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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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dessus, ajoutèrent du petit bois et, enfin, une flamme
vigoureuse jaillit ; nous entonnâmes tous le Chant de Bélénos pendant que
Pyrlig transmettait le feu nouveau aux deux tas de fagots. Les enfants endormis
se réveillèrent et coururent retrouver leurs parents tandis que les feux de
Beltain dansaient hauts et clairs.
    Lorsque les
bûchers brûlèrent, on sacrifia un bouc. Ceinwyn, comme toujours, se détourna
lorsqu’on trancha la gorge de la bête et que Pyrlig aspergea l’herbe de son
sang. Il jeta le corps sur le feu où brûlait le coudrier sacré, puis les
villageois allèrent chercher leur bétail et leurs chèvres et les firent passer
entre les deux grands brasiers. Nous passâmes au cou des vaches des colliers de
paille tressée, puis nous regardâmes les jeunes femmes danser entre les feux
pour attirer la bénédiction des Dieux sur leur matrice. À Imbolc, elles avaient
traversé les flammes en dansant, et recommençaient pour Beltain. C’était la
première année où Morwenna était assez âgée pour le faire et je fus pris de
tristesse en regardant ma fille tournoyer et sauter. Elle avait l’air si
heureuse. Elle pensait au mariage et rêvait de bébés, pourtant dans quelques
semaines, pensai-je, elle serait peut-être morte ou asservie. Cette pensée me
remplit d’une immense colère, je me détournai de nos brasiers et fus surpris de
voir les brillantes flammes d’autres feux de Beltain brûler au loin. Dans toute
la Dumnonie, des bûchers s’embrasaient pour accueillir la nouvelle année.
    Mes lanciers
avaient apporté deux immenses chaudrons de fer au sommet de la colline et nous
les remplîmes de bûches embrasées, puis nous nous empressâmes de redescendre
avec les deux récipients d’où montaient des flammes. Une fois au village, nous
distribuâmes le feu nouveau, les habitants de chaque chaumière prenant un
brandon pour le déposer sur le bois qui attendait dans l’âtre. Nous gardâmes
les derniers pour les environs du manoir. L’aube était proche et les villageois
s’attroupèrent à l’intérieur de l’enclos pour attendre le soleil levant. Dès
que nous vîmes son premier rayon lumineux, nous entonnâmes le joyeux hymne de
la naissance de Lugh. Tournés vers l’est, nous chantâmes notre bienvenue au
soleil ; à l’horizon, nous pouvions voir le sombre panache des fumées de
Beltain s’élever dans le ciel qui pâlissait.
    On s’affaira à
la cuisine dès que le feu eut réchauffé les âtres. J’avais prévu un énorme
festin pour le village, pensant que c’était peut-être notre dernier jour de
bonheur avant longtemps. Les gens du peuple mangeaient rarement de la viande,
mais pour ce Beltain-là, nous pûmes rôtir cinq daims, deux sangliers, trois
cochons et six moutons ; nous avions des futailles d’hydromel fraîchement
fermenté et dix paniers d’un pain cuit sur les anciens feux. Il y avait du
fromage, des noix au miel, et des galettes d’avoine portant la croix de Beltain
roussie sur leur croûte. Dans une semaine à peu près, les Saxons arriveraient,
aussi c’était l’occasion d’offrir à nos gens un festin qui pourrait les aider à
traverser les horreurs à venir.
    Les villageois
s’adonnèrent à des jeux pendant que la viande rôtissait. Il y eut des courses à
pied, des assauts de lutte et une compétition pour voir qui soulèverait le
poids le plus lourd. Les jeunes filles portaient des fleurs dans leurs cheveux
et longtemps avant que les ripailles commencent, je vis des couples s’éloigner
en douce. Nous mangeâmes dans l’après-midi, les poètes récitèrent leurs vers et
les bardes du village chantèrent, et le succès de leurs compositions fut
apprécié à la chaleur des applaudissements qu’elles remportaient. Je leur
donnai à tous de l’or, même aux plus mauvais, et ceux-ci étaient nombreux. Il s’agissait
surtout de jeunes gens qui déclamaient en rougissant des vers maladroits adressés
à leurs amoureuses, et les jeunes filles prenaient un air gêné, alors les
villageois lançaient des sarcasmes et riaient, puis exigeaient que chacune
récompense son poète d’un baiser, et si celui-ci était trop bref, le couple
était maintenu face à face jusqu’à ce qu’il s’embrasse convenablement. Plus
nous buvions, plus la poésie s’améliorait.
    Je bus
beaucoup trop. En fait, nous festoyâmes bien et bûmes mieux encore. À un
moment, le fermier le plus riche du village me défia à la lutte et la foule
exigea que

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