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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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collectionneurs d’aventures amoureuses ; mais il semble qu’il n’y avait pas moins de fonctionnaires graves et industrieux, soucieux d’accomplir leur devoir, rédigeant des mémoires, griffonnant des dépêches, distribuant des ordres, pris tout entiers dans la routine de leurs fonctions. Quant aux grands ministres qui dirigeaient l’État, c’étaient généralement des travailleurs. Le Premier ministre (sadaijin) Fujiwara Otsugu, qui mourut en 843, à soixante-dix ans, après une longue carrière officielle, est représentatif de ce type d’hommes. Il occupa longtemps le poste ardu d’inspecteur des provinces du Nord et, à ce titre, il prit des mesures énergiques pour accroître la production et réduire les dépenses.
    Dans la littérature historique populaire, Tokihira est représenté comme un dictateur sans merci, qui contraignit son rival Michizane à l’exil et à la misère. Mais en réalité, c’était un administrateur doué d’un vigoureux esprit pratique, très conscient du besoin de réformer le gouvernement provincial, ce qui constituait sans aucun doute la tâche la plus urgente de son époque *. Ce n’était pas un homme doué pour la littérature, mais un homme d’État énergique qui tirait les ficelles et se fit des ennemis à la fois à la cour, où il essaya d’imposer un mode de vie plus simple, et en province, où il tenta de limiter le pouvoir des grands propriétaires terriens. Lorsque, de 897 à 909, il remplit sous Daigo les premières fonctions gouvernementales, il était extrêmement bien informé des conditions locales. Il fut à l’origine d’une série d’édits qui, les eût-on appliqués, auraient porté un coup fatal aux grands nobles et aux grands monastères en tant que seigneurs de domaines exemptés d’impôts. Ils prouvent qu’il comprenait clairement la nature des difficultés qui érodaient le pouvoir du gouvernement central et ruinaient sa puissance financière. De façon générale, ses efforts restèrent infructueux, mais on trouve la trace de ses réformes dans certaines améliorations temporaires, telles qu’un retour partiel au système de distribution des terres et une diminution sensible de la mainmise par des particuliers sur le domaine public.
    Les successeurs de Tokihira, ses frères Tadahira (comme régent) et Naka-hira (comme Premier ministre) n’eurent pas sa force de caractère. Ils ne surent prévenir les désastres qui semblaient menacer de toutes parts. D’ailleurs, il se peut que l’homme d’État le plus résolu eût été incapable de trouver remède aux maux de l’époque. Le pays connaissait les pires troubles, la rébellion grondait dans les provinces et le banditisme sévissait partout. La capitale elle-même était dans un piteux état, les pillards pénétrant jusque dans le palais impérial et les gardes étant obligés de patrouiller la nuit dans la ville entière.
    Le principal rebelle était Masakado, chef du clan des Taira, propriétaire de vastes domaines dans les provinces orientales de Shimôsa et Hitachi. Avide de terre et de puissance, il entra en lutte avec ses parents dès 935 ; mais il avait de plus grandes ambitions, et, en 940, il alla jusqu’à se proclamer empereur dans une lettre au Premier ministre Tokihira. Pendant un certain temps, il fut pratiquement maître de huit provinces de l’Est ; mais, après une lutte qui dura environ huit ans, il fut battu aux frontières du Shimôsa en 940, où ses alliés (dont les troupes, dit-on, comptaient huit mille hommes) manquèrent à son appel.
    Vers la même époque, Sumitomo, chef de clans guerriers de l’ouest du Japon, réunit une flotte de mille petites embarcations ou davantage et se mil à piller les côtes de la mer Intérieure, notamment dans la province d’Ivo, dont il avait été le gouverneur et où, son mandat terminé, il avait décidé de se fixer plutôt que de rentrer dans la capitale. Il porta ses méfaits jusqu’au Sanuki, au Suwo et au nord du Kyüshü. On notera ici que toutes les provinces, et surtout celles dont les gouverneurs étaient faibles et incapables de régler les disputes auxquelles la propriété donnait lieu, connaissaient alors des troubles régionaux.
    En 941, Sumitomo fut enfin défait. Vers cette date, il y avait également des troubles dans la province de Dewa, au nord, où un soulèvement d’Ebisu « pacifiés » causa quelques dommages aux biens des colons japonais. Toutes ces calamités plongeaient le

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