Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain
d’Éthiopie ; et dissertations de Le Grand sur la relation du P.
Lobo). L’eunuque de la reine Candace peut faire naître quelques soupçons ; mais
comme on nous assure (Socrate, I, 19 ; Sozomène, II, 24 ; Ludolphe, p. 28i1)
que les Éthiopiens ne furent convertis que dans le quatrième siècle, il est
plus raisonnable de croire qu’ils observaient le sabbat, et qu’ils avaient
aussi des mets défendus, en imitation des Juifs, qui, dans un temps très
reculé, étaient établis des deux côtés de la Mer Rouge. Les plus anciens
Éthiopiens ont pratiqué la circoncision par des motifs de santé et de propreté,
qui semblent, expliqués, dans les Recherches philosophiques sur les
Américains , t. II, p. 117.
[1372] Beausobre ( Histoire du Manichéisme , I, 3) a
rendu compte, avec la plus savante impartialité, de leurs objections, et
particulièrement de celles de Faustus, l’adversaire de saint Augustin.
[1373] Apud ipsos fides obstinata, misericordia in
promptu : adversus omnes alios hostile odium . Tacite, Hist ., V, 4.
Certainement Tacite a vu les Juifs d’un œil trop favorable. La lecture de
Josèphe aurait pu détruire l’antithèse.
[1374] Le docteur Burnet ( Archœologia , II, c. 7) a
discuté les premiers chapitres de la Genèse d’un ton trop piquant et
avec trop de liberté.
[1375] Les plus modérés d’entre les gnostiques considéraient
Jéhovah, le Créateur comme un être d’une nature mixte entre Dieu et le démon.
D’autres, le confondaient avec le mauvais principe. Voyez le second siècle de
l’ histoire générale de Mosheim. Cet auteur expose d’une manière
distincte, quoique concise, les opinions étranges qu’ils s’étaient formées sur
ce sujet.
[1376] Voyez Beausobre, Hist. du Manichéisme , I, c.
4. Origène et saint Augustin étaient du nombre des allégoristes.
[1377] L’assertion d’Hégésippe n’est pas si positive : il
suffit de lire le passage entier tel qu’il est dans Eusèbe, pour voir comment
la première partie est modifiée par la dernière. Hégésippe ajoute que jusqu’à
cette époque, l’Église était restée pure et intacte comme une vierge. Ceux
qui s’efforçaient de dénaturer les dogmes de l’Évangile ne travaillaient encore
que dans l’obscurité . Eusèbe, III, c. 32, p. 84 ( Note de l’Éditeur ).
[1378] Hégésippe, apud Eusèbe , III, 32 ; IV, 22. ;
Clément d’Alexandrie, Stromat ., VII, 17.
[1379] En peignant les gnostiques de second et du troisième
siècle, Mosheim est ingénieux et de bonne foi ; Le Clerc, un peu lourd, mais
exact ; Beausobre est presque toujours un apologiste ; il est bien à craindre
que les premiers pères de l’Église ne soient très souvent des calomniateurs.
[1380] Voyez les catalogues de saint Irénée et de saint
Epiphane. Il faut avouer aussi que ces écrivains étaient portés à multiplier le
nombre des sectes qui s’opposaient à l’unité de l’Église.
[1381] Eusèbe, IV, c. 15. Voyez dans Bayle, à l’article Marcion ,
un détail curieux d’une dispute sur ce sujet. Il semblerait que quelques-uns
des gnostiques (les basilidiens) évitaient et même refusaient l’honneur du
martyre. Leurs raisons étaient singulières et abstruses. Voyez Mosheim, p. 359.
[1382] Voyez un passage très remarquable d’Origène ( proem.
ad Lucan ). Cet infatigable écrivain, qui avait passé sa vie dans l’étude de
l’Écriture sainte, en appuie l’authenticité sur l’autorité inspirée de
l’Église. Il était impossible que les gnostiques pussent recevoir les Évangiles
que nous avons maintenant, et dont plusieurs passages (particulièrement la
résurrection de Jésus-Christ) attaquent directement leurs dogmes favoris, et
sembleraient avoir été dirigés contre eux à dessein. Il est donc, en quelque
sorte, singulier que saint Ignace ( Epist. ad Smyrn. Patr. Apostol. , tome
II, p. 34) ait préféré d’employer une tradition vague et douteuse, au lieu
d’avoir recours au témoignage certain des évangélistes.
L’évêque Pearson a tenté assez heureusement
d’expliquer cette singularité. Les premiers chrétiens connaissaient une
foule de mots de Jésus-Christ qui ne sont point rapportés dans nos évangiles,
et n’ont même jamais été écrits. Pourquoi saint Ignace, qui avait vécu avec les
apôtres ou leurs disciples, ne pouvait-il pas répéter en d’autres paroles ce
que raconte saint Luc, surtout, dans un moment où il n’avait peut-être pas les
évangiles sous la main,
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