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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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je le pense sincèrement. Cette terre, je compte la conserver. »
    C’était la troisième fois en deux ans qu’une commission pour la paix voyait sa mission échouer. Avant de rentrer à Washington, les délégués envoyèrent tout de même à Red Cloud une cargaison de tabac, ainsi qu’un appel à venir à Laramie au printemps, dès la fonte des neiges d’hiver. Red Cloud répondit poliment qu’il avait bien reçu le tabac de la paix, qu’il le fumerait et qu’il viendrait à Fort Laramie dès que les soldats auraient quitté le pays.
    Au printemps 1868, Grand-Guerrier Sherman revint à Fort Laramie, accompagné de la même commission. Cette fois-ci, le gouvernement, impatient, avait donné l’ordre d’abandonner les forts sur la route de la Powder et d’obtenir un traité de paix avec Red Cloud. Cette fois-ci, un agent spécial du Bureau des Affaires indiennes fut dépêché pour inviter personnellement le chef oglala à la signature d’un traité de paix. Red Cloud lui répondit qu’il avait besoin d’un délai d’une dizaine de jours pour consulter ses alliés, et qu’il viendrait à Fort Laramie probablement en mai, à la Lune-où-les-mustangs-perdent-leurs-poils.
    Mais quelques jours seulement après le retour de l’agent, un message de Red Cloud parvint à Laramie : « Des montagnes où nous sommes, nous voyons les soldats et les forts. Lorsque nous constaterons que les soldats sont partis et les forts abandonnés, alors je descendrai pour discuter. »
    Tout cela était fort humiliant pour Grand-Guerrier Sherman et les négociateurs, qui parvinrent certes à obtenir les signatures de quelques chefs d’importance mineure venus chercher des présents, mais durent reprendre, frustrés, la route de l’Est les uns après les autres. À la fin du printemps ne demeuraient plus que Moustaches-Noires Sanborn et Moustaches-Blanches Harney. Quant à Red Cloud et ses alliés, ils passèrent tout l’été près de la Powder à surveiller étroitement les forts et la route du Montana.
    Enfin, le Département de la Guerre donna à contrecœur l’ordre d’abandonner la vallée de la Powder. Le 29 juillet, pliant bagage, les troupes de Fort C. F. Smith prirent la direction du sud. Le lendemain, au petit matin, Red Cloud et une bande de guerriers en liesse firent leur entrée dans le fort, dont ils incendièrent tous les bâtiments. Un mois plus tard, l’armée abandonna Fort Phil Kearny. Ce fut aux Cheyennes et à leur chef Little Wolf que revint l’honneur d’y mettre le feu. Quelques jours plus tard, les derniers soldats quittèrent Fort Reno, et la route de la Powder fut officiellement fermée.
    Ainsi, au bout de deux ans de résistance, Red Cloud avait gagné sa guerre. Il fit attendre les négociateurs quelques semaines de plus puis, le 6 novembre, entouré d’une coterie de guerriers triomphants, entra à cheval dans Fort Laramie. Maintenant qu’il était en position de conquérant, il acceptait de signer le traité : « À partir de ce jour, toute guerre entre les parties signataires de cet accord cessera à jamais. Le gouvernement des États-Unis désire la paix, et s’engage sur l’honneur à la respecter. Les Indiens désirent la paix, et s’engagent sur l’honneur à la respecter. »
    Pourtant, pendant les vingt années qui suivirent, le contenu des seize autres articles du traité de 1868 devait faire l’objet de litiges incessants entre les Indiens et le gouvernement des États-Unis. Il y avait entre ce que les chefs croyaient que le traité contenait et ce qui y était effectivement écrit après ratification par le Congrès autant d’écart qu’entre deux chevaux de robes différentes.
    (Neuf ans plus tard, Spotted Tail devait déclarer : « Ces promesses n’ont pas été tenues (…). Toutes ces paroles se sont révélées fausses (…). Il y a eu un traité signé par le général Sherman, le général Sanborn et le général Harney. À l’époque, le général nous a dit que grâce à ce traité nous percevrions des annuités et des marchandises pendant trente-cinq ans. Cela, il l’a affirmé, mais il mentait. »)

    Look at that young man.
    He is feeling good
    Because his sweetheart
    Is watching him.
    CHANT DE LA DANSE DU SOLEIL
    Vois ce jeune homme.
    Il se sent bien
    Car sa bien-aimée
    Le regarde.

7 -
« Le seul bon Indien est un Indien mort »
    1868 : Le 24 février, la Chambre des représentants décide de destituer le président Johnson. Le

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