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Histoire de la philosophie. Tome I, L'Antiquité et le Moyen Âge. I. Période hellénique

Histoire de la philosophie. Tome I, L'Antiquité et le Moyen Âge. I. Période hellénique

Titel: Histoire de la philosophie. Tome I, L'Antiquité et le Moyen Âge. I. Période hellénique Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Émile Bréhier
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ignée. Les différences de pesanteur qu’il y a entre ces corps sont dues aux vides plus ou moins grands qu’ils contiennent, et le vide est encore prouvé par la transmission de la lumière et de la chaleur qui ne peut se transmettre que par des milieux non matériels. Ainsi un ordre naturel (sans doute éternellement le même) peut naître d’une simple causalité mécanique : chute, condensation et traction expliquent tout. Il n’y a pas d’autre dieu que la nature qui, sans aucun sentiment, aucune forme, produit et engendre tous les êtres ; la forme n’a plus l’immobilité qu’elle avait chez Aristote ; le point initial et le point final du mouvement naissent et périssent comme le mouvement lui-même.
    Citons encore l’historien Dicéarque, qui dans son histoire abrégée du peuple grec [371], reprend, avec une méthode positive, p.258 le vieux récit hésiodique des origines de l’histoire, distinguant, comme âges successifs, l’âge d’or où les hommes vivent dans le loisir et la paix, l’âge nomade où, avec la domestication des animaux, débutent la propriété, les rapines et la guerre, l’âge agricole, où ces traits s’accentuent.
    Plus tard, Critolaüs, qui dirige l’école de 190 à 150, est à peine péripatéticien ; le dieu suprême devient une raison issue de l’éther impassible ; l’âme est aussi un éther raisonnable ; c’est lui, semble-t-il, qui, en morale, expose avec précision la doctrine considérée aux siècles suivants comme celle du péripatétisme, c’est que la vie conforme à la nature ne peut s’accomplir que par trois genres de biens, les biens de l’âme, les biens du corps et les biens extérieurs.
    Spécialisation et tendance à un rationalisme implicitement hostile à la religion, tels sont donc les traits de l’aristotélisme vieillissant, philosophie peu populaire et qui céda vite devant l’universel succès des dogmatismes qui naquirent de suite après la mort d’Alexandre. Ils dérivent non de Platon et d’Aristote, mais des écoles d’un genre tout différent, issues elles aussi du socratisme, et dont il nous faut parler d’abord.
     
     
    Bibliographie
     
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I I
    P É R I O D E
    H E L L É N I S T I Q U E
    E T
    R O M A I N E
    @

CHAPITRE PREMIER
    LES SOCRATIQUES
     
    I. — CARACTÈRES GÉNÉRAUX
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    p.261 Au même Socrate, dont est issu le mouvement d’idées de la philosophie du concept, l’histoire rattache un groupe d’écoles contemporaines dénommées socratiques ; elles sont toutes en hostilité décidée à ce mouvement d’idées, bien que, d’ailleurs, elles soient hostiles entre elles. Ce sont l’école mégarique, fondée par Euclide de Mégare, l’école cynique dont le chef est Antisthènes, l’école cyrénaïque qui se rattache à Aristippe de Cyrène.
     L’importance historique de ces écoles est difficile à déterminer pour des raisons diverses : d’abord leur prestige est diminué par le voisinage de Platon et d’Aristote ; ensuite il ne reste guère des œuvres de leurs adeptes que des collections de titres, quelquefois eux-mêmes suspects ; de leurs doctrines que des résumés doxographiques, souvent écrits dans le langage des écoles postérieures ; sur les personnes que des collections d’anecdotes ou de chries, destinées à l’édification du lecteur et qui tiennent plus de l’hagiographie que de l’histoire ; enfin leur souvenir est éclipsé par celui des grandes écoles dogmatiques, épicurisme et stoïcisme, qui se sont fondées après la mort d’Alexandre.
    Il faut pourtant reconnaître que ces grandes écoles auraient été impossibles sans les « petits Socratiques » ; l’esprit p.262 platonicien, qu’ils ont miné sourdement, ne s’est pas relevé de leurs attaques ; ils ont fait place nette pour les écoles qui ont dominé la vie intellectuelle de l’époque romaine. De plus, certaines des écoles socratiques subsistent plus ou moins longtemps à côté des doctrines d’Épicure et de Zénon ; par exemple, le cyrénaïsme qui garde, en face de l’hédonisme d’Épicure, son originalité propre ; une autre de ces écoles, l’école cynique, après une éclipse (au moins apparente), reparaît vers le début de notre ère et continue à exister jusqu’au VI e siècle, dernière survivante de la philosophie païenne.
    Entre eux et la philosophie platonico-aristotélicienne, il s’agit de quelque chose de plus profond qu’un conflit doctrinal : ce qui est

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