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Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
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transporta,
dans le fort de l’hiver, sur les frontières de la Bithynie. La saison était
rigoureuse ; un grand nombre d’hommes et de chevaux périrent dans la neige ;
et comme les pluies abondantes avaient rompu les chemins, Maximin fut obligé de
laisser derrière lui une partie considérable du gros bagage, qui ne pouvait
suivre la rapidité de ses marches forcées. Par cet effort extraordinaire de
diligence, il parvint aux rivages du Bosphore de Thrace arec une armée
harassée, mais formidable, sans que les lieutenants de Licinius eussent été
informés de ses intentions hostiles. Byzance ouvrit ses portes à Maximin après
onze jours de résistance. Ce prince fût arrêté quelque temps au siège
d’Héraclée : dés qu’il se fut emparé de cette ville, il fut étonné d’apprendre
que Licinius campait à la distance de dix-huit milles seulement. Après une
négociation infructueuse, dans laquelle les deux empereurs s’efforcèrent chacun
de corrompre la fidélité de leurs partisans respectifs, ils eurent recours aux
armes. Le souverain de l’Asie commandait une armée de plus de soixante-dix
mille hommes, composée de vétérans bien disciplinés. Licinius, qui n’avait
environ que trente mille Illyriens, fut d’abord accablé par la supériorité du
nombre. Ses talents militaires et la fermeté de ses troupes rétablirent le
combat ; il remporta une victoire décisive [20 avril 313] . La
diligence incroyable de Maximin dans sa fuite a été beaucoup plus célébrée que
sa valeur sur le champ de bataille. Vingt quatre heures après, on le vit pâle,
tremblant et dépouillé de ses ornements impériaux à Nicomédie, ville éloignée
de cent soixante milles du lieu de sa défaite. Les richesses de l’Asie
n’avaient cependant pas encore été épuisées ; et, quoique l’élite des
vétérans de Maximin eût péri dans la dernière action, il pouvait encore, avec
du temps, lever de nombreuses troupes dans la Syrie et dans l’Égypte ;
mais il ne survécut que trois ou quatre mois à son infortune. Sa mort [août] ,
arrivée à Tarse, a été diversement attribuée au désespoir, au poison et à la
justice divine. Comme Maximin manquait également de talent et de vertu, il ne
fut regretté ni du peuple, ni des soldats. Les provinces de l’Orient, délivrées
des terreurs d’une guerre civile, reconnurent avec joie l’autorité de Licinius [1307] .
    L’empereur vaincu laissait deux enfants, un fils de huit ans
et une fille de sept environ. L’innocence d’un âge si tendre pouvait inspirer
quelque compassion ; mais la compassion de Licinius était une bien faible
ressource, elle ne l’empêcha pas d’éteindre le nom et la mémoire de son
adversaire. Là mort du fils de Sévère est encore moins excusable, puisque ni la
vengeance ni la politique ne le condamnaient à périr. Le vainqueur n’avait
point à se plaindre du père de l’infortuné Sévérien ; on avait déjà oublié
le règne court et obscur de Sévère dans une partie de l’empire fort éloignée.
Mais l’exécution de Candidianus est un acte de la cruauté et de l’ingratitude
la plus noire. Il était fils naturel de Galéré, l’ami et le bienfaiteur de
Licinius : le père, en mourant, l’avait jugé trop jeune pour soutenir le
poids du diadème. Il espérait que, sous la protection des princes qu’il avait
lui-même revêtus de la pourpre impériale, son fils mènerait une vie tranquille
et honorable. Candidianus avait alors près de vingt ans. Sa naissance,
quoiqu’elle ne fût soutenue ni par le mérite ni par l’ambition, suffit pour
enflammer la jalousie de Licinius [1308] .
A ces victimes innocentes et illustres de sa tyrannie, nous pouvons ajouter la
mère et la fille de Dioclétien. Ce prince, en donnant à Galère le titre de
César, lui avait, accordé en mariage sa fille Valérie, dont les aventures
funestes pourraient devenir le sujet d’une tragédie fort intéressante. Elle
avait rempli et même surpassé les devoirs d’une femme. Comme elle n’avait point
d’enfants, elle avait bien voulu adopter le fils illégitime de son mari, et
avait constamment montré pour l’infortuné Candidianus la tendresse et les soins
d’une véritable mère. Lorsque Galère eut rendu les derniers soupirs, les biens
immenses de sa veuve irritèrent l’avarice de son successeur Maximin, et les
attraits de sa personne, excitèrent les désirs de ce prince [1309] . Il était alors
marié ; mais les lois

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