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Don Juan de Tolède, mousquetaire du Roi

Don Juan de Tolède, mousquetaire du Roi

Titel: Don Juan de Tolède, mousquetaire du Roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benoît Abtey
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alors commencer une nouvelle vie, dire adieu à tout cet enfer qu’elle laisserait après elle comme un mauvais souvenir.
    Délivrée de ses remords – grâce à elle, sa fille serait dotée, mariée, protégée –, elle goûterait enfin les joies de l’existence, avant de périr un jour, à l’autre bout du monde, de sa plus belle mort.
     
    Oui, monsieur d’Artagnan, gardez cela bien pour vous, comme le reste, mais je crois que cette actrice admirable nous a joué, en petit comité, le premier tableau d’une pièce en deux actes, écrite de ses mains. Rendons-lui hommage : la qualité de l’interprétation, la finesse du livret, méritent assurément nos plus chaleureux applaudissements.” »
    Le prétendant idéal
    Le jeune roi est fort troublé.
    — Elle aurait donc menti ?
    D’Artagnan ne peut lui apporter confirmation :
    — Impossible de le vérifier. Ce qui est certain, du moins presque, c’est que l’agent de la Cabale s’est enfui. Il va retrouver ses supérieurs, et tout dire. Ceux-ci sauront désormais à quoi s’en tenir… Évidemment, retrouver la descendante cachée de Mazarin serait pour eux une aubaine inespérée. Mais il ne faut point y compter.
     
    « Avant de me laisser descendre de son attelage, Son Éminence a encore deux instructions à me donner.
    Laissons-lui la parole :
    — Monsieur d’Artagnan, que les choses soient bien claires. Après ce qui vient d’arriver, entre nous, c’est désormais à la vie à la mort. J’ai un service à vous demander. Je dois répondre auxexigences de la mère de ma fille. Et je ne compte pas perdre de temps. Je vais parler franchement. Monsieur de Villefranche me semble tout à fait bien. J’aime sa franchise, sa droiture, il est bel homme, il n’a pas de bien, mais il pourrait en avoir, il est noble, mais illégitime… bref, il répond à toutes les conditions requises pour être ce mari idéal que l’on m’a demandé de trouver. Vous le connaissez, vous êtes pour ainsi dire compagnons d’armes, vous logez sous le même toit – du moins jusqu’à la fin de l’enquête –, tâchez donc de sonder ce gentilhomme plus avant. Voyez s’il est libre et informez-moi. Je vous donne rendez-vous ce soir, à minuit sonnant, devant la statue équestre du roi Henri IV. J’aurai à vous présenter quelqu’un. Cette rencontre est de la plus haute importance. Mais n’en disons pas davantage. À ce soir, chevalier !
    Bastoche s’explique
    Le cardinal m’abandonne, et je cours retrouver Bastoche. Celui-ci commençait à trouver le temps long.
    — Eh bien, me dit-il, m’expliquerez-vous ?
    — Bastoche, ne me pose pas de questions. Je ne peux rien te dire. En revanche, dis-je en tirant une nouvelle pistole de ma bourse, voici pour ta peine, et pour t’inciter à poursuivre notre collaboration. Tu m’es précieux. Il n’y en a pas deux comme toi.
    — Une collaboration qui pourrait fort bien me coûter la vie ! Mais c’est égal, chevalier, avec vous, au moins, on ne s’ennuie pas !
    — Bon. Si je dois garder le silence, j’aimerais t’entendre. Comment se fait-il que tu sois arrivé là ? Dans ce passage, dans mes pieds… alors que je t’avais laissé devant l’entrée de l’hôtel, en espérant que tu y resterais.
    — À faire le poireau ! J’avais des fourmis dans les jambes… et puis, comme vous tardiez à revenir, je me suis dit que vous étiez peut-être parti, par-derrière, sans prévenir… ou bien qu’on vous avait pris sur le fait, qu’on vous gardait séquestré. Alors plutôt que de rester à me ronger les sangs – c’est que je tiens à vous, j’ai jamais été aussi riche que depuis qu’on travaille ensemble –, eh bien, je suis allé voir à tout hasard si je pouvais en apprendre davantage par l’autre côté, en jetant un œil de l’extérieur. Et c’est là que j’ai vu un homme sortir. Je me suis dit que vous seriez content si j’allais voir où il allait. Mais comme il semblait méfiant,qu’il regardait derrière lui, de temps à autre, à un moment, j’ai pris une rue parallèle à la sienne. Je connais bien Paris – comme ma poche –, je savais où il allait aboutir, et comment le rejoindre, seulement, il fallait hâter le pas. C’est alors que j’ai vu l’autre arrivant sur lui, un poinçon à la main. Je me suis mis à courir, en me disant que je pouvais peut-être faire quelque chose, empêcher une boucherie. Voilà.
    — Cette bravoure t’honore, Bastoche. Tu as gagné le droit

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