Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
Vom Netzwerk:
dit clairement : « Aujourd’hui, les gens parlent comme si tout se faisait sur la seule décision de Manabe, voire comme si le gouvernement du pays était dirigé par quelqu’un comme moi. Mais la charge de quelqu’un comme moi ne permet pas l’exercice de l’autorité. En outre Akifusa, sous les ordres du sixième shôgun, agissait comme intermédiaire entre le shôgun et le röjü, et, après la mort du sixième shôgun, conformément à son testament, il participa à la discussion des affaires de l’État avec le röjü 255 . Lorsqu’on demandait mon avis, c’était sur la suggestion d’Akifusa, probablement en accord avec les mêmes ordres. S’il y avait eu à cela une quelconque objection, le röjü aurait à coup sûr pu y mettre fin en renvoyant Akifusa. »
    Du point de vue formel, les propos de Hakuseki sont évidemment justes, mais certaines réserves doivent être faites sur le fond, car une fois que Tsunayoshi eut écarté le röjü et se fut appuyé sur ses chambellans, le röjü n’exerça plus les pleins pouvoirs. Il est vrai que Yanagisawa Yoshiyasu, qui avait l’autorité d’un tairô sans en avoir la charge, perdit sa place de chambellan à la mort de Tsunayoshi ; mais les röjü ne retrouvèrent pas pour autant le pouvoir qu’ils avaient perdu 256 . Et ils ne le retrouvèrent pas davantage lors de l’accession de Ienobu, qui ramena de son fief de Kôfu certains de ses plus fidèles fonctionnaires, dont Manabe Akifusa lui-même.
    La contribution de Hakuseki au gouvernement est plus évidente dans le domaine théorique que pratique. Confucianiste de formation et de tempérament, il approuvait évidemment l’adoption des principes classiques chinois, et il disait clairement que ce dont l’État avait besoin, c’était de l’influence salutaire du rituel et de la musique (« reigaku », ou, en chinois, li et yué). Ainsi rapportés, ces propos sont difficiles à accepter, mais ils deviennent compréhensibles lorsqu’on sait que li représente un code de conduite, ou, dans un sens plus large, des principes de comportement fixes, et yue l’influence exaltante et purifiante de la musique (et des arts en général), par opposition à l’âpre réalisme du gouvernement militaire. A la poursuite de ces idéaux, Hakuseki consacra beaucoup d’attention aux cérémonies de la cour, ainsi qu’à des questions comme celle de la procédure qu’il convenait de suivre lors de la réception d’ambassades coréennes.
    Il était respecté de Ienobu, qui le traita en conséquence, lui donna une pension de 1000 koku, et l’éleva au rang de hatamoto en 1713. Mais il avait alors cinquante-sept ans, et le bakufu l’employait depuis quatre ans. Il garda ses fonctions après que Ienobu eût laissé la place à Ietsugu, et jusqu’à la mort de ce dernier, en 1716. Il ne resta donc en service que durant huit ans, et bien que, pendant cette période, il n’occupât jamais une position d’autorité, il fut très apprécié comme conseiller et admiré comme érudit. Ses idées en matière d’histoire peuvent avoir eu quelque influence sur Ienobu, et il est probable qu’il contribua à l’élaboration de la politique en général, par exemple en signalant les abus auxquels il fallait remédier. Le gouvernement accusait de nombreux défauts graves, qui se perpétuaient depuis l’époque de Iet-suna et de Tsunayoshi, ainsi qu’il ressort clairement d’une étude de la Tokugawa jikki, histoire officielle des Tokugawa. Le besoin d’une purge se faisait sentir, et Hakuseki n’hésitait pas à le dire.
    ietsugu , 1713-1716
    Ietsugu devint shôgun alors qu’il était en bas âge, et il ne vécut pas longtemps. Durant les quelques années de son existence, aucun événement important ne se produisit, sauf une pseudo « réforme » monétaire et quelques tentatives pour améliorer la réglementation du commerce extérieur à Nagasaki.
    Le problème monétaire était délicat, et l’on n’y trouva pas de solution satisfaisante ; mais il vaut la peine d’être traité à part, car il constituait pour le gouvernement une source de soucis permanente.

La réforme monétaire
    L’analyse faite par Hakuseki des problèmes financiers du bakufu éclaire d’un jour intéressant l’incompétence et la malhonnêteté des fonctionnaires des finances. Les déficits étaient si importants que des vérificateurs furent désignés, dont l’enquête révéla de vastes détournements de fonds, notamment

Weitere Kostenlose Bücher