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Dissolution

Dissolution

Titel: Dissolution Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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Le Parlement a repoussé la proposition de
loi parce que les gens de condition n’ont pas voulu payer un impôt pour
financer ces dépenses. Mais une fois la richesse des monastères dans ses
coffres, le roi pourra se passer du Parlement. Il pourra construire des écoles.
Offrir une bible en anglais à chaque église. Imagine un peu ! Du travail
pour tous, tout le monde lisant la parole de Dieu. Et c’est pourquoi les
Augmentations constituent une institution essentielle. »
    Il sourit avec tristesse.
    « Vous ne pensez pas, comme maître Copynger, que seuls
les propriétaires devraient avoir le droit de lire la Bible ? J’ai entendu
lord Rich affirmer la même chose. Mon père n’en étant pas un, on ne lui
permettrait pas d’avoir la Bible. Ni à moi.
    — Tu le seras un jour. Mais non, je ne suis pas d’accord
avec Copynger. Et Rich est un gredin. Cromwell a besoin de lui pour le moment, mais
il va s’assurer qu’il ne monte pas plus haut. Les choses vont se calmer.
    — Vraiment, monsieur ?
    — Il le faut. Il le faut. Tu dois réfléchir, Mark. Et
prier. Je ne peux pas… Je ne peux pas me permettre de douter. Pas en ce moment.
Les enjeux sont trop élevés. »
    Il se retourna vers le feu.
    « Désolé de vous contrarier, monsieur.
    — Alors crois ce que je dis. »
    J’avais mal au dos. Nous demeurâmes silencieux tandis que la
nuit tombait et que la chambre devenait de plus en plus sombre. Ce n’était pas
un calme agréable. J’étais content d’avoir parlé avec vigueur à Mark et je
croyais tout ce que j’avais affirmé à propos de l’avenir que nous étions censés
construire. Mais alors les paroles de Jérôme me revinrent à l’esprit, ainsi que
l’expression de son visage, et mon instinct d’avocat me souffla qu’il ne
mentait pas. Mais s’il avait dit la vérité, alors la Réforme reposait sur tout
un échafaudage de mensonges et de brutalités monstrueuses. Et j’en faisais
partie. J’étais soudain horrifié. Puis une pensée me réconforta… Si Jérôme
était fou, il se pouvait qu’il ait fini par croire sincèrement quelque chose
qui n’était, en fait, que le fruit de son imagination. J’avais déjà assisté à
ce genre de phénomène. Je me persuadai que là devait se trouver la clef de l’énigme
et qu’en outre je devais cesser de me ronger les sangs à ce sujet. J’avais
besoin de repos et je devais garder l’esprit clair pour le lendemain. Voilà la
façon dont les hommes vertueux se prémunissent contre le doute et se donnent
bonne conscience.

17
    M ark me
secoua et je me réveillai en sursaut. Allongé sur le lit, j’avais dû m’assoupir.
    « Monsieur, le frère Guy est là. »
    L’infirmier me regardait et je me mis sur pied en toute hâte.
    « J’ai un message pour vous, monsieur le commissaire. L’abbé
va vous apporter les actes de vente des terres demandés et quelques lettres qu’il
souhaite expédier. Il est en route.
    — Merci, mon frère. » Il me regarda intensément, ses
longs doigts bruns triturant le cordon autour de la taille de sa soutane.
    « Je suis sur le point d’aller assister au service
nocturne à la mémoire de Simon Whelplay. Monsieur le commissaire, je crois que
je devrais informer l’abbé de mes soupçons au sujet de son empoisonnement. »
    Je secouai la tête.
    « Pas tout de suite. Son meurtrier ne sait pas encore qu’on
soupçonne un assassinat. Et cela peut me donner un avantage.
    — Mais de quoi dois-je dire qu’il est mort ? L’abbé
va me le demander.
    — Répondez que vous n’êtes sûr de rien. »
    Il passa sa main sur sa tonsure. Quand il me répondit sa voix
tressaillait.
    « Mais, monsieur, la cause de sa mort doit guider nos
prières. Nous devons prier le Seigneur de recevoir l’âme d’un homme assassiné, pas
d’un malade. Il est mort non absous et sans avoir reçu l’extrême-onction, cela
suffit à mettre son âme en péril.
    — Dieu voit tout. Ce garçon sera admis au ciel ou non, selon
Sa volonté. »
    L’infirmier s’apprêtait à continuer à argumenter, mais l’abbé
apparut juste à cet instant. Il était suivi de son vieux serviteur qui portait
une grande sacoche de cuir. Le teint gris, l’abbé Fabian avait mauvaise mine et
nous fixait d’un œil fatigué. Le frère Guy s’inclina devant son supérieur et
nous quitta.
    « Monsieur le commissaire, j’ai apporté les actes de
vente des quatre terres cédées cette année. Ainsi que la correspondance :

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