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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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vraiment analogue.

développement d’un état organisé
    Dans les pages qui précèdent, nous avons décrit de façon assez détaillée l’assimilation progressive de nouvelles idées, religieuses et profanes. Mais dans le domaine politique, le passage d’une société tribale à un État organisé peut paraître abrupt. A dire vrai, nous ne disposons pas de données sûres permettant une description exacte de l’évolution politique qui suivit l’adoption du bouddhisme. En réalité, il semblerait que ce soit le développement des grandes fondations bouddhiques tout autant que le travail des réformateurs politiques qui favorisa la croissance d’un État national et d’un gouvernement relativement stable. S’il nous est impossible de retracer chaque pas conduisant à ce but, nous pouvons du moins reconnaître qu’il en résulta une importante situation nouvelle lorsque la dynastie régnante installa un siège permanent dans la province du Yamato.

CHAPITRE V
    La capitale, 710-774

Fondation de nara
    Sous l’influence d’une vieille croyance selon laquelle un lieu d’habitation était pollué par la mort, lors du décès d’un souverain, son successeur avait coutume de s’établir dans un nouveau palais, de sorte que nous voyons le centre du gouverner  se déplacer régulièrement d’un endroit à l’autre du Yamato et des provinces voisines dès les premiers règnes attestés jusqu’à l’époque où les réformes de Taika se furent en grande partie concrétisées. Puis, conformément à l’intention de fixer la capitale, formulée par l’édit de 646, la cour se transporta d’Asuka à Nara, mais en l’an 710 seulement.
    Comme les autres sièges de la dynastie depuis son établissement au centre du Japon, Nara était située dans le bassin du Yamato, l’un des bassins de la plaine alluviale des provinces intérieures, dans un lieu convenant parfaitement à une société agricole. La raison de ce choix n’est pourtant pas tout à fait claire, car les rapports avec la Chine des Tang étaient alors en plein essor, et pour les communications par mer, le district côtier de Naniwa, une ancienne capitale, eût semblé mieux approprié. Mais sans doute choisit-on Nara à cause de sa proximité de plusieurs grands établissements bouddhiques, dont le Hôryûji, fondé en 607, et le Yakushiji, fondé en 680. D’autres considérations entraient aussi en ligne de compte, parmi lesquelles surtout la nécessité de choisir un lieu qui répondît aux exigences de la géomancie chinoise, que l’on tenait alors en haute estime. L’« air et eau » (ce que les Chinois appellent « fengshui ») de l’endroit était satisfaisant, la configuration des monts et des cours d’eau voisins favorable ; et, après quelques années de construction, la nouvelle ville devint en 710 la métropole, le centre de l’administration, le foyer des arts et le Saint-Siège du bouddhisme. Son environnement plein de charme et son architecture impressionnante lui conféraient un style et un parfum qu’elle conserva plus de mille ans, et qu’elle n’a pas entièrement perdus. Sa beauté et sa diversité sont un thème souvent exploité par la poésie japonaise. On les trouve parfaitement résumées dans une épigramme de Bashô, maître du XVIIIe siècle :
    Nara la Septuple Sept bâtiments sacrés Fleurs de cerisier aux multiples (lit. octuples) pétales
    Le poème rend de façon succincte l’impression de dualité, les palais ceints de plusieurs murs, les monastères composés chacun de sept édifices et la riche beauté naturelle que symbolise la double fleur de cerisier.

l’église, l’état et la terre
    Cette nature double, siège du gouvernement et forteresse de la religion, reflète l’histoire de la période, car les deux traits saillants du vine siècle sont les efforts de l’État pour exercer une stricte autorité sur l’ensemble du pays et ceux de l’Église bouddhique pour étendre son propre pouvoir en concurrence avec le sien. On peut à juste titre résumer l’évolution politique de cette époque en disant que les mesures économiques dont la réforme dépendait ont échoué en raison du sentiment opiniâtrement aristocratique de la classe dirigeante et des immunités fiscales des grands établissements religieux. Il y eut assurément des facteurs accessoires, mais les privilèges de la noblesse et les ambitions du clergé constituèrent ensemble un obstacle au changement que le Trône fut

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