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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Dietrich
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des Fantômes. Tel était le sens du
bref message de Silano. Il pourrait comparer les mots grecs à
ceux du Livre de Thot et déchiffrer ainsi les textes
mystérieux.
    « Vous
connaissez ceux-là ? »
    Je
pointais l’index vers ces étranges caractères
bizarrement géométriques que je n’avais jamais
vus.
    « C’est
du démotique, le langage égyptien qui a succédé
aux vieux hiéroglyphes. Je crois que ces textes sont classés
dans l’ordre chronologique. Tout en haut, le plus vieux
langage, celui de Thot, et le plus récent, le grec, en
dernier.
    —  Quand
Alessandro a trouvé cette pierre, intervint Astiza, j’ai
reconnu ce que j’avais vu sur le rouleau. Regarde, Ethan. Il
voulait alors me reprendre.
    —  Et
vous voulez maintenant que je vous aide à le déchiffrer ?
    —  Vous
devez nous remettre le livre, monsieur Gage. Pour que nous vous
aidions à le déchiffrer.
    —  En
échange de quoi ?
    —  Mon
offre reste la même. »
    Il
me parlait comme à un enfant débile.
    « Une
association sincère, le pouvoir, l’immortalité,
si vous le souhaitez, bien sûr. Et aussi les secrets de
l’Univers, la raison de l’existence, le visage de Dieu et
le monde dans votre main. Ou bien le néant, rien du tout si
vous refusez de coopérer.
    —  Mais
si je refuse, le livre vous échappe. »
    Je
remarquai que Menou esquissait un geste. Et Bouchard se posta
derrière moi. Il avait un pistolet à la ceinture.
    « Au
contraire, monsieur ! »
    Sur
un signe de Silano, ils m’arrachèrent ma sacoche et
l’ouvrirent avidement.
    « Merde ! »
pesta le capitaine.
    De
la sacoche retournée, n’était tombé qu’un
gros bloc de bois cylindrique dont le poids avait imprimé une
marque dans le sol de terre compressée.
    Général
et capitaine se regardaient, médusés, alors que, de la
gorge d’Astiza, jaillissait un rire de dérision.
    L’expression
de Silano virait à l’orage.
    « Vous
ne pensiez tout de même pas que j’allais vous le livrer à
domicile ?
    —  Fouillez-le ! »
    Ils
allèrent jusqu’à examiner mon fusil, comme si
j’avais pu y cacher le rouleau. Ils écartèrent
les semelles de mes bottes et me palpèrent à des
endroits qui suscitèrent mon indignation.
    « Vous
allez me sonder les oreilles, aussi ?
    —  Où
est-il ? »
    La
déception, la frustration de Silano faisaient peine à
voir !
    « Bien
caché. Jusqu’à ce que nous soyons d’accord.
Si nous autres Américains et Français représentons
la liberté et la raison, alors la traduction appartiendra à
l’ensemble de l’humanité. Pas uniquement au rite
égyptien des francs-maçons renégats. Ou à
des généraux ambitieux comme Napoléon Bonaparte.
Je veux qu’elle soit transmise à l’Institut des
sciences du Caire, ainsi qu’à l’Académie
britannique et autres pépinières de savants. Et puis je
veux Astiza, une bonne fois pour toutes. Quel que soit le pouvoir
dont vous disposez sur nous, je veux que vous la libériez,
Silano. Je veux qu’elle promette de partir avec moi. Maintenant
et pour toujours. Je veux que Bonaparte sache qu’on travaille
ensemble, pour que personne ne disparaisse opportunément, du
jour au lendemain. Je veux que le sang cesse de couler. Nous sommes
d’anciens ennemis réconciliés, non ?
Jurez-moi tout ça et vous aurez le livre. J’irai vous le
chercher. À chacun son rêve !
    —  Le
chercher où ? Dans Acre ?
    —  Vous
l’aurez dans l’heure. »
    Silano
se mordait furieusement la lèvre.
    « J’ai
fait fouiller votre felouque et son capitaine. Le bateau a même
été hissé au sec pour en examiner la quille. Et
rien ! »
    II
maîtrisait difficilement cette impatience virulente dont je
l’avais déjà vu faire preuve, l’année
précédente, et qui annihilait, en lui, tout réflexe
civilisé.
    « Quelle
confiance, monsieur le comte ! »
    Silano
se retourna vers Astiza.
    « Tu
souscris à toutes ses conditions ? »
    Ma
seconde proposition en moins d’un mois. Ni elle ni moi ne nous
étions montrés tellement romantiques, et cependant…
N’étais-je venu que pour attendre l’engagement
d’une femme ?
    « Oui »,
dit-elle enfin, le regard nostalgique.
    Mon
bonheur était intense. Ma panique encore davantage. Silano
écumait.
    « Alors,
Gage, où est-il ?
    —  Vous
acceptez toutes mes conditions ?
    —  Oui,
oui. »
    Il
s’en tordait les mains.
    « Vous
le jurez sur votre honneur de savant et de gentilhomme ? En
présence de

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