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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Dietrich
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soit ! »
    Bonaparte
passa la bouteille en se retournant vers moi.
    « Il
est fâcheux que vous ayez détruit cette pierre ,
    Gage,
mais Silano avait déjà déchiffré
quelques-uns des symboles. Peut-être parviendra-t-il à
traduire le reste ? Et ce qui reste de la pierre va au moins
permettre aux savants de se pencher sur les hiéroglyphes.
Selon qui sera vainqueur en Égypte, cette pierre finira sans
doute à Paris ou à Londres. Des foules se presseront
pour l’admirer, sans savoir qu’il n’en reste qu’une
partie.
    —  Je
pourrais les renseigner.
    —  J’ai
bien peur que non. »
    Du
sac de cuir posé près de lui, Napoléon sortit
une fiasse de journaux.
    « Smith
m’a envoyé ceci en cadeau quand j’ai laissé
les Turcs ramasser leurs blessés. Il semble que, tandis que
nous trouvions la gloire en Égypte, d’autres événements
se développaient en Europe. Une fois de plus, la France est en
péril. »
    Il
se confirmait que Bonaparte avait abandonné son projet de
conquérir l’Asie et préparait son retour en
France. Il avait gagné chaque fois qu’il avait pu, et
nous avions découvert ce qui lui tenait le plus à cœur.
L’accession au pouvoir, par tous les moyens.
    « La
France et l’Autriche sont en guerre depuis le mois de mars, et
nous avons été refoulés hors d’Allemagne
et d’Italie. Tippoo Sahib est mort en Inde, le jour où
nous avons quitté Acre. Le Directoire s’écroule,
et mon frère Lucien s’efforce, à Paris, de
réformer une Assemblée d’imbéciles. La
flotte britannique va devoir prochainement lever le blocus pour
réapprovisionner Chypre. Il est temps que je rentre pour
remettre tout en ordre. Le devoir m’appelle.
    —  Le
devoir ? Quitter vos hommes ?
    —  Afin
de préparer le chemin. Kléber rêve de commander
depuis le débarquement en Égypte. Il va l’avoir,
son commandement. Je vais l’en informer par lettre. Pendant ce
temps, je vais prendre le risque d’échapper à la
flotte anglaise. »
    Le
risque ? Le seul risque était de laisser une armée
naufragée en Égypte. Le salopard allait abandonner ses
hommes pour s’occuper de politique à Paris. Bien que, en
réalité, j’aie une sorte d’admiration
réticente pour ce type sans scrupule. On se ressemblait d’une
certaine façon : joueurs, opportunistes et capables de
survivre à tout. Fatalistes, avec ça, au gré du
hasard et de la chance. On aimait autant les femmes. Et l’aventure,
qui seule permet d’échapper à l’ennui.
    Il
parut avoir deviné mes pensées. Lu dans mon esprit à
livre ouvert.
    « La
guerre et la politique ont chacune leurs nécessités.
Dommage que nous dussions vous tuer, mais c’est ainsi.
    —  Quoi ?
Qu’est-ce qui est ainsi ?
    —  Je
me sens poussé vers un but que je ne connais pas encore, Ethan
Gage ! Vous êtes aussi dangereux, aujourd’hui, que
vous avez été utile en Égypte. Aucun de nous ne
pouvait prévoir que vous finiriez sous la coupe de ce maudit
Anglais, mais votre électricité a joué son rôle
dans la résistance d’Acre. Et, maintenant, vous vous en
êtes pris à Rosette.
    —  Seulement
à cause de Silano, avec son poison et son crocodile. »
    Bonaparte
tendit la main.
    « Au
revoir, monsieur Gage ! En d’autres circonstances, nous
aurions pu faire de bons associés. Les choses étant ce
qu’elles sont, vous venez de trahir la France pour la dernière
fois. Vous vous êtes révélé un véritable
fléau et un ennemi dangereux. Mais même les chats n’ont
que neuf vies. Vous avez sûrement épuisé toutes
les vôtres.
    —  Pas
si vous me mettez à l’épreuve.
    —  Je
vais confier à Silano le soin de s’occuper de vous et de
cette femme. Celle qui m’a tiré dessus il y a si
longtemps, à Alexandrie.
    —  Elle
a également tiré sur moi, général.
    —  Je
sais. Vous êtes aussi beaux que vous êtes mauvais, tous
les deux. Au revoir. Le destin nous attend. »
    Ayant
disposé de nous, il s’en alla, l’esprit débordant
d’autres projets d’avenir.
    *
* *
    Un
honnête homme nous aurait simplement logé une balle dans
la tête, mais Silano était un scientifique. Astiza et
moi l’avions suffisamment contrarié pour qu’il
envisageât des châtiments plus raffinés.
    « Vous
savez que le sable seul peut momifier une carcasse ?
    —  Quelle
érudition ! »
    On
fut donc enterrés à plus de minuit, mais seulement
jusqu’au cou.
    « Ce
que j’aime dans cette opération, c’est que vous
pouvez

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