Indomptable

est-ce que tu aurais la gentillesse de me dire, pour
    l’amour de Dieu, ce que tu as planifié ?
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    INDOMPTABLE
    — Rien de bien compliqué. Je vais accuser le Fléau
    Écossais d’avoir tenté d’enlever mon épouse.
    — Pourquoi ? Je pensais que c’était ta mort que les mer-
    cenaires voulaient.
    — C’est tout à fait probable, mais cela ne soulèverait pas
    de cris de protestation dans les environs. Cependant, voler
    l’épouse légitime d’un homme dans le but d’avoir des rap-
    ports sexuels illégitimes…
    Simon plissa les yeux. Ensuite, ses lèvres se crispèrent et
    formèrent un sourire aussi féroce que celui de Dominic.
    — Même les mercenaires ne pourraient soutenir un tel
    acte en public, poursuivit Dominic. L’Église devrait être
    publiquement encore davantage horrifiée. Crois-tu qu’une
    personne excommuniée serait capable de mener de bons
    chevaliers au combat ?
    — Tu vas tuer le Fléau Écossais, n’est-ce pas ? demanda
    Simon au bout d’un moment.
    — Si c’est nécessaire, dit Dominic en haussant les
    épaules. Et il semble que cela soit nécessaire. Les merce-
    naires deviennent trop nombreux.
    Le sourire sur le visage de Simon s’évanouit.
    — Cela entraînera la guerre.
    — Probablement. Mais sans les qualités de meneur de
    Duncan, les mercenaires seront plus faciles à battre.
    Dominic hésita et choisit attentivement ses prochaines
    paroles.
    Un souffle glacial parcourut la peau de Simon qui res-
    sentit de l’appréhension. Il vit l’obscurité dans les yeux de
    son frère. Cela n’avait jamais été le cas auparavant, pas
    même après les infâmes salles de torture du sultan.
    — Si je meurs, dit Dominic, veille à ce que Meg…
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    ELIZABETH LOWELL
    — Non ! Tu ne vas pas mourir ! Je protègerai moi-même
    tes arrières. Thomas le Puissant fera…
    — Ne fera rien, l’interrompit Dominic. Et toi non plus.
    Je vais accuser Duncan d’avoir tenté d’enlever mon épouse.
    Il va le nier. Le problème sera réglé d’une façon que per-
    sonne ne pourra contester — le Jugement par Combat.
    — Bon sang, dit Simon, atterré. C’est trop risqué. Une
    pierre pourrait rouler sous ton pied, ou il pourrait te porter
    un coup chanceux, ou un de ses hommes pourrait…
    Dominic leva la main, mettant fin au flot de paroles de
    son frère.
    — C’est le seul moyen d’éviter la guerre, dit Dominic
    d’un ton catégorique.
    Le silence régna pendant un moment. Finalement,
    Simon laissa échapper un soupir.
    — Qu’il en soit ainsi, dit Simon, si le Fléau Écossais te
    tue, son crâne me servira de coupe pour y boire, et je boirai
    son sang comme du vin.
    Un sourire apparut brièvement sur le visage de Dominic.
    — Je suis persuadé que tu le ferais, mon frère. Tu es dia-
    blement rapide avec cette épée.
    — Et tu es diablement fort.
    — Tout comme le Fléau Écossais.
    Simon ne le contesta pas.
    — Pars à la recherche du prêtre avant qu’il n’ait trop bu
    pour pouvoir nous confesser, dit Dominic.
    — Je l’ai trouvé, dit Simon.
    Dominic suivit le regard noir de son frère.
    Le prêtre avait en effet été trouvé. Il se tenait aux côtés
    de Duncan et parlait sérieusement tandis qu’il arrachait la
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    viande d’un grand os. Visiblement ennuyé, Duncan écoutait
    le prêtre sans détacher son regard de la foule.
    Lorsque Simon et Dominic marchèrent dans sa direc-
    tion, Duncan sentit instantanément qu’il allait enfin avoir
    l’occasion de tester la force du sabre du roi.
    — Ainsi, vous allez finalement participer aux jeux, s’ex-
    clama Duncan avec une profonde satisfaction.
    — Plus ou moins, dit Dominic.
    Il se tourna vers le prêtre.
    — Êtes-vous suffisamment sobre pour nous confesser ?
    Duncan s’immobilisa. Ses yeux clairs couleur noisette
    passèrent de Dominic à Simon et inversement.
    — Depuis quand les chevaliers ont-ils besoin de se
    confesser avant un simple jeu ? demanda Duncan à voix
    basse.
    — L’enlèvement d’une épouse n’est pas un jeu, répondit
    Dominic.
    Sa voix était aussi tranchante et glaciale que ses yeux.
    — Enlèvement d’une épouse ? répéta Duncan, choqué.
    Les chevaliers de Duncan se retournèrent et regardèrent
    Dominic et Simon comme s’ils avaient dégainé leurs épées.
    — Oui, dit Dominic d’un air grave. Enlèvement
    d’épouse.
    — Quand ?
    — Il y a quelques jours pendant que nous étions sortis
    pour une partie de chasse.
    Perplexe, Duncan