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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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étroitement lié à la réglementation du commerce extérieur, tout déficit dans ce domaine devant être compensé par l’exportation de métal précieux. Après la mise en œuvre de la politique d’isolement, le commerce extérieur privé fut interdit, et le commerce extérieur public limité à des échanges avec la Chine et la Hollande (ou, plus exactement, avec des navires marchands hollandais) dans la colonie de Hirado et, plus tard, à Nagasaki.
    Ce commerce se poursuivit sans restrictions durant quelques années, et en 1683-1684 encore, des centaines de jonques arrivèrent de Chine à Nagasaki, où vivait une colonie chinoise très prospère. En 1685, toutefois, le bakufu décida de limiter le montant total des importations. Selon le gouvernement, cette décision répondait au fait que, les dirigeants mandchous ayant inversé la politique Ming dans le domaine du commerce extérieur, des navires chinois arrivaient en nombre toujours plus grand dans les ports du Japon. Mais les embargos prononcés par le bakufu ne furent pas respectés par les Chinois, et, en 1688, de nouveaux décrets furent promulgués, limitant le nombre des bateaux chinois à soixante-treize par an, et n’autorisant qu’un petit nombre de commerçants chinois à avoir des locaux à terre. Mais ces mesures ne résolurent pas le problème. Elles ne firent qu’encourager la contrebande et autres transactions illicites.
    Telle était la situation à laquelle se trouvait confronté le gouvernement de Ienobu et que le bakufu espérait redresser. Mais les gouverneurs de Nagasaki se plaignaient que la population locale eût fort à souffrir de la diminution des échanges commerciaux et demandaient en compensation l’autorisation d’exporter d’importantes quantités de cuivre.
    La situation telle qu’elle se présentait au début de la période Shôtoku (1711-1716) peut aujourd’hui être décrite de façon assez détaillée grâce à l’étude récente des registres tenus à Nagasaki 257 . On y trouve la liste de toutes les cargaisons, mais il nous suffit de résumer la situation sous forme de bilan. En 1711, les échanges commerciaux qui eurent lieu à Nagasaki se décomposaient comme suit : importations pour une valeur de 4193 kan d’argent ; exportations pour une valeur de 2918 kan d’argent – soit un déficit de 1275 kan, qu’il fallait redresser par une réduction des importations ou des envois supplémentaires d’argent ou de cuivre.
    De puissantes objections s’opposaient à toute augmentation dans l’exportation de l’argent et du cuivre, en partie à cause de la diminution de la production minière, en partie à cause des besoins monétaires. Après de nombreuses discussions et la proposition de plusieurs plans impraticables, une nouvelle ordonnance fut promulguée, qui traitait la question sous tous ses aspects. C’était un document complexe, mais dont les principaux articles peuvent se résumer comme suit :
    Deux commissaires au Commerce extérieur doivent être nommés, qui rempliront alternativement leurs fonctions un an à Edo et un an à Nagasaki.
    Trente navire chinois et deux hollandais seront autorisés à entrer chaque année.
    Les navires chinois pourront transporter chaque année une cargaison d’une valeur totale de 6000 kan d’argent.
    Les navires hollandais pourront transporter chaque année une cargaison d’une valeur de 3000 kan d’argent.
    Parallèlement, il fallait que chaque année 3000000 de kin de cuivre puissent être exportés par les Chinois, et 1500000 par les Hollandais. (La quantité réelle exportée en 1711 fut de 1797694 kin, soit environ 1000 tonnes.)
    Quantitativement, ce commerce n’avait pas grande importance, et à première vue, il semble qu’il ne valait pas le souci qu’il donna aux autorités nationales aussi bien que locales. Les premières restrictions, de 1640, entraient dans le cadre de la politique d’isolement, mais celles imposées par Tsunayoshi en 1688 avaient un caractère économique, destinées à freiner les importations d’articles de luxe et à réduire la perte qu’il en résultait en or et en argent. Étant donné la pénurie régnant à l’intérieur, la question paraissait revêtir une certaine urgence. Pour l’économie japonaise, les importations n’étaient pas essentielles, car elles consistaient avant tout en fils de soie et en textiles, en peaux, en sucre, en médicaments, en peintures et en livres. Et ces derniers articles pouvaient

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