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Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
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distinction
des diverses tribus vandales fut plus fortement marquée par les noms
indépendants d’Hérules, de Bourguignons, de Lombards, et d’une foule d’autres
petits États, qui formèrent, pour la plupart, dans les siècles, suivants, de
puissantes monarchies.
    Dans le siècle des Antonins, les Goths habitaient encore la
Prusse. Déjà, sous le règne d’Alexandre Sévère, leurs hostilités et leurs
incursions fréquentes avaient annoncé leur voisinage aux Romains de la Dacie [789] . Cet intervalle,
qui est d’environ soixante-dix ans, est donc la période où nous devons placer
la seconde migration des Goths, lorsqu’ils se portèrent de la Baltique au
Pont-Euxin ; mais il est impossible d’en démêler la cause au milieu des différents
ressorts qui faisaient mouvoir des Barbares errants. La peste ou la famine, une
victoire ou une défaite, un oracle des dieux ou l’éloquence d’un chef
entreprenant, suffisaient pour les attirer dans les climats plus tempérés du
Midi. Outre l’influence d’une religion guerrière, leur nombre et leur
intrépidité les mettaient en état d’affronter les plus grands dangers. Leurs
boucliers ronds et leurs épées courtes les rendaient formidables, lorsqu’ils en
venaient aux mains. Leur noble soumission à des rois héréditaires donnait à
leurs conseils une union et une stabilisé peu communes [790] . Amala, le héros
de ce siècle, le dixième aïeul de Théodoric, roi d’Italie, était digne de les
commander. Ce chef illustre soutenait par l’ascendant du mérite personnel, la
noblesse de son origine qu’il attribuait aux Anses ou demi-dieux de la
nation [Jornandès,13-14] .
    Le bruit d’une grande entreprise, répandu dans la Germanie,
excita le courage des plus braves guerriers de plusieurs nations vandales, que
nous voyons, un petit nombre d’années après, prendre part à la guerre sous le
nom générique de Goths [791] .
Les conquérants se rendirent d’abord sur les rives du Prypek, rivière que les
anciens ont universellement regardée comme la branche méridionale du Borysthène [792] . Ce grand fleuve,
qui arrose les plaines de la Pologne et de la Russie, servit de direction aux
Barbares, et leur procura pendant toute leur marche une provision constante
d’eau, et d’excellents pâturages pour les nombreux troupeaux qui les
accompagnaient. Pleins de confiance en leur propre bravoure, ils pénétrèrent
dans des contrées inconnues sans songer aux puissances qui auraient pu
s’opposer à leurs progrès. Les Bastarnes et les Vénèdes furent les premiers qui
se présentèrent. La fleur de leur jeunesse prit parti, de gré ou de force, dans
l’armée des Goths. Les Bastarnes occupaient le nord des monts Krapacks.
L’immense contrée qui séparait ces peuples des sauvages de Finlande était
habitée, ou plutôt dévastée, par les Vénèdes [Tacite, Germ. , 46] .
On a quelques raisons de croire que les Bastarnes, qui se distinguèrent dans la
guerre de Macédoine [Cluvier, Germ. ant. , III, 43] , et qui
formèrent, ensuite ces tribus redoutables de Peucins, de Borans, de Carpiens,
etc., tiraient leur origine de la Germanie [793] .
Nous sommes encore mieux fondés à placer dans la Sarmatie le berceau des
Vénèdes, qui devinrent si fameux dans le moyen âge [794]  ; mais le
mélange du sang et des mœurs sur la frontière douteuse de ces deux vastes
régions embarrasse souvent l’observateur le plus exact [795] . En s’avançant
plus près du Pont-Euxin, les Goths rencontrèrent des races plus pures de
Sarmates, les Jaziges, les Alains [796] et les Roxolans. Les Goths furent vraisemblablement les premiers Germains qui
aperçurent les bouches du Tanaïs et du Borysthène. Il est facile de connaître
ce qui distinguait particulièrement les peuples de la Germanie et de la
Sarmatie. Des cabanes fixes ou des tentes mobiles, les lois du mariage, qui
permettaient d’épouser une ou plusieurs femmes, un habit serré ou des robes
flottantes, une force militaire qui consistait principalement en infanterie ou
en cavalerie ; telles sont les marques caractéristiques de ces deux
grandes portions du genre humain. Il ne faut pas surtout oublier l’usage des
langues teutonique et esclavonne, dont la dernière s’est répandue, par la voie
des armes, des confins de l’Italie au voisinage du Japon.
    Avant d’attaquer les provinces romaines, les Goths
possédaient déjà l’Ukraine, pays d’une grande étendue et d’une rare fertilité.
Il est

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