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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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échelle, ni armer comme il faut les nombreuses troupes requises par l’ouverture des territoires nouveaux.
    Des registres fonciers des monastères et des nobles, il ressort que de nombreux domaines couvraient une surface de 500 à 5000 hectares, ce qui, pour la culture intensive du riz, représente une superficie très considérable. Et ce n’étaient pas là les seules sources de revenus des monastères, qui recevaient du Trône et des pieux nobles de la cour de fréquentes donations en terre ou en main-d’œuvre. Ainsi, les fondations bouddhiques de Nara finirent par disposer d’un pouvoir politique important, qui parut par moments menacer la maison impériale.
    la politique de nara :

Problèmes dynastiques et combats de frontière
    Dans l’histoire de L. monarchie japonaise, le vine siècle se distingue par le nombre de ses souverains femmes. L’impératrice Gemmyô, sœur d’une ancienne impératrice régnante, accéda au trône en 708, peu avant le départ pour Nara. Sa fille lui succéda en 715, et le souverain suivant, l’empereur Shômu, abdiqua en août 749, après un règne de vingt-quatre ans, au profit de sa fille non mariée, qui régna d’abord en tant qu’impératrice Kôken de 749 à 758, puis (ayant déposé l’empereur Junnin, en faveur de qui elle avait abdiqué) comme impératrice Shôtoku de 764 à 770.
    C’est une période durant laquelle la puissance du bouddhisme augmentait rapidement, et il est très probable que les intrigues de prélats bouddhistes ambitieux aient largement contribué à la succession au trône de princesses dont on pouvait attendre de pieuses contributions au bonheur du clergé. L’histoire des faveurs accordées par la cour à l’Église bouddhique est parfaitement illustrée par celle du Tôdaiji, le grand monastère, qui fut fondé en 738 et devint en un bref laps de temps le plus riche et le plus influent de tous les établissements religieux du Japon. En 737 – à cause de quelque erreur commise par le souverain, dirait la théorie de gouvernement chinoise – une épidémie de variole ravagea le pays et emporta de nombreux personnages importants. On supplia les dieux et les bouddhas d’accorder leur aide au souverain et à son peuple ; par mesure de persuasion, on décida la construction d’un colossal bouddha de bronze ; et (ainsi le veut la légende), consultée par un messager envoyé à son grand sanctuaire d’Ise, la déesse du Soleil donna son accord au projet. Il ne fut pas réalisé avant quelques années, en partie faute de fonds, en partie par manque du savoir nécessaire, mais finalement, après bien des contrariétés, une statue de bronze assise, haute de seize mètres, fut achevée en 749. Entre-temps, on avait découvert de l’or dans la province reculée de Mutsu, qu’on avait envoyé à Nara pour dorer l’image. Il y eut alors une mémorable cérémonie religieuse, à laquelle assistaient l’empereur Shômu et tous les princes, princesses, nobles, dignitaires et officiers civils et militaires.
    L’empereur se tenait dans la « Salle du Grand Bouddha » ( Daibutsuden), face au nord, dans la position d’un sujet cherchant audience auprès de son souverain ; puis un grand ministre d’État s’avança pour parler au Bouddha au nom de son maître, déclarant humblement que lui, l’empereur, était le serviteur des Trois Trésors « dont le nom doit être prononcé avec crainte », c’est-à-dire de la religion bouddhique. Dans cette proclamation, il n’était pas fait mention de l’origine divine de la maison impériale ; mais peu après, lors d’une cérémonie d’actions de grâce, un édit fut promulgué dans lequel le souverain se présentait comme dieu manifeste et poursuivait en disant : « De toutes les lois diverses, la grande parole du Bouddha est la plus parfaite pour protéger l’État. » Puis, par l’intermédiaire de l’officiant qui est son porte-parole, il remerciait pour l’or reçu et affirmait que « le grand signe de la parole » a été octroyé par la religion bouddhique, mais il ajoutait avec prudence que « c’est une chose manifestée par la gouverne et la grâce des dieux qui demeurent dans le ciel et des dieux qui demeurent sur la terre », par quoi il entendait toutes les divinités vénérées dans le culte indigène. Enfin, il fit don de terres à riz aux sanctuaires des dieux et donna aux monastères bouddhiques la permission de défricher des terres, tout en accordant

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