Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Histoire de la Bretagne ancienne et moderne

Histoire de la Bretagne ancienne et moderne

Titel: Histoire de la Bretagne ancienne et moderne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Barthélémy (de Paris)
Vom Netzwerk:
conseilla de traiter au plus tôt avec le duc de
Bourgogne et de se réconcilier avec lui de bonne foi ; il
l’engagea aussi à faire des offres raisonnables aux Anglais ;
puis il retourna en Bretagne pour lever des troupes.
    Charles VII, qui se laissait toujours
maîtriser par ses favoris, était alors gouverné par le sire de
Giac, homme chargé de plusieurs crimes, entre autres de
l’empoisonnement de sa première femme. Le connétable, s’étant
aperçu que Giac, pour conserver son crédit, détournait le roi de
faire la paix avec le duc de Bourgogne et abusait entièrement de sa
faveur, résolut de l’arrêter et de le faire mourir. La cour était
alors à Issoudun. Richemont alla un jour, de grand matin, à la
maison de Giac, fit enfoncer la porte de sa chambre, le fit enlever
et conduire à Dun-le-Roi, terre qui appartenait à
M me  de Guyenne, son épouse. Le bailli de cette
ville, sans perdre de temps, instruisit, par ordre du connétable,
le procès de Giac, qui confessa plusieurs crimes énormes dont il
était coupable. Il fut condamné à mort et exécuté, quoiqu’il eût
fait offrir au connétable la somme de cent mille écus, avec sa
femme, ses enfants et ses places en otage, promettant de
n’approcher jamais de la personne du roi de plus de vingt lieues.
Charles VII trouva l’action de Richemont très-hardie ;
mais, ayant été informé des crimes que Giac avait lui-même avoués,
il approuva ce qui avait été fait. Comme il ne pouvait se passer de
favoris, Le Camus de Beaulieu prit la place de Giac, et ne se
comporta pas mieux. Il fut assassiné à Poitiers, la même année,
sous les yeux du roi. Ce prince en fit d’abord beaucoup de
bruit ; mais comme il avait oublié Giac, il oublia bientôt Le
Camus.
    Richemont substitua à ces deux favoris La
Trémoille, qui avait épousé la veuve du duc de Berri, et qu’il
croyait être dans ses intérêts. Lorsque le connétable parla au roi
de ce seigneur pour lui conseiller de lui donner sa confiance, ce
prince lui répondit : « Beau cousin, souvenez-vous que
vous me l’avez baillé. Je me doute qu’avant peu vous vous en
repentirez, car je le connais mieux que vous. » Richemont s’en
repentit en effet, et il n’eut point de plus grand ennemi.
    Cependant Jean V faisait vivement la
guerre contre les Anglais, du côté de la basse Normandie. Il
assiégea Saint-James-de-Beuvron ; mais le succès ne répondit
pas à ses espérances. Le connétable et son frère le comte d’Étampes
furent obligés de se retirer, après avoir perdu sept à huit cents
hommes. Pour s’opposer aux courses des Anglais, qui ravageaient la
Bretagne, on fit fortifier Pontorson, et on y mit une bonne
garnison. Cette ville fut bientôt assiégée par les Anglais, sous
les ordres du comte de Warwick et de Talbot. Richemont accourut
aussitôt au secours de la place, avec quelques troupes françaises.
Les Bretons, au nombre de quinze cents, ayant voulu enlever un
convoi de l’armée ennemie escorté par cinq cents hommes, furent
taillés en pièces. Ils perdirent plus de huit cents soldats, tués
sur la place, avec un grand nombre de personnes de distinction.
Après cet échec, la place fut rendue, et la garnison sortit la vie
sauve, avec un bâton blanc à la main. Le connétable, pour avoir sa
revanche, alla assiéger le château de Garlande, près de La Flèche,
en Anjou, et s’en rendit maître. Les Bretons prirent encore le Lude
et d’autres petites places.
    Jean V, mécontent de la conduite du roi
de France et du gouvernement de La Trémoille, son favori et son
ministre, ne jugea pas à propos de continuer plus longtemps contre
les Anglais une guerre dont il portait presque seul le fardeau. À
cet effet il traita avec Bedford, qui lui promit, au nom de
Henri VI, de le maintenir lui et ses successeurs dans tous ses
droits et privilèges, à condition qu’il ratifierait avec serment le
traité de Troyes, qui déshéritait Charles VII et livrait la
couronne de France au roi d’Angleterre ; qu’il obtiendrait le
même serment de son frère le comte d’Étampes, du comte de Montfort,
son fils aîné, et des prélats, barons, chevaliers, écuyers,
notables et bonnes villes de Bretagne.
    Bedford ayant envoyé des ambassadeurs en
Bretagne pour recevoir le serment du duc, ce prince leur fit un
très-favorable accueil et des présents considérables. Le traité de
Troyes, consenti par les états, fut ratifié par toute la noblesse
bretonne. Alain,

Weitere Kostenlose Bücher