Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain
des Vandales à leur piété. Ils jeûnaient, priaient et portaient une
Bible à la tête de leur armée, dans le dessein peut-être de reprocher à leurs
ennemis leur perfidie et leur sacrilège.
[3824] Gizericus (on a écrit son nom de différentes
manières), statura mediocris, ut equi casa claudicans, animo, profundus,
sermone rarus, luxicriœ contemptor, ira turbidus, habendi cupidus, ad
sollicatandas gentes providentissimus, semina contentionum jacere, odia miscere
paratus . Jornandès, de Reb. geticis , c. 33, p. 651. Ce portrait fait
avec assez de talent et beaucoup de vérité, doit avoir été copié de l’histoire
des Goths par Cassiodore.
[3825] Voyez la Chronique d’Idatius. Cet évêque, Espagnol et
contemporain, place le passage des Vandales au mois de mai de l’année d’Abraham
(qui commence en octobre) 2444. Cette date, qui se rapporte à l’année 429 de
Jésus-Christ, est confirmée par Isidore, autre évêque espagnol ; et cette
opinion paraît préférable à celle des écrivains qui ont placé cet événement
dans l’une ou l’autre des deux années précédentes. Voyez Pagi Critica ,
t. II, p. 205, etc.
[3826] Comparez Procope ( de Bell. vandal ., l. I, c.
5, p. 190) et Victor Vitensis ( de Persecut. Vandal ., l. I, c. 1, p. 3,
édit., Ruinart). Idatius assure que Genseric, évacua l’Espagne, cum Vandalis
omnibus corumque framiliis ; et Possidius ( in Viti sancti Augustini ,
c. 28, apud Ruinart, p. 47) représente son armée comme manus ingens immanium
gentium Vandalorum et Alanorum, commixtam secum habens Gothorum gentem,
aliarumque diversarum personas .
[3827] Relativement aux mœurs des Maures, voyez Procope, de
Bell. Vandal ., l. II, c. 6, p. 249 ; pour leur figure et leur couleur, H.
de Buffon, Hist. nat ., t. III, p. 430. Procope dit en général que les
Maures s’étaient joints aux Vandales avant la mort de Valentinien ( de Bell.
vandal ., l. I, c. 5, p. 190) ; et il est probable que les tribus
indépendantes n’embrassèrent pas toutes un même système de politique.
[3828] Voyez Tillemont, Mém. ecclés ., t. XIII., p.
516-558, et tout le cours de la persécution dans les monuments originaux
publiés par Dupin à la fin d’Optat, p. 323-515.
[3829] Les évêques donatistes, à la conférence de Carthage,
étaient au nombre de deux cent soixante-dix-neuf, et ils assurèrent que leur
nombre total se montait à plus de quatre cents. Les catholiques en avaient deux
cent quatre-vingt-six présents, cent vingt absents, outre soixante-quatre
évêchés vacants.
[3830] Le cinquième titre du seizième livre du Code de
Théodose contient un grand nombre de lois publiées par les empereurs contre
les donatistes, depuis l’an 400 jusqu’à l’année 428. La plus sévère est la
cinquante-quatrième, publiée par Honorius, A. D. 414. Elle fut aussi la plus
efficace.
[3831] Saint Augustin changea d’opinion relativement à la
manière dont on devait traiter les hérétiques ; et M. Locke a placé parmi les
exemples choisis insérés dans son Recueil de Souvenirs , vol. III, p.
469, la déclaration pathétique que le saint fait de sa compassion et de son
indulgence pour les manichéens. Le célèbre Bayle a réfuté (t. II, p. 445-496)
les arguments que l’évêque d’Hippone employa dans sa vieillesse pour justifier
la persécution des donatistes. Dans une cause si claire, les talents et
l’éloquence de Bayle étaient superflus.
[3832] Voyez Tillemont, Mém. ecclés ., t. XIII, p.
586, 592, 806. Les donatistes se vantaient de compter parmi eux des milliers de
ces martyrs volontaires. Saint Augustin assure, et probablement avec vérité,
qu’ils en exagéraient beaucoup le nombre ; mais il soutient rigoureusement
qu’il vaut mieux que quelques hommes se brûlent dans ce monde, que s’ils
étaient tous brûlés dans l’autre.
[3833] Selon saint Augustin et Théodoret, les donatistes
accordaient une préférence aux principes, ou au moins au parti des ariens que
soutenait Genseric. Tillemont, Mém. ecclés ., t. VI, p. 68.
[3834] Voyez Baronius, Annal. ecclés ., A. D. 428, n°
7 ; A. D. 439, n° 35. Le cardinal, quoique enclin à chercher la cause des
grands événements plutôt dans le ciel que sur la terre, a observé la liaison
évidente des Vandales et des donatistes. Sous le règne des Barbares, les
schismatiques de l’Afrique jouirent, dans l’obscurité, d’une paix de cent ans,
au bout desquels nous en retrouvons la trace an flambeau de la persécution
Weitere Kostenlose Bücher