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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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la présentation de cette femme remarquable peut aider à comprendre les actes remarquables de son fils. C’est là une étude fascinante, et qui a l’avantage de révéler certains aspects parmi les plus intimes d’une société aristocratique apparemment rigide, où des gens d’humble origine pouvaient s’élever aux fonctions les plus hautes.
    Les documents de l’époque la décrivent comme la fille d’un certain Honjô, domestique au service du kampaku (régent) Nijô ; mais en réalité son père était un marchand de légumes de Kyoto. Lorsqu’il mourut, sa mère entra au service de la famille Honjô, où elle eut un fils de son employeur. Du fait de cette liaison de sa mère, elle fut prise dans la famille Honjô avec sa sœur aînée, qui avait épousé un serviteur de la maison Ichijô. Honjô Munemasa, chef de la famille Honjô, était aide-cuisinier dans la maison Nijô, et il connaissait bien les serviteurs des grandes familles de Kyoto. Son père était rônin à une époque où le bakufu traitait les rônin avec sévérité, et il avait jugé prudent de s’installer comme fabricant de nattes (tatami). S’étant appauvri, il était entretenu par ses enfants, et heureusement pour lui, car les Nijô étaient étroitement apparentés aux Rokujô (autre grande famille de Kyoto), et les deux jeunes femmes se lièrent avec une fille de la famille Rokujô qui se montra disposée à les aider. Cette fille devint d’abord prêtresse à Ise puis concubine de Iemitsu sous le nom d’O-Man. Lorsqu’elle alla à Edo, elle prit avec elle la fille adoptive de Honjô, qui attira bientôt l’attention de Iemitsu et, à l’âge de vingt ans, donna naissance à un enfant qui deviendrait le shôgun Tsunayoshi.
    Après la mort de Iemitsu, la fille de Honjô reçut le titre de Keishôin, et quand Tsunayoshi entra au château d’Edo, elle s’installa avec lui dans les appartements intérieurs du palais. En 1702, elle fut nommée au grade inférieur du premier rang de cour – le plus élevé possible pour qui n’était pas membre de la famille impériale – et de somptueux présents furent accordés à la famille Honjô, Honjô lui-même recevant un fief de 50000 koku.
    Son influence sur Tsunayoshi était très puissante. C’est sur son conseil qu’il décida l’essentiel de sa politique sociale. L’encouragement des études chinoises, l’essor du bouddhisme, les lois qui protégeaient les animaux, tout fut son œuvre.
    Les shôgun. 1623-1716

    A la mort de Ietsuna, en 1680, Mitsukuni, seigneur de l’Owari, et Hotta Masatoshi, le röjü du moment, décidèrent (après bien des discussions) que son successeur serait son demi-frère cadet, Tsunayoshi. Ce dernier affirma aussitôt son autorité en nommant tairô Hotta Masatoshi. Ensuite, il fit preuve de ses qualités personnelles en résolvant un problème difficile touchant à la discipline féodale. Il ordonna qu’un vassal indiscipliné du daimyô de Takata, dans l’Echigo, se suicidât, et confisqua le fief (de 250000 koku) pour mauvaise gestion. Cela, en 1681. Par la suite, il agit avec la même fermeté et le même arbitraire, mais commit des excès qui confirment l’idée qu’il n’était pas normal.
    Durant son gouvernement, il confisqua les biens de plus de vingt daimyô et d’une centaine de hatamoto, d’une valeur totale de 1400000 koku. Il se voulait un souverain absolu, et, dans ce but, il décida de réduire à néant l’influence de différents vassaux fudai qui avaient un quasi-monopole sur les charges importantes du bakufu. Au palais, il redistribua les fonctions de manière à diminuer l’autorité du Röjü à l’avantage de celle des chambellans (soba-yônin). Ces changements furent facilités par la mort du tairô (Masatoshi), assassiné par un cousin jaloux en 1684. Du vivant de Masatoshi, l’administration avait été saine et juste, mais aucun successeur ne fut nommé à la charge du tairô, et Tsunayoshi exerça par la suite un pouvoir absolu.
    Mais il n’avait pas plus de goût que de talent pour les tâches pratiques du gouvernement impliquant le souci des finances et le maintien de l’ordre dans le royaume par des mesures légales et justes. C’est dans le domaine théorique qu’il croyait exceller, et il faut reconnaître que c’est son gouvernement qui, en 1683, révisa le Buke sho-hatto en y ajoutant un article qui ordonnait que les doléances des paysans et les disputes privées soient soumises à des

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