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Fiora et le roi de France

Fiora et le roi de France

Titel: Fiora et le roi de France Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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l’un de ses hommes s’approcha avec une torche,
cependant que deux autres s’emparaient du misérable et le couchaient sur l’herbe.
La flamme s’approcha suffisamment de ses pieds nus pour déclencher un hurlement
désespéré :
    – Noooooooon !
    – Alors,
parle !
    – Sur
mon salut... éternel... Je jure... que je dis la vérité... Un homme masqué est
venu me voir... avant-hier... dans la taverne qui est... près de l’écorcherie
des Arcis...
    Un
nouveau hurlement déchira la nuit et Fiora se boucha les oreilles :
    – Faut-il
vraiment faire cela ? demanda-t-elle.
    – Cet
homme voulait vous égorger, vous et dame Léonarde, fit Mortimer avec un
haussement d’épaules un rien méprisant. Je vous trouve un peu sensible.
    Le supplicié,
pour tenter d’attendrir son bourreau, prenait à témoin tous les saints du
Paradis et jurait qu’il ne pouvait rien ajouter à ce qu’il avait déjà révélé :
l’homme masqué lui avait remis une belle somme en or et promis la même quand l’ouvrage
serait achevé. On devait attendre, dans cette clairière, certain chariot
contenant deux femmes qui seraient amenées vers la fin du jour. Il fallait en
outre creuser une fosse assez vaste pour contenir deux corps et y ensevelir les
deux femmes en question. Tordgoule remettrait au cocher une bourse puis
reviendrait à Tours recevoir le reste du prix convenu.
    Un
violent froissement de feuilles et une galopade venue du sous-bois
interrompirent la confession haletante de l’homme : les gardes du grand
prévôt ramenaient le chariot qu’ils avaient arrêté avant qu’il ne rejoignît la
route de Loches et la caravane du légat. Un soldat conduisait les chevaux et
Pompeo, solidement ligoté, fut sorti de la voiture sans douceur et jeté devant
le grand prévôt. La bourse qu’il avait reçue un moment plus tôt rejoignit
celles des truands qui formaient un petit tas dans l’herbe.
    Comme
il feignait de ne pas comprendre les questions que l’Hermite lui posait,
Tordgoule se chargea de la traduction, sans attendre que l’une des deux dames
fût requise comme interprète.
    – J’avais
ordre de lier connaissance très vite avec l’un des palefreniers ou des cochers
du cardinal pour m’entendre avec lui, mais je connaissais déjà celui-là. L’idée
de gagner un peu d’or lui a plu tout de suite. D’autant que c’était sans
danger... Il suffisait de faire un crochet, puis de revenir dans l’escorte. A
la tombée du jour, personne n’y verrait grand-chose...
    – Cesse
de te moquer de nous, l’ami, intervint Mortimer. Le légat n’aurait-il pas
trouvé étrange qu’en arrivant à l’étape de Loches, le chariot des dames soit
vide ?
    Il
avait tiré son épée et en appuyait la pointe sur la gorge de Pompeo qui, de
mauvaise grâce, mais parce qu’il venait de lire sa mort dans les yeux de ce
géant, finit par répondre :
    – C’était
facile. Je devais dire que les dames, ayant rencontré des amis à Cormery,
avaient décidé de ne pas partir. Je devais donner de grands remerciements et...
    – Et
garder le contenu de la voiture ? Ou ton maître est complice de ce mauvais
coup ou c’est un imbécile. Ce que j’ai peine à croire...
    – Je
jure qu’il ne sait rien, fit l’autre sombrement. C’est un homme de Dieu, un
vrai prince de l’Église...
    – C’est
ce qu’il faudrait éclaircir, messire Tristan, reprit l’Écossais en retirant son
épée et en faisant signe d’écarter le prisonnier. Le cardinal est à Loches à
cette heure. Vous devriez aller lui poser quelques questions...
    – C’est
mon intention. Je suppose que vous ramenez ces dames chez elles ?
    – Si
elles s’en sentent le courage. Autrement, elles pourraient demander l’asile d’une
nuit à l’abbaye de Cormery. Le roi y fait assez grandes largesses pour que ses
serviteurs et ses amis soient reçus convenablement.
    – Je
crois, dit Fiora, que nous choisirons Cormery. Ma chère Léonarde n’en peut
plus, et j’avoue que j’apprécierais de prendre un peu de repos.
    S’avançant
jusqu’au flanc du cheval du grand prévôt,’ elle lui tendit une main qui
tremblait encore un peu :
    – Grand
merci à vous, messire ! J’ignore encore par quel miracle vous avez pu nous
sauver, mais soyez sûr que je ne l’oublierai jamais et que je dirai au roi...
    – Vous
ne direz rien, Madame !
    D’un
mouvement d’une rapidité et d’une souplesse inattendues chez un homme de cet
âge, Tristan

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