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Fiorinda la belle

Titel: Fiorinda la belle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco , Aline Demars
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tarder :
    « Elle n’a dit que des choses agréables, réconfortantes.
    – La brave petite ! » murmura Beaurevers attendri.
    Et tout haut :
    « A-t-elle hésité ?
    – Il me semble bien que oui, un moment. Il faut croire qu’elle se sentait menacée. Pourtant, le calme et l’aisance qu’elle a montrés me permettaient de croire que la menace suspendue sur elle ne devait pas être bien grave, car elle n’a pas manifesté la moindre inquiétude. »
    Beaurevers se permettait parfois de rudoyer le roi tout aussi bien que le comte de Louvre. Et le roi ne s’en formalisait pas plus que le comte. S’il n’avait pas dit toute la vérité au roi, comme on a pu s’en rendre compte par les paroles qu’il venait de prononcer, maintenant que le danger était conjuré, il tenait essentiellement à ce qu’il sût exactement à quoi Fiorinda s’était exposée pour son service. S’il s’était agi de lui, il se fût cru obligé de se taire. Mais il s’agissait d’un autre et il se croyait alors obligé de faire valoir le service rendu par cet autre.
    C’est pourquoi il bougonna assez brutalement, sans nul souci de l’étiquette :
    « Alors, parce qu’elle n’a pas tremblé, parce qu’elle n’a pas gémi, parce qu’elle ne s’est pas évanouie de terreur, parce qu’elle n’a pas perdu la tête enfin, vous en concluez qu’elle ne s’est exposée à rien de fâcheux pour vous ?
    – Dame ! expliqua François assez penaud, il me semble qu’une femme qui se sent réellement menacée n’aurait pas montré cet air dégagé, ce visage souriant.
    – Il vous semble mal, voilà tout, trancha péremptoirement Beaurevers. Ou plutôt Fiorinda n’est pas une femmelette comme toutes ces mijaurées de cour qui vous entourent. C’est une vraie femme et une Parisienne, brave, vaillante, forte, sachant, quand il le faut, narguer la grande faucheuse et lui rire au nez. Car, sachez-le maintenant, pour vous, Fiorinda a risqué sa tête… et peut-être celle de son fiancé. Ceci est déjà admirable. Ce qui l’est encore plus, c’est qu’elle a su le faire très simplement et si discrètement que vous n’y avez rien vu. »
    François croyait toujours ce que lui disait Beaurevers, parce qu’il avait eu mille fois l’occasion de remarquer qu’il ne disait jamais que la vérité. Il ne douta donc pas un instant de ce qu’il disait. Très ému, il s’écria :
    « Je ne souffrirai pas que cette brave enfant s’expose pour moi ! »
    Beaurevers avait dit ce qu’il avait à dire. Il savait que ses paroles ne seraient pas perdues. Cela lui suffisait pour l’instant. Et il rassura de son air un peu railleur :
    « Là, là, ne vous agitez pas ainsi, Sire. Vous devez bien penser que, si je vous dis : Fiorinda est menacée de mort, c’est que j’espère bien conjurer le péril. Mais je n’ai pas un instant à perdre si je veux arriver à temps. Ce qui veut dire que je vous demande la permission de me retirer.
    – Allez, chevalier, allez », fit vivement François.
    Et il ajouta avec une insistance significative :
    « Ne ménagez rien ni personne pour sauver Fiorinda et Ferrière. N’oubliez pas que je vous couvre en tout ce que vous jugerez bon de faire et de dire. »
    Beaurevers partit de ce pas rude et allongé qui lui était particulier quand il allait à la bataille.
    Et François, qui le connaissait bien, remarquant ce détail, secoua la tête d’un air soucieux et murmura :
    « Je crois que madame ma mère va passer un mauvais quart d’heure !… Pourvu qu’il réussisse, elle ne l’aura pas volé ! »
    Il se mit à marcher lentement, d’un air rêveur, et, répondant à une pensée secrète, il soupira :
    « C’est ma mère !… ma mère !… c’est affreux… ! »

XXI – LA CLÉMENCE DE CATHERINE
    Pendant ce temps, Catherine, impassible maintenant, reprenait le chemin de ses appartements et, pour la première fois, faisait entrer Fiorinda dans son oratoire.
    Fiorinda l’avait docilement suivie jusque-là. Qu’eût-elle pu faire ?
    Catherine prononça avec son meilleur sourire :
    « À présent que nous sommes seules, il faut que je vous complimente, petite. Vous avez parlé comme un ange, et, foi de reine, j’admire votre vaillance tranquille.
    – Madame, balbutia Fiorinda interdite, parlez-vous sérieusement ?
    – Je parle sérieusement, insista Catherine. Si sérieusement qu’en témoignage de ma satisfaction je vous donne de grand cœur

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