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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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spirituel. En bref, la capitale paraissait mériter son nom de Cité de la Paix, où les officiers militaires se résumaient aux membres de la garde du corps, dont les fonctions étaient cérémonielles et la raison d’être essentiellement décorative. Compte tenu de l’histoire ultérieure du Japon, il est intéressant de constater qu’il faut attendre la fin du ixe siècle pour qu’apparaissent les premiers signes annonçant la naissance d’un esprit militaire. Quoique illégitime et vorace, l’autorité civile continua à l’emporter pendant une centaine d’années, puis réussit à maintenir sa position sans effusion de sang, mais avec des difficultés croissantes, pendant encore un siècle.
    On peut considérer la répression des révoltes de Masakado et de Sumitomo comme la preuve qu’au milieu du Xe siècle le Trône avait encore suffisamment de prestige pour pouvoir compter sur l’appui des magnats provinciaux. Mais leur influence dans la capitale s’en trouva renforcée, car la situation avait été sauvée grâce à leur puissance militaire et non pas grâce aux forces armées recrutées par le gouvernement central, qui étaient peu nombreuses et désespérément inefficaces.
    A partir de cette époque, on assiste à un déclin régulier du pouvoir politique du souverain. Les chroniques rapportent de fascinantes histoires d’intrigues, de conspirations de palais et de disputes. successorales, mais du point de vue du pouvoir politique, les règles d’après Uda (887-897) accusent le passage de l’autorité du Trône aux grandes familles, qui représentent la richesse, la puissance militaire ou les deux à la fois, à une époque où les revenus de la Couronne diminuent constamment. L’ouvrage intitulé Gukanshô (vers 1223), qui est la première étude historique japonaise à tenter une interprétation raisonnée du passé, exprime l’avis que l’ancien régime, le véritable gouvernement impérial, prend fin avec la période de Kampyô, en 898, et que commence alors le « moyen » âge, qui dure jusque vers 950, durant lequel le Trône continue de prospérer en tant que siège du savoir et de la littérature, mais se trouve dans une position toujours plus incertaine. Le passage complet du pouvoir entre les mains des régents Fujiwara peut être situé en 967, où Saneyori devint régent ( kampaku ) de l’empereur Reizei.
    On ne peut guère douter que l’une des principales causes immédiates du déclin de l’autorité de la Couronne fut la faillite de ses revenus, elle-même née de l’incapacité du gouvernement central à s’imposer aux propriétaires fonciers des provinces. Les mesures économiques que le gouvernement tenta d’introduire restèrent sans résultats. En 902, l’empereur Daigo, qui réussit un certain temps à échapper à la domination Fujiwara, essaya de résoudre le problème foncier par des décrets visant à arrêter le processus de confiscation et de manquement qui tarissait les sources de revenus. Mais les seigneurs terriens – les propriétaires et les exploitants des shôen, domaines qui jouissaient de divers degrés d’exemptions – ne purent être contraints à renoncer à leurs privilèges, car d’ordinaire les gouverneurs locaux n’avaient pas la puissance nécessaire pour imposer leur autorité aux propriétaires, qui, s’ils ne l’étaient eux-mêmes, avaient l’appui de nobles puissants à la cour. En fait, le revenu de la plupart des grands courtisans provenait de domaines campagnards bénéficiant d’importantes exemptions. Lorsque le prince Genji part en exil, il prend diverses mesures pour assurer ses biens, et confie à un ami sûr les actes concernant ses « miso », « mimaki > » et « mikuramachi », c’est-à-dire ses terres à riz, pâtures, greniers et autres entrepôts.
    L’un des derniers efforts de la Couronne pour affirmer ses droits d’expropriant fut tenté en 985, où fut publiée une ordonnance impériale disant que les domaines devaient être « rajustés ». Dans l’esprit de cette ordonnance, le gouverneur de la province de Bizen tenta de saisir un domaine qui appartenait aux Fujiwara et dont le revenu était réservé au monastère du Kôfukuji et au sanctuaire de Kasuga, dévoués tous deux aux intérêts de la famille. L’intendant du domaine en appela au régent (kampaku) Yoritada, alors chef du clan, qui dépêcha un fonctionnaire pour étudier l’affaire sur place. Le gouverneur – selon

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