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Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
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Scythes, descendus des régions glacées du
Nord les chassa de leurs foyers, et les précipita dans les provinces romaines [2992] .
    En cédant à son frère le gouvernement du Bas-Danube,
l’empereur de l’Occident s’était réservé la défense des provinces de la Rhétie
et de l’Illyrie, qui occupent un si grand espace sur les bords du plus grand
fleuve de l’Europe. La politique active de Valentinien s’occupait sans cesse
d’assurer les frontières par de nouvelles fortifications ; mais l’abus de cette
politique excita le juste ressentiment des Barbares. Le terrain que l’on avait
marqué pour y bâtir une des forteresses que projetait l’empereur, était pris
sur le territoire des Quades ; ils s’en plaignirent avec tant de modération,
qu’Equitius, maître général de l’Illyrie, consentit à suspendre l’ouvrage en
attendant qu’il fut mieux instruit des volontés de l’empereur. Maximin, préfet,
ou plutôt tyran de la Gaule, saisit cette occasion de nuire à son rival et
d’avancer la fortune de son propre fils. L’impétueux Valentinien souffrait
difficilement qu’on lui résistât ; il se laissa persuader, par son favori, que
si son fils Marcellinus était chargé du gouvernement de Valeria et de la
conduite de l’ouvrage, les Barbares ne l’importuneraient plus de leurs
audacieuses remontrances. Les Romains et les Allemands souffrirent également de
l’arrogance d’un jeune homme incapable, qui regardait sa rapide élévation comme
une récompense et une preuve de la supériorité de son mérite. Il feignit
cependant ale recevoir avec considération la requête modeste de Gabinius, roi
des Quades ; mais sa fausse complaisance couvrait le projet de la plus noire à
de la plus sanglante perfidie, et le prince crédule accepta, la funeste
invitation de Marcellinus. Je né sais comment écarter la monotonie du récit de
cette répétition des mêmes crimes, ni comment raconter que dans le cours de la
même année, quoique dans deux parties éloignées de l’empire, deux généraux
romains souillèrent leur table inhospitalière, du sang de deux rois leurs hôtes
et leurs alliés, inhumainement massacrés par leur ordre et en leur présence.
Gabinius eut le même sort que Para ; mais les fiers Allemands n’endurèrent pas
cet outrage avec l’indifférence des serviles Arméniens. Les Quades étaient bien
déchus de cette puissance formidable qui, au temps de Marc-Aurèle, avait semé
la terreur jusqu’aux portes de Rome ; mais ils avaient encore des armes et du
courage. Ce courage fût augmenté par le désespoir, et les Sarmates leur
fournirent le contingent ordinaire de cavalerie. Marcellinus avait,
imprudemment choisi pour cet assassinat le moment où la révolte de Firmus
tenait éloignées les plus braves troupes de ses vétérans ; et la province,
presque sans défense, se trouvait exposée à la vengeance des Barbares furieux.
Ils entrèrent dans la Pannonie au temps de ha moisson, dédaignaient ou
démolirent des forts vides de soldats, et brûlèrent sans pitié tout le butin
qu’ils ne purent emporter. La princesse Constantia, fille de l’empereur
Constance, et petite-fille de Constantin le Grand, n’échappa qu’avec peine à
leurs fureurs. Cette princesse, qui avait innocemment soutenu la révolte de
Procope, était destinée à épouser l’héritier de l’empire d’Occident. Elle
traversait la province jusqu’alors paisible avec une suite brillante et
désarmée. Le zèle actif de Messala, gouverneur général de ces provinces, sauva
la princesse d’un tel danger, et l’empire d’une telle honte. Ayant appris que
les Barbares environnaient presque entièrement le village où elle s’était
arrêtée pour dîner, il l’enleva précipitamment dans son propre char, et fit,
avec la plus rapide diligence, un trajet de vingt-six milles jusqu’aux portés
de Sirmium. Cette retraite aurait été encore peu sûre si les Quades et les
Sarmates avaient profité, pour s’en emparer, de la consternation du peuple et
des magistrats : mais leur lenteur donna le temps à Probus, préfet prétorien,
de rasseoir ses esprits et de ranimer le courage des citoyens. Il sut
habilement les animer à réparer les fortifications par le travail le plus
assidu, et par ses soins une compagnie d’archers vint porter à la capitale de
l’Illyrie un secours utile et opportun. Arrêtés par les murs de Sirmium, les
Barbares indignés tournèrent leurs armes contre le maître

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