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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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constamment annulées, et
les hommes qui auraient pu soumettre leurs doléances à la cour préféraient
régler les conflits par les armes. Cette érosion de la loi était un processus
lent, et je ne pouvais y mettre fin. J’étais censé brider les caprices de Mordred,
mais Argante et Sansum agissaient comme des éperons bien plus efficaces que ma
bride.
    Pourtant, dans
l’ensemble, ce furent d’heureux temps. Peu de personnes atteignaient l’âge de
quarante ans, mais Ceinwyn et moi nous eûmes cette chance et les Dieux nous
accordèrent une bonne santé. Le mariage de Morwenna nous donna de la joie, la
naissance d’Arthur-bach encore plus, et un an plus tard, notre fille Seren
épousa Ederyn, l’Edling d’Elmet. Ce fut un mariage dynastique car Seren était
cousine germaine de Perddel, le roi du Powys, et cette union ne fut pas
contractée par amour, seulement pour renforcer l’alliance entre les deux pays ;
Ceinwyn, ne voyant aucun signe d’affection entre Seren et Ederyn, s’opposa au
mariage, mais notre fille avait décidé d’être reine, aussi elle épousa son
prince héritier et partit très loin de nous. Pauvre Seren, elle ne devint
jamais reine car elle mourut en donnant le jour à son premier enfant, une fille
qui ne lui survécut que d’une demi-journée. C’est ainsi que la seconde de mes
trois filles passa dans l’Autre Monde.
    Nous pleurâmes
Seren, bien que nos larmes ne fussent pas si amères que celles versées à la
mort de Dian, car celle-ci était morte cruellement jeune, et puis, juste un
mois après notre perte, Morwenna donna naissance à un second enfant, une fille
que Gwydre et elle nommèrent Seren ; son frère et elle éclairèrent notre
vie d’une lumière de plus en plus vive. Ils ne venaient pas en Dumnonie, car la
jalousie d’Argante les aurait mis en péril, alors nous nous rendions souvent en
Silurie, Ceinwyn et moi. Nos visites se firent si fréquentes que Guenièvre nous
réserva des chambres dans son palais et, au bout d’un certain temps, nous
passâmes plus de temps à Isca qu’à Dun Caric. Ma tête et ma barbe grisonnaient
et j’étais bien content de laisser Issa se débattre avec Argante pendant que je
jouais avec mes petits-enfants. Je fis construire, sur la côte, une maison pour
ma mère, mais elle était si démente qu’elle tentait sans cesse de retourner
dans sa masure en bois d’épave, au sommet de la falaise. Elle mourut lors d’une
épidémie hivernale et, comme je l’avais promis à Aelle, je l’enterrai à la
saxonne, les pieds tournés vers le nord. La corruption s’installait en Dumnonie
et je ne pouvais empêcher ce déclin car Mordred avait juste assez de pouvoir
pour déjouer mes tentatives ; Issa préservait ce qu’il pouvait d’ordre et
de justice tandis que Ceinwyn et moi passions de plus en plus de temps en
Silurie. Quels doux souvenirs je garde d’Isca ! Des jours ensoleillés où
Taliesin chantait des berceuses et où Guenièvre se raillait gentiment de mon
bonheur tandis que je traînais Arthur-bach et Seren dans un bouclier retourné d’un
bout à l’autre du pré. Arthur participait à nos jeux, car il avait toujours
adoré les enfants. Parfois Galahad, qui avait rejoint Arthur et Guenièvre dans
leur confortable exil, venait se joindre à nous.
    Il n’était
toujours pas marié, bien qu’il élevât maintenant un enfant, son neveu, le
prince Peredur, le fils de Lancelot que l’on avait retrouvé errant, en larmes,
parmi les morts du Mynydd Baddon. En grandissant, il se mit à ressembler de
plus en plus à son père ; il avait la même peau sombre, le même beau
visage maigre, et les même cheveux noirs, mais quant à son caractère, il tenait
de Galahad et non de Lancelot. C’était un petit garçon intelligent, grave et
consciencieux, qui voulait être bon chrétien. J’ignore ce qu’il connaissait de
l’histoire de son père, mais Peredur était toujours intimidé par Arthur et
Guenièvre, et eux, je crois, le trouvaient déroutant. Ce n’était pas de sa
faute, mais son visage leur rappelait ce qu’ils auraient préféré oublier, et
ils furent bien contents de le voir partir, à l’âge de douze ans, pour la cour
de Meurig, afin d’y apprendre l’art de la guerre. C’était un bon garçon, mais
après son départ, ce fut comme si une ombre avait disparu. Plus tard, bien
après que l’histoire d’Arthur eut pris fin, j’en vins à bien connaître Peredur
et à le priser autant que j’ai

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