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Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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lui. Connaissant Ione, elle n’a jamais eu l’intention de le faire chanter, elle a fait ça pour s’amuser.
    — Si elle a essayé de se moquer du tueur, elle ne pouvait rien faire de plus dangereux, grognai-je. Et pour Heliodorus ? Elle n’était pas du tout choquée qu’on l’ait tué ?
    — Elle ne l’aimait pas.
    — Pourquoi ? J’ai entendu dire qu’il avait écrit une pièce spécialement pour elle.
    — Il racontait à toutes les filles qu’il leur avait écrit une pièce, et il fallait toujours qu’on aille les sauver de ses griffes.
    D’après ce qu’on m’avait raconté sur Chremes, il n’avait pas grand-chose à lui envier.
    — Et c’est toi qui as sauvé Byrria ?
    — Non. D’ailleurs je suis persuadé qu’elle n’a besoin de personne pour se défendre.
    — Ah bon ! s’exclama Phrygia d’une voix méprisante.
    — Tu savais qu’Heliodorus avait essayé de violer Byrria ? lui demandai-je.
    — Il est possible que j’en aie entendu parler.
    — Tu n’as pas besoin d’être aussi discrète, elle me l’a raconté elle-même.
    Je m’aperçus que Chremes emplissait son bol à ras bord, et je m’empressai de me resservir à mon tour.
    — Alors, si Byrria t’a mis au courant… Oui, je l’ai su aussitôt. Elle est venue me trouver tout de suite après. Complètement retournée et à bout de nerfs. Elle voulait quitter la troupe. J’ai réussi à la persuader de rester. C’est une bonne comédienne. Pourquoi aurait-elle dû laisser un porc comme Heliodorus détruire une carrière aussi prometteuse ?
    — As-tu aussi parlé à Heliodorus ?
    — Bien sûr ! murmura Chremes, la bouche pleine. Pour ça, tu peux te fier à Phrygia !
    Elle se retourna brusquement vers lui.
    — Je savais qu’il ne fallait pas compter sur toi pour le faire !
    Il parut mal à l’aise, et je me sentis mal à l’aise moi-même, sans aucune raison.
    — On ne pouvait pas le laisser s’en tirer comme ça, tout de même ! Tu aurais dû le virer sur-le-champ.
    — Alors tu l’as mis en garde ? demandai-je en léchant la sauce sur mes doigts.
    — Plus que ça : je l’ai menacé.
    Je pouvais le croire sans peine. Malgré son apparence fragile, Phrygia était quelqu’un avec qui il fallait compter. Mais s’il savait quelque chose sur son enfant disparu, aurait-elle eu le courage de le renvoyer ?
    — Je lui ai dit qu’à sa prochaine incartade, il ne pourrait plus compter sur l’indulgence de Chremes. Et il savait que je ne plaisantais pas.
    Je me retournai vers Chremes qui s’empressa d’ajouter, comme si l’idée venait de lui : — J’avais de plus en plus de mal à le supporter.
    Je tentai de dissimuler un sourire en le voyant tenter de retourner la situation en sa faveur.
    — J’étais tout à fait prêt à suivre l’avis de ma femme.
    — Mais quand tu as décidé d’aller à Pétra, tu l’as tout de même emmené ?
    — À l’essai, précisa Chremes. Il le savait.
    — Non, c’était un préavis ! intervint sèchement Phrygia.
    Je pouvais me risquer à aborder un sujet plus délicat.
    — Davos m’a dit que tu avais de bonnes raisons de lui en vouloir, Phrygia.
    — Ah ! je vois ! Davos t’a raconté cette histoire, hein ? (Son ton était particulièrement dur. J’eus l’impression que Chremes avait légèrement sursauté.) Ce bon vieux Davos ! railla-t-elle.
    — Il ne m’a donné aucun détail. En tant qu’ami, il ne supportait pas de voir Heliodorus te tourmenter. Il cherchait seulement à me persuader que l’homme était un vrai salaud, ajoutai-je pour essayer d’alléger l’atmosphère.
    Phrygia, toujours tendue, acquiesça :
    — Pour être un salaud, c’était un salaud !
    — Excuse-moi. Je t’en prie, ne t’énerve pas.
    — Je ne suis pas énervée. J’avais tout de suite vu ce qu’il valait ! C’était rien d’autre qu’un beau parleur, comme la plupart des hommes.
    Je regardai Chremes, pour qu’il m’explique ce qu’elle voulait dire. Il baissa la voix, sans doute par égard pour le mort. Effort dérisoire.
    — Selon lui, il possédait des renseignements sur un parent que Phrygia tente de retrouver. À mon avis, il la faisait marcher.
    — Maintenant, on ne le saura plus jamais, pas vrai ? s’écria-t-elle avec colère.
    Je comprenais toujours quand le moment était venu de laisser tomber un sujet.
     
    Je me laissai encore tenter par quelques morceaux de viande marinés dans une sauce épicée. Quand on voyait la façon dont vivait le reste de la

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