Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain
ceux qui ont lu Froissard ou Comines.
[3081] Statim ut accensi malleoli . Je me sers de
l’expression littérale de torches ou fanaux ; mais je soupçonné que c’est une
de ces pompeuses métaphores, un, de ces ornements trompeurs qui défigurent
perpétuellement le style d’Ammien.
[3082] Indicant nunc usque albentes ossibus campi .
(Ammien, XXXI, 7.) L’historien peut avoir traversé ces plaines comme soldat ou
comme voyageur ; mais sa modestie a supprimé les aventures qui lui sont
arrivées personnellement depuis les guerres de Constance et de Julien contre
les Persans. Nous ignorons dans quel temps il quitta le service et se retira à
Rome, où il parait qu’il a composé l’histoire de son siècle.
[3083] Ammien, XXXI, 8.
[3084] Hanc Taifalorum gentem turpem, et obscenœ vitæ
flagitiis ita accipimus mersam ; ut apud eos nefandi concubitus fœdere
copulentur mares puberes, ætatis viriditatem in eorum pollutis usibus
consumpturi. Porro, si qui jam adultus aprunt exceperit solus, vel interemit
ursum immanent, colluvione liberatur investi . (Ammien, XXII, 9.) Parmi les
Grecs, principalement chez les Crétois, les liens de l’amitié étaient desserrés
et souillés par cet amour contre nature.
[3085] Ammien, XXXI, 8, 9. Saint Jérôme (t. I, p. 26) fait
le dénombrement des nations, et rapporte une suite de calamités qui durèrent
vingt ans. Cette épître à Héliodore fut composée en 397. Tillemont, Mém.
ecclés ., t. XII, p. 645.
[3086] M. d’Anville ( Notice de l’ancienne Gaule , p.
96-99) fixe exactement le champ de bataille, Arbentaria ou Argentovaria ,
à vingt-trois lieues ou trente-quatre milles et demi romains au sud de
Strasbourg. C’est des ruines de cette ville que s’est élevée tout à côté celle
de Colmar.
[3087] L’ Epitomé de Victor, la Chronique de
saint Jérôme, et l’ Histoire d’Orose (l. VII, c. 333, p. 552, éd.
Havercamp), peuvent ajouter quelques détails au récit impartial et plein de
faits, donné par Ammien (XXXI, 10).
[3088] Moratus paucissimos dies, seditione popularium
levium pulsus . (Ammien, XXXI, 11.). Socrate (l. IV, c. 38) ajoute les dates
et quelques circonstances.
[3089] Vivosque omnes circa Mutinam, Regiumque, et
Parmam, italica oppida, rura culturos, exterminavit . (Ammien, XXXI, 9.) Dix
ans après l’établissement de la colonie des Taifales, ces villes et ces
districts paraissent dans la plus grande misère. Voyez Murattori, Dissertazioni
sopra le Antichita italiane , t. I, Dissert. XXI, p. 354.
[3090] Ammien (XXXI, 11) ; Zozime (l. IV, p. 228-230). Le
dernier s’étend sur les exploits partiels de Sébastien, et raconte en deux
lignes l’importante bataille d’Adrianople. Selon les critiques ecclésiastiques
qui haïssent Sébastien, les louanges de Zozime sont déshonorantes. (Tillemont, Hist.
des Empereurs , t. V, p. 121.) Son ignorance et ses préjugés en font un juge
très peu compétent du mérite.
[3091] Ammien (XXXI, 12, 13) est presque le seul qui parle
des conseils et des événements qui furent terminés par la funeste bataille
d’Adrianople. Nous avons critiqué les défauts de son style, le désordre et
l’obscurité de ses narrations ; mais, au moment de perdre le secours de cet
historien impartial, nos reproches sont arrêtés par le regret que nous cause
cette perte difficile à réparer.
[3092] La différence des huit milles d’Ammien aux douze
milles d’Idacius ne peut embarrasser que ces critiques (Valois, ad loc .)
qui regardent une grande arrivée comme un point mathématigue qui n’a ni espace
ni dimensions.
[3093] Nec ulla annalibus, præter Cannensem pugnam, ita
ad internecionem res legitur gesta . (Ammien, XXXI, 13.) Selon le grave
Polybe, il ne s’échappa du champ de bataille de Cannes que six cent
soixante-dix cavaliers, et trois mille soldats d’infanterie ; dix mille furent
faits prisonniers, et le nombre des morts se monta à cinq mille six cent trente
cavaliers, et soixante-dix mille fantassins. (Polybe, l. III, p. 371, éd.
Casaubon, in-8°.) Tite-Live (XXII, 49) est un peu moins sanglant ; il ne compte
parmi les morts que deux mille sept cents cavaliers et quarante mille hommes
d’infanterie. L’armée romaine consistait, à ce que l’on suppose, en
quatre-vingt-sept mille deux cents hommes effectifs (XXII, 36).
[3094] J’ai tiré quelques faibles lumières de saint Jérôme
(t. I, 26, et dans la Chronique , p. 188), de Victor (in Epit .),
d’Orose (l. VI., c. 33, p. 554),
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