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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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fin à ces désordres dans le Kantö, base et forteresse de la maison des Tokugawa.
    Par la suite, des soulèvements ruraux se produisirent dans d’autres régions du Japon, causant la plus grande inquiétude au gouvernement, dont les efforts pour les réprimer ou les prévenir n’avaient guère de succès. Des récompenses furent offertes à ceux qui donneraient des informations sur les émeutes ou les départs massifs qui se préparaient. Parallèlement, les daimyô chez qui de tels troubles avaient lieu furent avertis qu’ils pouvaient demander de l’aide dans les domaines voisins mais ne devaient pas se servir d’armes à feu. Ces soulèvements étaient parfois cachés au bakufu, tandis que le daimyô ou ses représentants s’efforçaient de calmer les paysans ; mais ce manque de détermination ne fit qu’encourager les émeutiers, contre qui l’on finit par employer la force. Certains domaines, n’ayant qu’un petit effectif militaire, se virent contraints de demander de l’aide au représentant (dai-kan) le plus proche des Tokugawa.
    En 1770, le bakufu publia un ordre dénonçant la conduite du paysannat et promettant des récompenses (dont la promotion au rang de samurai) à quiconque était prêt à dévoiler les plans des émeutiers. Des faits de ce genre révèlent l’incompétence du bakufu, son manque de décision et ses tâtonnements politiques. Le Japon avait manifestement besoin d’un changement gouvernemental, d’une puissante autorité centrale entre des mains déterminées.
    Développement économique et savoir scientifique

POLITIQUE DE TANUMA
    Le goût de Tanuma Okitsugu pour les pots-de-vin était si prodigieux que certains historiens ont tendance à s’y appesantir et à négliger ses contributions positives à l’économie nationale, lesquelles étaient d’ailleurs de même nature que celles de Yoshimune. En fait, la politique de Tanuma n’était pas originale, mais elle permit aux mesures prévues par Yoshimune de prendre une nouvelle extension. Son action ne peut être traitée séparément de la situation politique qui se développa sous Yoshimune, notamment dans le domaine financier. Parmi les traits particuliers de la Réforme de Kyöhö (1716-1736) figurait la tendance politique du bakufu à faire un usage croissant du capital commercial. Par ailleurs, on se souvient que Yoshimune avait déjà mis sur pied une sorte de bureau de contrôle de la politique financière en nommant des fonctionnaires spéciaux, les kanjô-kata, pour s’occuper des problèmes financiers.
    Tandis que, dans la capitale, une déplorable atmosphère de corruption et de débauche régnait dans l’entourage du shôgun, les milieux plus simples, encouragés par Tanuma, déployaient une grande activité commerciale et industrielle, et connaissaient un regain de vie intellectuelle, sous l’effet peut-être de ceux qui pensaient que la société féodale manquait de dynamisme. Ce sentiment se manifestait de façons diverses. Outre qu’il favorisait l’industrie, Tanuma distribua des fonds pour la mise en culture de nouvelles terres, continuant ainsi la politique de Yoshimune, notamment en mettant en œuvre d’importants travaux pour étendre le domaine irrigable. Après qu’une grande éruption volcanique au mont Asama eut élevé le lit du Tonegawa, en 1783, des travaux de grande envergure durent être effectués. Les frais en furent assumés par deux millionnaires, l’un d’Edo et l’autre d’Osaka, auxquels il fallut céder une grande partie des terres nouvelles qui purent ainsi être mises en culture, et qu’il fallut d’ailleurs abandonner à la suite d’une série de catastrophes quand Tanuma se retira. Mais son entreprise la plus originale fut peut-être de promouvoir le commerce avec la Russie en développant les territoires septentrionaux du Japon, c’est-à-dire les îles de Hokkaido et de Sakhaline.
    Un projet dans ce sens avait été suggéré par un certain Kudô Heisuke, médecin du fief de Sendai qui avait étudié le hollandais et s’intéressait fort aux pays étrangers. A l’époque, la Russie progressait à travers la Sibérie et le Kamchatha vers les côtes de Chishima (les Kuriles), et, avec l’approbation du daimyô, des négociants japonais du fief de Matsumae (Hokkaido) commerçaient secrètement avec les Russes dans le voisinage de l’île de Kuna-shiri. Kudô en fut informé par un rônin de Matsumae, et, en 1783, il soumit aux röjü une description des

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