Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Fiorinda la belle

Titel: Fiorinda la belle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco , Aline Demars
Vom Netzwerk:
exigera des explications, n’en doutez pas. Et de fil en aiguille, le diable sait où tout cela pourra bien nous mener… ou plutôt, je le vois très bien. »
    Ce qu’il disait était très juste. Si juste que Catherine se l’était déjà dit tout bas. Une de ses grandes forces était de savoir plier quand la nécessité l’exigeait impérieusement et de paraître accepter sans rechigner ce qu’il lui était impossible d’empêcher. Elle ne renonçait pas à sa vengeance pour cela. Infatigable, déjà un autre plan de vengeance se dressait dans son esprit. Déjà, elle calculait froidement :
    « Après tout, que m’importe la mort de cette fille ?… Je tiens Ferrière en mon pouvoir. Il ne s’en ira pas sans mon assentiment… Par lui, je châtierai cette péronnelle plus cruellement que si je la tuais. »
    Son parti fut pris. Elle se leva et acquiesça :
    « Vous avez raison. Le roi n’a rien à voir dans ces histoires sans importance… Et après tout, cette petite a été suffisamment punie. Venez, monsieur. »
    Beaurevers la suivit sans ajouter une parole.
    Cinq minutes plus tard, Fiorinda était tirée de son tombeau. Dès que la trappe s’ouvrit, Beaurevers la vit debout à l’entrée, où elle paraissait attendre. Elle ne paraissait pas trop déprimée. Elle sortit elle-même de son trou et ne vit pas Catherine qui se tenait à l’écart, dans l’ombre. Elle ne parut pas étonnée en voyant Beaurevers qui lui tendant les mains. Elle lui sourit gentiment et lui tendit le front en disant :
    « Je savais bien que vous me tireriez de là. »
    Cette naïve confiance en lui le toucha plus que n’eussent pu le faire les protestations les plus chaleureuses. Il la prit doucement dans ses bras, effleura son front pur d’un baiser fraternel et rassura :
    « Ne craignez plus rien. Cet affreux cauchemar est fini. »
    Elle allait répondre. Elle aperçut alors Catherine. Fut-ce la vue de son irréductible ennemie ? Fut-ce, plutôt, un effet de réaction ? Elle ferma les yeux et s’abandonna, évanouie, dans les bras de Beaurevers.
    « Oh ! diable ! » murmura celui-ci, cruellement embarrassé.
    Catherine intervint alors, insinua :
    « Portez-la dans sa chambre… ce ne sera rien. »
    Beaurevers lui jeta un coup d’œil qui n’était pas précisément bienveillant. Mais il ne tarda pas à comprendre que c’était ce qu’il avait de mieux à faire. Il hésitait cependant, et pour cause.
    Si la jeune fille était revenue à elle à ce moment, il l’eût tout d’abord et sans plus tarder conduite hors du Louvre.
    Mais elle ne revint pas à elle. Il fut effrayé de la voir pâle comme une morte, sa jolie tête auréolée de ses fins cheveux bruns ballottant mollement sur son épaule. Et il alla au plus pressé. Il la souleva dans ses bras vigoureux et la porta dans sa chambre.
    Catherine se garda bien de les y suivre. Nous avons dit qu’elle avait déjà son idée, et chez elle l’exécution ne traînait jamais. Cette idée n’était pas encore bien précise. Mais elle savait qu’elle avait besoin de garder Ferrière en son pouvoir. C’en était assez pour qu’elle agît sans tarder.
    Elle ne se montra donc pas. Et elle eut l’attention d’envoyer une de ses filles de chambre donner des soins à la malade. On comprend que cette attention était intéressée. En effet, Catherine, qui pensait bien que Beaurevers ne s’éloignerait pas avant d’être complètement rassuré sur l’état de Fiorinda, avait donné pour mission à la camériste de le retenir aussi longtemps qu’elle pourrait. Elle ne demandait pas plus d’un quart d’heure.
    Pendant ce temps, par des chemins détournés, connus d’elle seule peut-être, elle se rendit près de Ferrière. Elle y demeura quelques minutes à peine. Mais il paraît que ces quelques minutes lui avaient suffi, car elle avait l’air très satisfaite en s’en retournant chez elle. Elle y arriva sans avoir rencontré personne, avant que ne fût expiré le quart d’heure qu’elle avait demandé à sa camériste.
    Celle-ci, pendant ce temps, s’activait auprès de Fiorinda, ou faisait semblant. Car Beaurevers lui avait naturellement cédé la place et, en attendant, se promenait nerveusement dans le couloir.
    Quand la camériste estima qu’elle avait suffisamment fait attendre le chevalier, elle s’occupa sérieusement de Fiorinda qui, sous ses soins énergiques et intelligents, ne tarda pas à revenir à elle.
    Alors, elle

Weitere Kostenlose Bücher