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Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu'en 1814

Titel: Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu'en 1814 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: François-Auguste-Marie-Alexis Mignet
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changèrent ni la direction ni le but. Cet événement eut pour résultat de détruire l’ancien régime de la cour   ; il lui enleva sa garde, il la transporta de la ville royale dans la capitale de la révolution, et la plaça sous la surveillance du peuple.

CHAPITRE III
     
    Suites des événements d’octobre. – Changement des provinces en départements   ; organisation des autorités administratives et municipales d’après le système de la souveraineté populaire et de l’élection. – Finances   ; tous les moyens auxquels on a recours sont insuffisants   ; on proclame les biens du clergé, biens nationaux. – La vente des biens du clergé amène les assignats. – Constitution civile du clergé   ; opposition civile des évêques. – Anniversaire du 14 juillet, abolition des titres, fédération du Champ-de-Mars. – Nouvelle organisation de l’armée, opposition des officiers. – Schisme à propos de la constitution civile du clergé. – Clubs. – Mort de Mirabeau. – Pendant toute cette époque la séparation des partis devient de plus en plus prononcée.
     
    L’époque qui fait le sujet de ce chapitre fut moins remarquable par les événements que par la séparation de plus en plus prononcée des partis. À mesure que des changements s’opéraient dans l’état et dans les lois, ceux dont ils blessaient les intérêts ou les opinions, se déclaraient contre eux. La révolution avait eu pour adversaires, dès le commencement des états-généraux, la cour   ; dès la réunion des ordres et l’abolition des privilèges, la noblesse   ; dès l’établissement d’une seule assemblée et le rejet des deux chambres, le ministère et les partisans du gouvernement anglais. Elle eut de plus contre elle, dès l’organisation départementale, les pays d’états   ; dès le décret sur les biens et sur la constitution civile du clergé, tout le corps ecclésiastique   ; dès les nouvelles lois militaires, tous les officiers de l’armée. Il semble que l’assemblée n’aurait point dû opérer tant de changements à la fois, pour ne pas se faire un si grand nombre d’ennemis   ; mais ses plans généraux, ses besoins, et les menées mêmes de ses adversaires, exigèrent toutes ces innovations.
    L’assemblée, après les 5 et 6 octobre, eut son émigration comme la cour avait eu la sienne après le 14 juillet. Mounier et Lally-Tollendal la quittèrent, et désespérèrent de la liberté, au moment où leurs idées cessèrent d’être suivies. Trop absolus dans leurs plans, ils auraient voulu que le peuple, après avoir délivré l’assemblée au 14 juillet, cessât tout d’un coup d’agir, ce qui était méconnaître l’entraînement des révolutions. Lorsqu’on s’est servi du peuple, il devient très-difficile de le licencier   ; et le plus prudent n’est pas de contester, mais de régulariser son intervention. Mounier se rendit dans le Dauphiné sa province, qu’il tenta de soulever contre l’assemblée. Il y avait de l’inconséquence à se plaindre d’une insurrection, et à en provoquer une, lors surtout qu’elle eût profité à un autre parti, car le sien était trop faible pour se soutenir entre l’ancien régime et la révolution. Malgré son influence dans le Dauphiné, dont il avait dirigé les anciens mouvements, Mounier ne put pas y établir un centre de résistance durable, mais l’assemblée fut avertie par là de détruire l’ancienne organisation provinciale, qui pouvait servir de cadre à la guerre civile.
    Après les 5 et 6 octobre, la représentation nationale avait suivi le roi dans la capitale, que leur présence commune avait beaucoup contribué à calmer. Le peuple était satisfait de posséder le roi, les motifs qui excitaient son effervescence avaient cessé   ; de près la défiance était moins grande, et à Paris les projets contre-révolutionnaires de la cour devenaient difficiles. Le duc d’Orléans, qui, à tort ou à raison, était considéré comme le machinateur de l’insurrection, venait d’être éloigné   ; il avait consenti à se rendre en Angleterre avec une mission. La Fayette était décidé à maintenir l’ordre   ; la garde nationale, animée du meilleur esprit, acquérait chaque jour l’habitude de la discipline et de l’obéissance   ; la municipalité sortait de la première confusion de son établissement, et commençait à prendre de l’autorité. Il ne restait plus qu’une cause de troubles, la disette

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