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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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d’Oshikatsu il y eut des rébellions et des coups de main continuels. En 776, la garnison de Taga fut décimée par des pillards, qui gardèrent l’offensive jusqu’en 790, infligeant parfois de lourdes pertes aux troupes japonaises postées sur la frontière. Oshikatsu ne fut pas plus heureux dans une autre entreprise, qui consistait à envoyer une importante expédition contre la Corée. Il organisa l’équipement de quelque cinq cents navires, qui devaient transporter une armée de quarante mille hommes sur le continent. A sa mort, en 765, quand le projet fut abandonné, il semble pourtant qu’on n’eût pas fait grand-chose, et sans doute l’échec de ces audacieuses entreprises contribua-t-il à sa chute.
    Sous l’empereur Kônin (770-781) eut lieu un règlement de comptes. Le souverain se débarrassa des fortes têtes et des fonctionnaires inutiles, et inaugura une politique d’économie. Il (ou ses ministres) s’occupa très étroitement des questions d’administration locale et des communications avec les provinces extérieures, tandis que, dans presque toutes les provinces, les divisions militaires prévues par les codes furent dispersées, soulageant ainsi les cultivateurs d’un accablant fardeau. Le système de service militaire forcé, qui s’était révélé ruineux dès son introduction, fut alors remplacé par des troupes régulières, composées d’hommes entraînés au maniement des armes. Ce fut le début d’une distinction entre paysans et soldats, où l’on peut voir le germe de la classe des guerriers qui s’épanouit à l’époque féodale.

Progrès culturels
    Quoique la vie politique de Nara, gâtée d’intrigues et de sang versé, n’offre pas un spectacle édifiant, il ne faut pas imaginer que tous les dirigeants étaient dévoyés et leurs efforts sans résultat. Dans ses limites de bureaucratie fonctionnant au nom d’une société aristocratique, le gouvernement essaya assez sérieusement de mener à bien la politique de réforme. Il s’intéressa de près à l’application des codes administratif et pénal, revus ici et là à la lumière de l’expérience. Achevée en 718, la révision du code de Taihô (701) représentait un travail appréciable, qui, à certains égards, tenait compte des conditions particulières nées des habitudes indigènes. Le respect du précédent chinois était parfois poussé jusqu’à l’absurde, mais, dans l’ensemble, on s’efforça d’adapter les lois aux exigences réelles, que ce soit en les amendant ou en créant certains organes pour en faciliter la mise en œuvre. Une législation détaillée et abondamment commentée se constitua ainsi peu à peu, et les juristes japonais de l’époque posèrent les bases d’un système qui survécut à bien des vicissitudes ultérieures et ne fut pas sans influence sur les lois féodales qui devaient finalement la remplacer.
    En dehors du domaine gouvernemental, on fit en général de notables progrès dans le savoir de toute espèce. Le développement de la science bouddhique exige une étude à part, mais il faut signaler ici deux importantes réalisations littéraires. La première est la compilation des deux chroniques nationales que nous avons déjà décrites comme des œuvres remarquables, inspirées de l’exemple chinois, et auxquelles nous pouvons associer l’importante Fudoki, une étude des provinces et de leur production. Le deuxième monument littéraire est la grande anthologie de poésie connue sous le nom de Manyöshü, qui regroupe des vers des temps les plus anciens jusqu’en 760. Elle renferme quelque quatre mille poèmes, courts ou longs, et peut être considérée comme le reflet du sentiment japonais aux vue et vine siècles, avec, peut-être, les traces d’une vie plus primitive ou en tout cas plus simple dans les « Chants de l’Orient » ou « Azumauta ».
    Toute histoire de la pensée japonaise qui négligerait le témoignage de cette œuvre classique resterait incomplète. Le seul fait que, en dehors des chroniques, la première réalisation littéraire importante soit un recueil de vers indigènes dit assez la place essentielle qu’occupe la poésie dans la tradition nationale.
    La voix qui parle ici est la voix authentique de la poésie japonaise. Elle porte certaines traces d’influence étrangère, mais pour l’essentiel (notamment les œuvres d’aussi grands poètes que Hitomaro) elle relève de l’inspiration spontanée de l’esprit

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