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Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
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implorer la protection du grand Théodose, dont on célébrait la
puissance et les vertus dans toutes les provinces de l’Occident. Elle fit
approvisionner en secret un vaisseau pour transporter la famille impériale,
s’embarqua précipitamment dans un petit port de la province des Vénètes ou de
l’Istrie, traversa toute l’étendue de la mer Adriatique et de la mer d’Ionie,
doubla le promontoire du Péloponnèse, et, après une longue mais heureuse
navigation, se trouva enfin en sûreté dans le port de Thessalonique. Tous les
sujets de Valentinien abandonnèrent le parti à un prince dont l’abdication les
dispensait de la fidélité ; et sans la résistance d’Émone, petite ville sur les
confins de l’Italie qui essaya d’arrêter le cours de ces victoires si peu
glorieuses Maxime aurait conquis tout l’empire d’Occident sans tirer l’épée.
    Au lieu d’inviter ses augustes hôtes à venir le joindre à
Constantinople, Théodose fixa, par quelques motifs secrets, leur résidence à
Thessalonique. Ce ne fut ni par mépris ni par indifférence, puisqu’il se hâta
de les y aller trouver, suivi de la plus grande partie de sa cour et du sénat.
Après les avoir tendrement assurés de son intérêt et de son attachement, le
pieux Théodose avertit, avec douceur, l’impératrice que le crime d’hérésie
était quelque fois puni dans ce monde aussi bien que dans l’autre, et qu’en
consentant à adopter publiquement la foi de Nicée, elle faciliterait, la
restauration de son fils, en se ménageant ainsi l’approbation de la terre et du
ciel. L’empereur, remit à son conseil le choix important de la paix ou de la
guerre. La justice et l’honneur criaient maintenant bien plus haut encore que
dans le temps de la mort de Gratien. Le persécuteur de cette famille impériale,
à laquelle Théodose devait son élévation, venait d’ajouter de nouvelles injures
à celles qui avaient déjà été souffertes. On ne pouvait plus compter sur ses
serments ni sur des traités pour contenir l’ambition sans frein de
l’usurpateur, et en tardant à employer des moyens vigoureux et décisifs, loin
de conserver la paix, on pouvait exposer l’Orient au danger d’une invasion. Les
Barbares qui avaient passé le Danube, convertis depuis peu en soldats et en
citoyens, conservaient encore une partie de leur férocité nationale ; la
guerre, en exerçant leur valeur, avait encore l’avantage d’en diminuer le
nombre, et de soulager, les provinces qu’ils accablaient. Malgré tous ces
raisonnements, approuvés par la majorité du conseil, Théodose hésitait encore à
prendre les armes pour une cause qui ne pouvait plus admettre de
réconciliation, et sa grande âme pouvait sans honte éprouver de l’inquiétude
pour les peuples épuisés et pour la sûreté de ses propres enfants. Tandis que
le doute d’un seul- homme suspendait le destin de l’empire, les charmes de la
princesse Galla plaidaient en faveur de son frère Valentinien [3211] . Théodose se
sentit ému des larmes de la beauté, et son cœur ne put se défendre des charmes
de la jeunesse et de l’innocence. L’impératrice. Justine sut profiter
habilement de sa passion, et la célébration de son mariage fut le gage et le
signal de la guerre civile. Les critiques insensibles, qui regardent la
faiblesse de l’amour comme une tache indélébile pour la mémoire d’un grand
homme, et surtout d’un empereur orthodoxe, rejettent en cette occasion
l’autorité suspecte de Zozime. Pour moi, j’avoue naïvement que je me plais à
trouver et même à chercher dans les sanglantes révolutions de ce monde quelques
traces des sentiments moins funestes et plus doux de la vie domestique. Dans la
foule des conquérants ambitieux et sanguinaires, je distingue avec satisfaction
le héros sensible qui reçoit ses armes des mains de l’amour. On s’assura par un
traité, de l’alliance du roi de Perse. Les Barbares belliqueux qui
environnaient l’empire consentirent à respecter les frontières ou à suivre les
drapeaux d’un monarque actif et généreux ; et les préparatifs de guerre se
firent avec ardeur, tant sur mer que sur terre, dans les États de Théodose,
depuis l’Euphrate jusqu’à la mer Adriatique. L’habileté des dispositions
si2hiblait’multilaliéi les forces de l’Orient, et partageait l’attention de
Maxime. Il avait lieu de craindre qu’un corps de troupes choisies et commandées
par l’intrépide Arbogaste, ne dirigeât

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