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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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coréenne. A l’époque où les grands clans affirmaient leur autorité et où le chef des Otomo, Kanamura, avait mis sur le trône l’empereur Keitai (vers 507), l’enclave japonaise de Mimana se trouvait menacée par les souverains des royaumes coréens adjacents de Silla et de Paekche (en japonais, Shiragi et Kudara), ainsi que par le puissant État de Kokuryö, situé au nord. Des guerriers japonais ou demi-japonais de Corée et des chefs de clan du Kyüshü conspiraient avec ces royaumes, se laissant acheter et leur cédant certaines portions du Mimana. On soupçonnait Kanamura lui-même de se livrer à ce genre de trahison, et lorsque, en 527, un corps expéditionnaire partit régler la question en Corée, il fut retenu pendant plus d’un an par un chef de clan de Kyüshü dénommé Iwai, qui s’était allié au royaume de Silla. En 528-529, Iwai une fois défait, un nouveau résident fut envoyé au Mimana, mais, incapable de s’imposer, il tut bientôt rappelé. Un nouvel officier, membre du clan des Otomo, partit en 530 et réussit alors à conclure un accord avec le roi du Paekche. Le Paekche se trouvait en lutte avec le Silla, et, pour prévenir l’expansion de son ennemi, il était prêt à accepter que le Mimana fut rendu au Japon à condition de rentrer lui-même en possession des territoires que le Silla avait annexés.
    Le Paekche était dans une posture dangereuse, car, menacé par le Silla, il l’était également par la puissance croissante du Kokuryö. Il s’adressa donc au Japon pour demander de l’aide, et les souverains du Yamato promirent de lui accorder leur soutien. Cependant, la trahison des Japonais du Mimana, qui, par sympathie sinon par naissance, étaient plus qu’à moitié coréens, entraîna de nombreux retards et difficultés. Des troupes furent envoyées en 552, mais, malgré les coups très durs qu’elles portèrent à l’armée du Silla, celui-ci défit le Paekche en 554. Une trêve fut signée l’année suivante, mais le Silla était maintenant en position de force, et, en 562, il occupa et annexa la colonie de Mimana. Malgré des efforts répétés, le Japon ne parvint pas à la récupérer et n’eut plus désormais aucune base sur le continent.
    Cette aventure continentale nous apprend deux faits importants. D’abord, qu’à cette époque guerrière les Japonais étaient d’excellents combattants. Ensuite, que leur politique échoua non par manque de compétence militaire, mais parce que le gouvernement central du Yamato ne pouvait compter sur l’obéissance des grands chefs de clan de l’Ouest, et surtout du Kyüshü, ni sur la loyauté de ses représentants en Corée, ni, en fait, sur l’intégrité des grands ministres de sa cour.
    Alors qu’il était aux abois, le roi de Paekche adressa au Japon maints appels à l’aide accompagnés de cadeaux de toutes sortes. En 552, à bout de ressources contre ses ennemis, il envoya à la cour du Japon un Bouddha de bronze, des écrits bouddhiques et autres présents, le tout avec une lettre où il louait la foi nouvelle qui (disait-il) s’était propagée de son Inde natale en direction de l’est jusqu’à atteindre la Corée. On considère généralement cette circonstance comme celle de l’introduction du bouddhisme au Japon. Pourtant, il y a ici un doute chronologique, d’autant qu’il n’est jamais facile de dater de façon précise un phénomène diffus. On sait que le bouddhisme s’était répandu dans les régions tartares de la Chine septentrionale du ivc siècle, et qu’il atteignit la Corée vers la même époque. Les Japonais durent peu après en entendre parler par les érudits coréens, mais ce qui fut déterminant pour son rayonnement en Corée et, de là, au Japon, c’est la faveur dont il jouit au vie siècle sous les souverains Wei et Liang. Ainsi, ce n’est qu’après avoir atteint le centre de l’Asie et le sud de la Chine que son influence atteignit la Corée et le Japon. La situation excentrique et de l’une et de l’autre explique évidemment une partie de ce retard, mais la guerre endémique dont la Chine septentrionale fut le cadre durant le ive et l’essentiel du ve siècle freina elle aussi la propagation de la foi. Si le Paekche semble l’avoir adoptée beaucoup plus tôt (d’après certaines sources, en 384), ce n’est qu’en 515 que le roi de Silla en fit officiellement sa religion.
    Les conséquences de l’introduction du bouddhisme au Japon furent d’une

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