — Je le tiens des palefreniers. Vous vous rappelez, je comptais aller à la taverne avec eux. J’ai orienté la conversation sur Étoile, les pur-sang arabes et, la bière aidant, ils m’ont tout dit. Trois hommes, dont l’un possédait un pie superbe, ont passé une douzaine de jours là-bas, il y a peu. L’un d’entre eux était blessé.
    — Pas possible ! m’exclamai-je.
    Brockley hocha la tête.
    — D’après Dick Lane, le jeune garçon d’écurie, il avait le bras bandé et à son arrivée il oscillait sur sa selle. Il avait aussi un œil au beurre noir. De toute évidence, il s’était battu. Eh bien, cela conforte notre idée que John Wilton a vendu chèrement sa vie.
    — Oui ! Et voilà pourquoi ils se sont attardés : afin que leur compagnon blessé recouvre des forces !
    J’ajoutai, avec soulagement :
    — Je suppose qu’ils ont forgé une belle histoire à l’intention des Westley. Je vois mal ceux-ci protéger un assassin, mais ils porteraient secours à quiconque prétendrait avoir été blessé en duel et redouter la loi. Cela expliquerait qu’ils n’aient pas voulu parler de leurs hôtes précédents.
    — D’autant plus, madame, que ces hôtes sont de leurs amis.
    Je ne voulais pas que les Westley comptent parmi leurs amis des gens qui avaient tué John avant de le détrousser.
    — Quelle raison aurions-nous de le croire ? Si le blessé ne se sentait pas la force de continuer, ses compagnons ont pu frapper à la première demeure venue et demander de l’aide.
    — Lane est un sacré bavard, surtout après une pinte ou deux, expliqua Brockley d’un ton réprobateur. Mon père, qui était du métier, disait toujours qu’un bon serviteur sait tout des affaires de son maître mais n’en parle jamais. Il n’aurait pas eu de Lane une fameuse opinion, et moi non plus, quoique, comme je l’ai dit, il soit encore jeune. Il apprendra. Cela nous a été utile, en tout cas. D’après Lane, au moment où ils descendaient tous de selle, l’un d’eux s’est félicité que Springwood fût justement leur prochaine halte. Ils venaient ici, madame, depuis le début.

CHAPITRE XIII

De porte en porte
     
    — Et maintenant, quels sont nos plans ? s’enquit Brockley.
    Je réfléchis avec nervosité sur ma selle. La chasse reprenait. Nous avions découvert une nouvelle piste, qu’il nous fallait explorer. Je le devais autant à mon valet défunt qu’à l’ombre d’Amy.
    J’étouffai un soupir et écartai une fois de plus Meg et Matthew de mes pensées.
    — Nous sommes le 27 septembre. Je ne suis pas attendue à la cour avant la fin d’octobre. Dans ce laps de temps, il me faut passer quelques jours dans le Sussex. Donc, je vais fixer une limite. Encore deux semaines, oui, je peux consacrer encore quinze jours à cette affaire, en espérant qu’il en faudra beaucoup moins. Tout ce que j’ai besoin de savoir, c’est qui sont les meurtriers et où ils se trouvent à présent. Puis je rapporterai ces informations au shérif du comté, à moins que je ne prenne conseil à la cour.
    Brockley opina du bonnet, trouvant cette ligne de conduite raisonnable.
    — Nos amis, repris-je avec une emphase ironique, sont restés à Springwood House, puis ont traversé le village, ce qui signifie qu’ils allaient en direction de Windsor. Mieux vaut les chercher de ce côté. Nous conserverons une allure paisible, Dale, n’ayez crainte.
    Ce matin brumeux et mélancolique recelait la promesse de l’automne. Au loin, les collines se fondaient dans la grisaille ; les arbres découpaient l’horizon de leurs silhouettes fantomatiques. Il faisait humide, mais pas particulièrement froid. Je prenais plaisir à être en selle et à réfléchir en toute quiétude. J’essayais de trouver un sens au peu que nous avions appris jusqu’alors, mais sans grand succès. Je n’aboutissais qu’à une longue liste de questions sans réponses.
    Pour commencer, je ne voyais pas les Westley protéger des assassins. Quels que fussent leurs liens avec les visiteurs, ils pouvaient ignorer dans quelles circonstances l’un d’eux avait été blessé. Mais dans quelle intention ceux-ci comptaient-ils venir à Springwood House ? En tout cas, cela ne signifiait pas qu’ils connaissaient les propriétaires, seulement qu’une affaire les conduisait chez eux. Je ne croyais plus à mon hypothèse d’un trio

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