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Gauvain

Gauvain

Titel: Gauvain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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Gauvain de s’arrêter pour lui laisser le temps suffisant. Gauvain accepta bien volontiers et lui offrit son aide.
    C’est alors qu’à toute allure surgit un chevalier qui avait traversé la forêt comme un ouragan. Il portait un bouclier mi-parti de blanc et de noir. « Gauvain ! s’écria-t-il, arrête-toi ! Je te lance un défi au nom de Marchod Pryderus qui, par ta faute, a tué sa propre femme ! – Seigneur chevalier ! dit Gauvain, je suis profondément malheureux de sa mort, car elle n’avait certes pas mérité ce sort. – À quoi riment ces regrets ? répliqua le chevalier aux deux couleurs, tu n’en es pas moins responsable de sa triste fin ! Si je l’emporte, ta culpabilité sera avérée. Dans le cas contraire, le blâme et la honte en retomberont sur mon seigneur, et c’est de toi qu’il tiendra son manoir et sa terre, à condition que tu me laisses retourner vivant.
    — Ma foi, répondit Gauvain, je ne vois nulle raison de refuser ce combat. Dieu sait ma parfaite innocence. – Gauvain, intervint le Chevalier Couard, ne compte pas sur moi pour ce combat, car je ne pourrai t’apporter ni aide ni secours. – Je n’en ai que faire, rassure-toi. J’ai affronté bien d’autres périls. »
    Les deux adversaires se précipitèrent l’un sur l’autre et brisèrent leurs lances contre les boucliers, mais Gauvain heurta le chevalier en le dépassant et l’abattit avec son cheval. Puis, tirant son épée, il revint sur lui. Le chevalier s’écria : « Ah, Gauvain ! veux-tu donc me tuer ? Je me rends à toi, car je n’ai aucune envie de mourir pour la folie d’un autre. J’implore ta pitié. » Gauvain accepta d’autant plus volontiers de l’épargner que seule l’obéissance à son seigneur l’avait obligé à se battre. « Je te fais grâce », dit-il. Alors le chevalier se leva, tendit les mains vers lui et, au nom de son suzerain, Marchod Pryderus, il lui fit l’hommage de sa demeure et de toute sa terre et se déclara son vassal. Puis, après avoir pris congé, il remonta sur son cheval et s’éloigna.
    « Seigneur, dit le Chevalier Couard, Dieu me garde d’une hardiesse pareille à la tienne ! Si cet homme m’avait défié, je me serais enfui sur-le-champ, ou bien je serais tombé à ses pieds pour implorer sa pitié. – En somme, dit Gauvain, tu aimes la tranquillité plus que tout. – Et j’ai raison, dit le Chevalier Couard. La violence n’apporte que des malheurs. Je n’ai jamais été blessé. Tout au plus quelque branche épineuse m’a-t-elle égratigné dans la forêt. Tandis que toi, Gauvain, ton visage est tout couturé de cicatrices. Non, je ne t’envie certes pas, je te recommande seulement à Dieu. Je retourne auprès de la demoiselle chauve.
    — Un instant ! Dis-moi d’abord pourquoi ta demoiselle chauve porte son bras suspendu à son cou par une écharpe d’or. – Je vais te le dire, seigneur. C’est de cette main-là qu’elle a servi un chevalier qui, lors de son séjour dans la demeure du Roi Pêcheur, n’a pas posé la question qu’on attendait de lui. Et comme cette même main a tenu la précieuse coupe dans laquelle coule le sang que verse la pointe de la Lance, la demoiselle chauve refuse de s’en servir pour quelque usage que ce soit avant son retour dans le lieu où est conservé le Graal. Voilà, je t’ai dit la vérité. À présent, je vais m’en aller. Prends ma lance : je te la donne, car, moi, je n’en ai que faire. »
    Gauvain prit la lance avec joie, vu que la sienne était brisée. Et le Chevalier Couard s’éloigna dans la forêt.
    Gauvain, toujours aussi pensif, reprit sa route. Saurait-il trouver le chemin qui menait chez le Roi Pêcheur ? Là seulement il apprendrait ce qu’il en était de la mystérieuse lance dont la pointe dégouttait de sang. Son devoir l’y obligeait, ainsi qu’à poursuivre sa quête jusqu’au bout. Mais où aller ? Chaque fois qu’il s’enquérait de la demeure du Roi Pêcheur, on lui répondait qu’il lui appartenait de la découvrir. Aurait-il la force de conquérir le Graal, cette coupe dont, avant sa disparition, avait longuement parlé Merlin ? Toutes les aventures qui lui arrivaient depuis quelque temps étaient trop incroyables pour être vraies. Rêvait-il, ou allait-il par des chemins qui ne menaient nulle part ?
    Après une longue chevauchée qui lui fit traverser maintes plaines, il aperçut une magnifique forteresse. Un vieux chevalier venait d’en

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