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Iacobus

Iacobus

Titel: Iacobus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Matilde Asensi
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votre
voyage ?
    Même si je l’avais voulu, je n’aurais pu lui
avouer la vérité. Sara aimait un Templier. Impossible de lui dire le but ultime
de notre pérégrination. Mais d’un autre côté, comment faire route avec elle
tout en lui cachant mes recherches... ? Nous n’étions plus qu’à deux ou
trois jours de Burgos, aussi le risque n’était-il pas grand. Ensuite Sara
retrouverait Manrique, et nous, nous continuerions jusqu’à Compostelle.
    — En effet, finis-je par répondre, réunir Jonas
avec sa mère est le but ultime de notre long voyage.
    — Dites-moi, don Galcerán : avez-vous
réussi la mission qui vous avait conduit à Paris ?
    — Oui, Sara, et grâce à vous. Les documents
d’Evrard m’ont été très utiles pour corroborer les soupçons qui étaient à
l’origine de cette enquête.
    — Et que me dites-vous de ce vieil homme
étrange qui vous accompagne ?
    — J’ignore qui il est. Il est apparu dans
nos vies après que nous eûmes traversé les Pyrénées et je n’ai pas réussi à
m’en débarrasser depuis.
    — Cet homme a quelque chose de bizarre, dit
Sara en fronçant les sourcils, quelque chose qui ne me plaît pas du tout.
    Elle avait raison ! réalisai-je soudain.
J’avais éprouvé ce même sentiment de méfiance dès le premier instant. Quelque
chose clochait dans l’histoire de Personne.
    — Que vous arrive-t-il ? Vous voilà
bien songeur.
    Qui diable était-ce vieil homme ? Pourquoi
avait-il montré tant de zèle à nous empêcher de visiter les églises de Puente
la Reina et Torres del Rio ? Ce marchand pouvait être n’importe qui, me
dis-je, parce qu’en réalité il n’était personne comme l’indiquait le nom dont
je l’avais affublé. Mais comment découvrir sa véritable identité, et surtout
vérifier ce que je commençais à craindre ?
    — Don Galcerán...
    — Ne vous inquiétez pas, Sara, je viens
juste de réaliser quelque chose de très important.
    — Vous ne voulez pas m’en parler ?
    — Il vaut mieux que je ne vous dise rien
encore. Mais soyez sans crainte, je compte résoudre cette affaire au plus vite.
Il est probable que nous devions laisser nos chevaux ici. J’aimerais savoir si
cela vous ennuie de faire à pied le chemin qu’il nous reste à parcourir jusqu’à
Burgos.
    — Je serais heureuse de marcher avec vous
et Jonas, frère.
    — Non ! non ! m’écriai-je
inquiet, vous ne devez pas m’appeler ainsi.
    — Pourquoi ? N’êtes-vous pas un
moine ?
    — Si, reconnus-je, mais pour des raisons
particulières, je ne peux assumer actuellement ma véritable identité. Comme
vous avez pu le remarquer, Jonas répond à son prénom de Garcia, et moi à ma
condition de chevalier. Nous voyageons actuellement comme père et fils. Nous
faisons pénitence de pauvreté jusqu’à Compostelle. Aussi je vous en supplie, ne
nous trahissez pas.
    — Trahir ?
    — En révélant nos véritables identités,
déclarai-je, surpris.
    — Quelles identités ? dit-elle avec
malice.
    En vérité, cette magicienne avait le don de me
mettre à bout, mais je n’avais pas de temps à perdre en joutes verbales. Je
devais trouver le moyen de me débarrasser de Personne au plus vite. Je n’avais
plus aucun doute : la compagnie du vieil homme était dangereuse, et même
si je me trompais du tout au tout, et que le bonhomme fût un saint, cela
n’avait aucun sens de prolonger une association qui n’avait pas été à mon goût
depuis le début. Et encore moins maintenant que Sara allait voyager avec nous.
    J’eus soudain une illumination.
    — Sara, pourriez-vous me trouver un petit
récipient pour y chauffer de l’eau ?
    Elle me regarda d’un air déconcerté.
    — Je suppose qu’il doit y en avoir dans la
cuisine.
    — Pouvez-vous me l’apporter s’il vous plaît,
et regarder aussi s’il y a du seigle et des raisins de Corinthe ?
    — Que voulez-vous en faire ?
    — Vous allez voir.
    Alors qu’elle disparaissait dans la cuisine,
j’ouvris ma besace sur le comptoir et en sortis le petit sac d’herbes
médicinales que j’avais préparé à Ponç de Riba avant notre départ.
    Sara revint avec un récipient de cuivre
débordant d’eau et deux sacs de toile.
    — Vous avez besoin d’autre chose ?
    — Mettez la casserole sur le feu.
    Je jetai les raisins secs et le seigle dans
l’eau bouillante pour que la décoction que je m’apprêtai à préparer ait un goût
doux et sucré. J’y ajoutai une poignée

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