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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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s’efforçaient de refuser certains postes de peur qu’une erreur mît fin à leur carrière. Une police secrète très active surveillait les allées et venues des visiteurs des daimyô ou des röjü. La plus grande réalisation politique de Tsunayoshi fut un renforcement de l’autorité du gouvernement central, et certains historiens décrivent ce qu’il fit dans ce sens comme les réformes des époques Tenna (1681-1684) et Jôkyô (1684-1688).

ienobu, 1709-1713
    Le règne de Ienobu, ex-seigneur de Kôfu, fut bref et pauvre en événements, mais témoin d’une réaction contre la licence de la société sur laquelle
    avait présidé Tsunayoshi. La tâche de Ienobu consista à mener à terme la transition (entreprise sous Ietsuna) d’un gouvernement essentiellement militariste à une forme de gouvernement civil. Plus de cent ans s’étaient maintenant écoulés depuis Sekigahara. Les échos de la guerre s’étaient affaiblis, et une théorie politique de type confucianiste avait déjà acquis beaucoup d’influence dans la classe dirigeante, c’est-à-dire parmi les fonctionnaires du bakufu et les administrateurs des fiefs.
    Ienobu était un esprit cultivé, soucieux de gouverner sagement, mais que son expérience de dirigeant d’un fief ne qualifiait pas tout à fait pour sa nouvelle tâche. Il était normal que, parfois, il consultât un homme de grand savoir dont la loyauté était reconnue, et qui avait été son précepteur pendant bien des années. C’était le cas d’Arai Hakuseki, qui lui servait de conseiller. Les opinions diffèrent quant au rôle que joua ce dernier en matière politique, mais étant donné son emploi précédent auprès de Ienobu, il était bien placé pour suivre, voire pour influencer, le cours des événements, et ses mémoires donnent un précieux tableau de la vie dans les sphères officielles tout en définissant les idéaux des membres de la classe des samurai au temps de sa jeunesse 254 .
    Rônin malgré lui, Hakuseki (1656-1725) était le fils d’un samurai de rang modeste mais jouissant d’une bonne réputation dans le domaine d’un petit daimyô. Enfant prodige, il étudia avec ardeur, et, en tant que jeune samurai de bon jugement prêt au besoin à employer son sabre, il gagna le respect de ses camarades. Il connut des débuts difficiles (on trouvera des détails dans la section 5 de ce chapitre), et ce n’est qu’en 1694 qu’il prit une certaine importance. Cette année-là, il parvint à se faire nommer précepteur du daimyô de Kôfu, important fief d’une branche collatérale de la famille Tokugawa, daimyô qui était alors Ienobu, futur sixième shôgun.
    Ienobu était un homme studieux, et il devait avoir de grandes qualités d’endurance, car, selon le récit de Hakuseki, il écouta avec patience les 1299 leçons qu’il lui donna en dix-neuf ans sur les classiques chinois. Hakuseki obtint ce précieux poste de curieuse façon. Il gagnait précairement sa vie en enseignant à Edo, quand, grâce en partie à la recommandation du philosophe Kinoshita Jun’an (qui l’employa temporairement), il fut invité dans la résidence du seigneur de Kôfu à Edo, et, un jour ou deux plus tard, donnait à Ienobu sa première leçon sur le Grand Savoir. Il était alors dans sa trente-septième année. Grâce à un traitement honorable, il vécut dès lors dans de bonnes conditions. Peu de temps avant, sa femme et lui n’avaient que quelques sous et quelques livres de riz, ainsi qu’un serviteur et une servante qui refusaient de les quitter.
    Ienobu suivait ses leçons de façon régulière. Chacune durait deux heures, pendant lesquelles le seigneur de Kôfu et toutes les autres personnes présentes demeuraient assis sans bouger. En plus de ses cours, Hakuseki écrivit des traités d’histoire pour l’instruction de son élève, le premier étant une histoire des fiefs de plus de 10000 koku intitulé Hankampu, et couvrant les années 1600 à 1680.
    Peu après son accession, en 1709, Ienobu entreprit d’introduire des réformes. Il lui fut facile de réparer les erreurs de Tsunayoshi, de supprimer ses édits ridicules et de renvoyer ses mauvais conseillers ; et comme, dans ses décisions les plus sages, Tsunayoshi avait poursuivi le mouvement libéral lancé par Ietsuna, il put ici continuer en toute confiance dans la même direction. En 1710, il publia un ordre révisé aux maisons militaires (Buke sho-hatto), avec des améliorations de style et quelques

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