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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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bouddhisme était près de devenir la religion d’État. En réalité, il n’obtint pas cette position, mais comme c’était la religion des plus puissantes familles, il jouissait d’une très grande influence politique et d’une puissance économique non moins considérable.

CHAPITRE IV
    L’influence de la culture chinoise

LE NOUVEAU SYSTÈME ADMINISTRATIF
    La première étape des réformes introduites en 646 par l’édit de Taika concernait essentiellement la mise en pratique de certains principes généraux visant à renforcer le pouvoir central, à supprimer la propriété privée de la terre et de la main-d’œuvre et à imposer le droit de la Couronne d’allouer des terres aux cultivateurs en échange d’un impôt. Dans une économie foncière, il était assurément essentiel que le gouvernement central eût toute autorité sur la source principale de richesse. Pour mettre en pratique les droits revendiqués en théorie, il fallait non seulement asseoir la puissance du Trône, mais édifier un système administratif efficace ; et ici, comme dans presque tous les domaines de la vie publique, les réformateurs prirent pour modèle le système en vigueur en Chine. La chose était inévitable, car l’histoire du Japon n’offrait aucun exemple à suivre, alors que le succès de l’unification chinoise sous les dynasties Sui et Tang était un puissant argument en faveur des méthodes de gouvernement qu’elles avaient appliquées.
    Au Japon, le parti des réformateurs se laissa entièrement convaincre par les rapports qu’il reçut de ses émissaires, ce qui est d’autant plus normal qu’au vue siècle, et en particulier après la fondation de l’empire Tang, en 618, la Chine avait atteint une puissance et une splendeur sans égal, et était incontestablement l’État du monde le plus étendu et le plus fermement gouverné.
    Par l’Édit de Réforme de 646, le système foncier et fiscal en vigueur en Chine fut adopté presque sans changements au Japon, et, dans les décennies suivantes, des mesures furent prises pour le faire fonctionner en renforçant la position des officiers de province et de district, en perfectionnant la collecte des impôts et, plus généralement, en effectuant les adaptations nécessaires aux conditions locales. Puis les réformateurs portèrent leur attention sur la structure même du gouvernement central, et un décret ordonnant la création de ministères et d’un certain nombre de bureaux officiels fut publié en 647. Cependant, sans doute parce que le gouvernement eut à s’occuper
    des affaires de Corée jusqu’en 662 puis de la guerre de succession de 671-672, l’élaboration d’un système complètement nouveau fut remise à plus tard. On s’attaqua aux codes de loi en 662, puis on révisa ceux-ci entre 672 et 686, probablement parce que l’expérience montra qu’ils suivaient de trop près les codes Tang. En 689, les nouveaux codes (qui traitaient surtout des fonctions des ministres et des devoirs des fonctionnaires) furent distribués aux officiers du gouvernement, ce qui semble indiquer que la structure d’une administration centrale était déjà en place. Mais ce ne fut qu’au printemps 702 que s’acheva une nouvelle révision des codes et qu’une organisation complète de corps administratifs fut publiée dans le Taihôryô ou code de Taihô – Taihô, « Grand Trésor », étant le nom d’ère donné à l’époque pour introduire les mesures nouvelles sous de bons auspices.
    Le nouveau système divisait le gouvernement central en deux corps, le département du Culte ( jingikan ) et le département de l’État (dajôkan). Le département du Culte passait avant celui de l’État. Il s’occupait de la célébration des grandes cérémonies religieuses (comme les rites d’intronisation et de purification nationale et les fêtes d’actions de grâce pour les prémices et les récoltes), de l’entretien des sanctuaires et de la discipline de leurs gardiens, de l’enregistrement et de l’application des oracles et divinations. Il présidait au culte des divinités nationales, et n’avait rien à faire avec le bouddhisme. Le département de l’état traitait de l’aspect séculier du gouvernement. Son organisation suivait le schéma ci-contre.
    Le pays était divisé en provinces ( kuni ) administrées par des gouverneurs (kami) nommés par le pouvoir central, généralement issus de la classe dirigeante de la métropole. Les provinces

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