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Dissolution

Dissolution

Titel: Dissolution Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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endroit semble grouiller de voleurs et de voyous.
    — As-tu réfléchi un peu plus à notre discussion sur ce
que tu feras à notre retour à Londres ?
    — Non, monsieur. » Il haussa les épaules. « Londres
regorge aussi de voleurs et de voyous.
    — Alors peut-être devrais-tu vivre dans les arbres, parmi
les oiseaux, afin de ne pas être souillé par le contact avec le monde, répliquai-je
sèchement. Et maintenant, je vais prendre encore un peu de la bonne potion du
frère Guy et dormir jusqu’au dîner. Ç’a été l’une des journées les plus longues
et les plus harassantes que j’aie jamais vécues. »

23
    L e repas
du réfectoire se déroula ce soir-là dans le calme.
    L’abbé enjoignit à chacun de dîner en silence et de prier
pour l’âme de la personne inconnue, comme il dit, dont le corps avait été
trouvé dans l’étang. Les moines avaient la mine tendue et inquiète. J’interceptai
maints regards effrayés et angoissés. On avait l’impression que la crainte d’une
dissolution inéluctable évoquée par l’abbé commençait déjà à envahir tout le
monastère.
    Mark et moi revînmes à l’infirmerie en silence. Nous étions
tous les deux épuisés, mais je sentis qu’il me battait toujours froid depuis
que je lui avais interdit de faire la cour à Alice. Dès que nous eûmes regagné
notre chambre, je me jetai sur les coussins de mon fauteuil, tandis qu’il
ajoutait quelques bûches dans le feu. Je lui avais parlé de mon entretien avec
le frère Edwig. J’y pensais encore beaucoup.
    « Si je demande à Copynger de faire son enquête demain
matin, on devrait avoir une réponse dès le lendemain. Même si une seule de ces
ventes de terres est confirmée, nous pouvons accuser Edwig de prévarication. Ça
lui donne un bon motif pour commettre un crime. »
    Mark était assis sur un tas de coussins en face de moi, l’air
très intéressé. Malgré nos différends, il avait autant envie que moi d’attraper
notre assassin. Je voulais mettre mes hypothèses à l’épreuve de son
intelligence et il était réconfortant de l’entendre parler de nouveau avec
enthousiasme.
    « Nous en revenons toujours à la question de son absence,
monsieur. Absent quand Singleton a trouvé le registre et aussi lorsque le
commissaire a été assassiné le même soir.
    — Je le sais. Seul Athelstan était au courant et il
affirme n’en avoir parlé à personne.
    — Athelstan pourrait-il être l’assassin ?
    — Lui ? Trancher la tête d’un homme, d’un
commissaire du roi ? Non. Rappelle-toi comme il avait peur quand il s’est
proposé comme informateur. Il n’oserait s’attaquer à une souris.
    — N’est-ce pas là une réaction instinctive à sa
personnalité ? » Le ton était quelque peu ironique.
    « D’accord. Peut-être me suis-je laissé emporter par la
logique quand j’ai échafaudé des hypothèses à propos de la culpabilité de
Gabriel. Mais tout semblait s’emboîter si parfaitement. Mais oui, bien sûr, il
nous faut prendre en compte notre appréciation du caractère des gens, et
Athelstan est à l’évidence un faible.
    — Et qu’est-ce que ça pourrait bien lui faire que le
frère Edwig soit envoyé au gibet et même que le monastère soit dissous ? Il
n’est pas très pieux.
    — Et comment se serait-il procuré cette épée ? J’aimerais
beaucoup savoir d’où elle vient. À Londres, grâce à la marque, je pourrais sans
doute en découvrir le fabricant. La guilde des fabricants d’épées doit le
savoir. Mais nous sommes prisonniers de cette neige.
    — Et, monsieur, si Singleton avait révélé à quelqu’un d’autre
ce qu’il avait découvert à la comptabilité et qu’on ait décidé de le tuer ?
L’abbé, peut-être ? Son sceau doit se trouver sur ces actes de vente.
    — Oui. Un sceau qu’il laisse traîner sur son bureau et
dont n’importe qui pourrait se servir quand il est absent.
    — Le prieur Mortimus, donc ? Il est sans aucun
doute assez brutal pour commettre un meurtre, n’est-ce pas ? Et ne dit-on
pas que c’est lui et le frère Edwig qui dirigent le monastère ?
    — Ces deux-là complices de fraude ? Je ne suis
guère convaincu. Vivement que je reçoive la réponse de Copynger ! »
Je soupirai. « Il y a combien de temps qu’on a quitté Londres ? Une
semaine ? Ça paraît une éternité.
    — Six jours seulement.
    — J’aimerais avoir le temps d’y retourner. Mais même
envoyer un message

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