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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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fonctions spécialisées, qu’ils fussent armateurs au point d’origine, négociants au point d’arrivée ou dépositaires des produits emmagasinés dans leurs entrepôts.
    On comprendra que le rassemblement et la distribution des produits requéraient beaucoup de marchands et d’intermédiaires (nakagai), d’autant plus que, dans bien des cas, ils ne s’occupaient que d’un seul article, ou ne faisaient d’affaires qu’entre deux marchés. Cela peut paraître une multiplication excessive des fonctions, et ce l’était effectivement ; mais les conditions étaient difficiles, car les canaux normaux du commerce ne répondaient pas aux besoins suscités par l’expansion rapide de l’économie nationale. Il y avait, comme on l’a observé, un grand nombre de lieux nouveaux d’où les produits convergeaient vers Osaka, ou vers lesquels des marchandises devaient être envoyées en échange. Les distances étaient longues, et le transport, quoique bien meilleur, exigeait une soigneuse organisation. En outre, des questions surgissaient constamment à propos des prix, et elles restèrent difficiles à régler jusqu’à ce que des bourses fussent créées, où acheteurs et vendeurs purent se rencontrer pour traiter leurs affaires.
    La plus importante de celles-ci était la bourse du riz de Dojima 251 , où l’on fixait les prix non seulement pour les provinces du Centre, mais aussi, indirectement, pour le marché d’Edo, influencé par les cotations d’ôsaka. En plus de ce très important marché, il y avait des échanges spéculatifs sur d’autres produits susceptibles d’être entreposés et, partant, d’être traités à terme.
    S’occuper de ce grand flot de marchandises nécessitait les services d’organes particuliers dirigés par des hommes d’expérience. Il était donc normal que ce genre d’organes se développe sur la base d’un système déjà existant. Sous le régime féodal, la méthode caractéristique de contrôle du commerce et de l’industrie consistait à former des associations ou guildes professionnelles autorisées. Il y en avait déjà sous forme rudimentaire dans le Japon médiéval, où elles portaient le nom de za ; mais elles perdirent leur influence avec la création (sous Nobunaga) de guildes et de marchés prétendument libres, les rakuza et les rakuichi. Avec le développement du commerce intérieur et de l’industrie qui suivit les édits de fermeture, un besoin d’ordre se fit sentir, et l’on constitua des associations appelées « nakama » (ce qu’on peut traduire par « guildes »), avec un contrôle croissant sur les activités de leurs membres, dont les intérêts se trouvaient en contrepartie protégés.
    Pour les artisans, les nakama étaient des guildes professionnelles. Pour les marchands, c’était des associations de commerce appelées « kabuna-kama » lorsqu’elles avaient obtenu l’autorisation du bakufu. Le mot « kabu » signifie part, mais la part n’était pas transmissible. Étant contre les monopoles, le bakufu commença par s’opposer à ces associations, mais il en approuva par la suite de plus vastes, comme une kabunakama de courtiers en bourse reconnue par l’acquittement d’un droit. Les autorités comprirent que, loin de freiner le commerce, les kabunakama favorisaient parmi leurs membres la coopération plutôt que la concurrence. Certains intellectuels japonais voient ces guildes marchandes comme des organismes sociaux, à caractère presque religieux. Elles exprimaient sans doute des principes moraux auxquels tout marchand devait se conformer, les principaux marchands s’entendant d’ailleurs sur le fait que l’honnêteté était la meilleure politique ; mais leur raison d’être était le profit – but qui n’est pas incompatible avec une activité réglementée.
    Vers la fin du siècle, les guildes se multiplièrent rapidement. A Osaka, il y avait au moins vingt-quatre armateurs s’occupant des transports à destination d’Edo, et il y avait de nombreuses guildes de négociants spécialisés dans des produits tels que le coton, le sucre et le papier, ainsi que de marchands spécialisés dans la production d’une région, généralement éloignée d’Osaka. Les marchands d’Osaka surtout étaient organisés sur une vaste échelle. Dans l’ensemble, ils étaient excessivement riches, et donc puissants. Mais le bakufu les surveillait de près.

Augmentation du capital
    Il est évident que, durant les

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