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Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
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massacre de la race Flavienne fut suivi d’une nouvelle
division des provinces, ratifiée dans une entrevue des trois frères.
Constantin, l’aîné des Césars, obtint, avec une certaine prééminence de rang,
la possession de la nouvelle capitale qui portait son nom et celui de son père [2027] . La Thrace et
les contrées de l’Orient furent le patrimoine de Constance, et Constans fut
reconnu légitime souverain de l’Italie, de l’Afrique et de l’Illyrie
occidentale. L’armée souscrivit à ce partage, et, après quelques délais, les
trois princes daignèrent recevoir du sénat romain le titre d’Auguste. Quand ils
prirent en main les rênes du gouvernement, l’aîné était âgé de vingt et un ans,
le second de vingt, et le troisième de dix-sept [2028] .
    Tandis que les nations belliqueuses de l’Europe suivaient
les étendards de ses frères. Constance, à la tête des troupes efféminées de
l’Asie resta seul chargé de tout le poids de la guerre de Perse. À la mort de
Constantin, le trône était occupé par Sapor, fils  d’Hormouz, ou Hormisdas,
petit-fils de Nardès, qui, après la victoire de Galère, avait humblement
reconnu la supériorité de la puissance romaine. Quoique Sapor fut dans la
trentième des longues années de son règne, il étant encore dans toute la
vigueur de la jeunesse ; un étrange hasard avait rendu la date de son
avènement antérieure à celle de sa naissance. La femme d’Hormouz était enceinte
quand son mari mourut, et l’incertitude de l’événement de la grossesse et du
sexe de l’enfant qui devait naître, excitait les ambitieuses espérances des
princes de la maison de Sassan, mais les mages firent à la fois cesser leurs
prétentions et les craintes de la guerre civile dont on était menacé, en
assurant que la veuve d’Hormouz était enceinte et accoucherait heureusement
d’un fils. Dociles à la voix de la superstition, les Persans préparèrent sans
différer la cérémonie du couronnement. La reine partit publiquement dans son
palais, couchée sur un lit magnifique ; le diadème fut placé sur l’endroit que
l’on supposait cacher le futur héritier d’Artaxerxés, et les satrapes
prosternés adorèrent la majesté de leur invisible et insensible souverain [2029] . Si l’on peut
ajouter foi à ce récit merveilleux, qui paraît cependant assez conforme aux
mœurs de la nation et confirme par la durée extraordinaire de ce règne, nous
serons forcés d’admirer également le bonheur et le génie du roi Sapor. Élevé
dans la douce et solitaire retraite d’un harem, le jeune prince sentit la
nécessité d’exercer la vigueur de son corps et celle de son esprit, et il fut
digne, par son mérite personnel, d’un trône sur lequel on l’avait assis avant
qu’il pût connaître les devoirs et les dangers du pouvoir absolu. Sa minorité
fut exposée aux calamités presque inévitables de la discorde intestine ; sa
capitale fut surprise et pillée par Thaïr, puissant roi d’Yémen ou d’Arabie, et
la  majesté de la famille royale, fut dégradée par la captivité d’une
princesse, sœur du dernier roi. Mais aussitôt que Sapor eut atteint l’âge
viril, le présomptueux Thaïr, sa nation et son royaume, succombèrent sous le
premier effort du jeune guerrier, qui profita de sa victoire avec un si
judicieux mélange de clémence et de rigueur, qu’il obtint de la crainte et de
la reconnaissance des Arabes le surnom de Dhoulacnaf , ou protecteur de
la nation [2030] .         
    Le monarque persan dont les ennemis même ont reconnu les
talents politiques et militaires, brûlait du désir de venger la honte de ses
ancêtres, et d’arracher aux Romains les cinq provinces situées au delà du
Tigre. La brillante renommée de Constantin, et les forces réelles ou apparentes
de ses États suspendirent l’entreprise ; et les négociations artificieuses de
Sapor surent amuser la patience de la cour impériale, dont sa conduite,
provoquait le ressentiment. La mort de Constantin fut le signal de la guerre [2031] ; et l’état des
frontières de Syrie et d’Arménie semblait promettre aux Persans de riches
dépouilles et une conquête facile. L’exemple des massacres du palais avait répandu
l’esprit de licence et de sédition parmi les troupes de l’Orient, qui n’étaient
plus retenues par l’habitude d’obéissance qu’elles avaient eue pour la personne
de leur ancien chef. Constance eut la prudence de retourner sur les

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