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Des Jours sans Fin

Des Jours sans Fin

Titel: Des Jours sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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Barta usa de toutes ses influences pour me faire changer de kommando. Il se rendit chez le chef kapo des électriciens, un Allemand auquel il a rendu quelques services, et lui dit :
    — « J’ai besoin que tu demandes l’affectation de cet homme dans ton service au titre de spécialiste. »
    — Et voilà comment, après avoir été successivement carrier, tailleur de pierres, infirmier, terrassier, je suis devenu un électricien, prétendu qualifié.
    — Mais Barta ne s’en est pas tenu là. On se souvient que, les premiers jours de notre arrivé à Ebensee, certains de nos amis étaient entrés dans le kommando de Joseph. Joseph a pu leur attribuer des postes à l’abri dans les baraques. Il a choisi, sur notre avis, Simon, Willi et Jules comme aides-kapos. Puis, d’autres travaux ayant commencé tout à côté du camp, trois nouveaux kommandos ont été constitués. Ils sont destinés à creuser de nouveaux tunnels et travaillent par roulement jour et nuit. Barta, en accord avec nous, a pu faire nommer, à la tête de deux kommandos sur trois, Willi et Jules comme Oberkapos.
    — Parallèlement au renforcement de nos positions, nous avons, dans le plus grand secret, jeté les bases de l’organisation clandestine du parti. À la tête, trois hommes : Fernand, Lucien et moi-même. Fernand est un Bordelais, vieux militant du parti depuis 1920. Il nous est arrivé de Zipf et travaille à l’atelier de cordonnerie avec le père Henri. Lucien, un ouvrier métallurgiste, venu du groupe Valmy, est un jeune débrouillard qui travaille dans une autre équipe d’électriciens.
    — La situation particulière dans laquelle nous vivons, ne nous permet pas encore de faire ratifier cet organisme de direction par l’ensemble des adhérents. Nous en rendrons compte plus tard. Pour le moment, il est indispensable de poursuivre d’abord le rassemblement des nôtres, première condition pour permettre le rassemblement des Français. L’acceptation du risque xcii   nous autorise à prendre cette responsabilité.
    — Nous nous sommes donc donné à chacun des tâches bien précises. Lucien doit s’occuper de la détection et de l’organisation des hommes. Fernand, militant chevronné, veillera au contrôle des cadres et à l’aide matérielle qu’il faut leur apporter. Pour ma part, je dois œuvrer à la coordination du travail et à l’établissement des liaisons sur le plan national et international. Il s’agit de constituer des groupes qui vont former les rouages d’un même appareil. Chaque membre connaîtra seulement la composition de son groupe et ignorera celle de l’appareil.
    — Le docteur René, au Revier, le père Henri à la Schusterei, Willi et Jules constituent les premiers supports de l’organisation.
    — Notre plan est très simple. Il nous faut :
    — 1. Établir le recensement exact de nos forces.
    — 2. Désigner pour chaque groupe formé dans le camp un responsable sûr avec lequel nous aurons une liaison régulière.
    — 3. Établir des contacts avec tous les patriotes français non communistes afin de jeter les bases d’une organisation nationale plus large.
    — 4. Informer exactement les Français sur l’évolution de la situation militaire et les préparer, par une résistance progressive, à participer eux-mêmes à leur libération au moment opportun.
    — 5. Arracher les hommes à la mort en bloquant les efforts collectifs sur ceux qui, une fois à l’abri, pourront à leur tour le mieux aider à sauver des vies humaines.
    En bref, il s’agit de travailler à organiser et unir les Français dans une action commune pour la défense de notre collectif national. Cette lutte, pour être efficace, doit se mener dans le cadre d’une étroite collaboration avec les autres groupes nationaux. C’est pourquoi, sur le plan international, je suis en contact permanent avec le représentant des communistes espagnols Felipe, et Jules pour les Belges. Je représente ensuite ces deux groupes nationaux et le mien auprès d’un organisme qui rayonne sur tout le camp. Je m’y trouve en compagnie du Tchèque Barta et du Yougoslave Luther, l’ancien Schreiber du Revier, devenu aujourd’hui interprète du camp. Barta a la liaison avec les Tchèques, les Russes et les communistes allemands. Luther possède le contact avec les Yougoslaves, les Polonais et quelques groupes isolés. De cette façon, tous les fils de l’organisation peuvent aboutir à un même groupe de trois

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