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Fiorinda la belle

Titel: Fiorinda la belle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco , Aline Demars
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quelques semaines… à condition qu’on vous y apporte à boire et à manger ?
    – Cela va sans dire.
    – Ce qu’on eût oublié de faire pour cette malheureuse enfant ? »
    Catherine sourit.
    Beaurevers retint l’aveu. Et d’une voix rude :
    « Eh bien, madame, il faut, vous entendez, il faut que la trappe s’ouvre maintenant pour que Fiorinda sorte.
    – Eh bien… ouvrez-la…
    – J’ai essayé, madame. Toute la journée, hier, j’ai cherché à l’ouvrir. Je n’ai rien trouvé.
    – Je n’y puis rien, sourit Catherine.
    – Vous pouvez tout, au contraire, gronda Beaurevers qui avait des envies folles de la saisir à la gorge et de l’étrangler. Vous avez su ouvrir une fois, vous saurez ouvrir une deuxième.
    – Si je vous comprends bien, vous me demandez – assez cavalièrement, mais passons – de rendre la liberté à cette petite bohémienne ?
    – C’est bien cela, madame.
    – C’est ce que je ne ferai pas. »
    C’était catégorique. Et cela paraissait irrévocable. Pourtant, Beaurevers ne renonça pas encore.
    « Puis-je vous demander pourquoi, madame ? fit-il.
    – Je veux bien vous dire ceci : cette petite méritait un châtiment. Je l’ai châtiée comme il m’a convenu. C’est tout. »
    Elle montrait une raideur certaine parce qu’elle voyait que Beaurevers semblait s’adoucir. Il s’en aperçut très bien. Il n’eut pas l’air de le voir. Il insista :
    « Ne trouvez-vous pas, madame, que la punition a assez duré ? Songez à la situation atroce dans laquelle se trouve cette enfant. »
    Plus catégorique et de plus en plus froide, elle répliqua :
    « La punition cessera quand je jugerai qu’elle a assez duré. Pas avant. »
    Beaurevers s’approcha d’elle et, la regardant droit dans les yeux, d’une voix effrayante à force de froideur :
    « Eh bien, madame, je jure, moi, que sa punition n’a que trop duré déjà. En conséquence, vous allez venir avec moi et vous ouvrirez la trappe. »
    Elle vit bien que l’instant critique était venu. Elle se raidit. Et très calme en apparence, elle railla :
    « Vraiment !… Et si je refuse, menacerez-vous de m’arrêter, comme vous le fîtes hier ?
    – Non, madame, car aujourd’hui je n’ai pas d’ordres, comme j’en avais hier.
    – Vous eussiez été bien embarrassé de les montrer, ces ordres que vous prétendez avoir eus. »
    Elle triomphait en prononçant ces mots qui lui montraient qu’elle avait deviné son jeu de la veille.
    Il dédaigna de relever. Il se contenta de sourire. Un sourire, c’est peu de chose. Pourtant, en voyant celui-là, Catherine, sans en rien laisser paraître, commença de perdre une partie de son assurance. Et il dit avec la même voix trop calme :
    « J’irai trouver le roi, et le prierai de vouloir bien m’accompagner. Tenez pour assuré qu’il ne me refusera pas. »
    Catherine était devenue attentive. Néanmoins elle voulut narguer encore.
    « Et vous l’emmènerez dans le couloir où se trouve la trappe. C’est une idée. Mais je croyais que vous m’aviez dit qu’il ignorait où se trouve le bouton qui ouvre cette trappe ?
    – J’amènerai le roi ici, devant vous, madame.
    – Ici ! Et pour quoi faire, mon Dieu ?
    – Pour qu’il vous prie de venir avec nous ouvrir la trappe. »
    Catherine tressaillit. Elle se sentait prise. En effet, elle ne pouvait refuser au roi ce qu’elle refusait à Beaurevers. Malgré tout, elle essaya de résister encore.
    « Je dirai, fit-elle, que je ne sais ce qu’il veut dire. »
    Beaurevers la vit acculée à la nécessité de capituler. Cette fois, il avait trouvé l’infaillible moyen de la faire céder. Sûr du succès, il ne répondit que par un haussement d’épaules et, reprenant son air railleur :
    « Vous n’ignorez pas qu’il sait le contraire », dit-il.
    Et, avec une indifférence qui n’avait rien d’affecté parce que cette fois il ne cherchait pas à en imposer, parce qu’il savait qu’il pouvait sans scrupule mettre sa menace à exécution, attendu que le roi était fixé depuis longtemps sur les agissements de sa mère, il ajouta :
    « Croyez-moi, madame, le mieux est de m’accorder de bonne grâce ce que je demande… Ainsi cette histoire pénible demeurera un secret entre nous… n’aura pas d’autre suite… Si cependant vous préférez laisser intervenir le roi, libre à vous… Après tout, cela vous regarde. Vous vous expliquerez avec lui… Car le roi

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