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Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
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environnaient sou lit. Valentinien avait à sa mort environ
cinquante-quatre ans, et cent jours de plus auraient accompli la- douzième,
année de son règne [2997] .
    Un auteur ecclésiastique atteste sérieusement la polygamie
de Valentinien [2998] . L’impératrice Severa (ce sont les expressions dans lesquelles a été
racontée cette fable) , ayant admis à sa familiarité la belle Justine, fille
d’un gouverneur d’Italie fut vivement frappée de ses charmes, qu’elle avait eu
souvent l’occasion d’admirer dans le bain ; et elle en fit imprudemment devant
l’empereur un éloge si détaillé, que celui-ci tenté d’introduire dans son lit
une seconde épouse, accorda par un édit à tous les sujets de son empire, dans
leurs liens domestiques, la même liberté qu’il s’était permise . Mais nous
pouvons assurer, sur l’autorité de l’histoire et de la raison, que Valentinien
n’eut Severa et Justine pour épouses que l’une après l’autre, se servant de la liberté
du divorce, que les lois romaines autorisaient encore, quoique condamné par
l’Église. Severa était mère de Gratien, qui semblait réunir tous les droits à
la succession de l’empire d’Occident. Fils aîné d’un empereur dont le règne
glorieux avait confirmé le choix libre et honorable de ses compagnons d’armes,
dès l’âge de neuf ans il avait reçu des mains d’un père indulgent la pourpre,
le diadème et le titre d’Auguste. L’élection avait été solennellement ratifiée
par le consentement et les acclamations des armées de la Gaule [2999] .
    Dans tous les actes publics postérieurs à cette cérémonie,
le nom de Gratien se trouvait après ceux de Valentinien et de Valens et, par
son mariage avec la petite-fille de Constantin, il réunissant tous les droits
héréditaires de la maison Flavienne, consacrés par une suite de trois
générations d’empereurs, par la religion et par la vénération des peuples. A la
mort de son père, le jeune prince entrait dans sa dix-septième année, et ses
vertus justifiaient déjà les espérances des peuplés et des soldats. Mais tandis
que Gratien, sans inquiétude, se tenait tranquillement dans le palais de
Trèves, son père, éloigné de lui de plusieurs centaines de milles, expirait
subitement dans le camp de Bregetio. Les passions, si longtemps réprimées par
la présence d’un maître, reparurent à sa mort avec violenté dans le conseil
impérial. Equitius et Mellobaudes, qui commandaient un détachement des bandes
italiennes et illyriennes, exécutèrent avec adressé le dessein ambitieux de
régner au nom d’un enfant. Ils surent, sous les plus honorables prétextes,
écarter les chefs les plus populaires ; et les troupes de la Gaule, qui
auraient pu faire valoir les droits du légitime successeur de Valentinien. En
même temps ils appuyèrent sur la nécessité d’éteindre, par une démarche hardie
et décisive ; les espérances des ennemis étrangers et intérieurs. L’impératrice
Justine, laissée dans un palais à cent milles de Bregetio, fut respectueusement
invitée à se rendre dans le camp avec le second fils d’empereur. Six jours
après la mort de Valentinien, ce jeune prince, du même nom, et âgé seulement de
quatre ans, parut devant les légions dans les bras de sa mère, et reçut
solennellement, au bruit des acclamations militaires, le titre d’empereur et
les marques du pouvoir suprême. La prudente modération de Gratien épargna à son
pays la guerre civile dont il paraissait menacé. Ratifiant de bonne grâce le
choix de l’armée, il déclara qu’il regardait le fils de Justine comme son
frère, et non pas comme son rival ; il engagea l’impératrice à fixer, avec son
fils Valentinien, sa résidence à Milan, dans la belle et paisible province de
l’Italie, tandis qu’il se chargerait du gouvernement plus exposé des provinces
au-delà des Alpes. Gratien dissimula son ressentiment contre les auteurs de la
conspiration, jusqu’au moment où il pourrait les punir ou les éloigner sans
danger ; et, quoiqu’il montrât toujours de la tendresse et des égards pour son
jeune collègue, il confondit insensiblement, dans l’administration de l’empire
d’Occident, les droits de régent avec l’autorité de souverain. Le gouvernement
du monde romain s’exerçait aux noms réunis de Valens et de ses deux neveux.
Mais le faible empereur d’Orient, qui succéda au rang de son frère aîné,
n’obtint jamais la moindre

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