Indomptable

dispersés comme de
    la paille au vent.
    — J’ai dit la même chose à Meg ce matin, pendant les
    heures obscures qui précèdent le lever du jour.
    — Et ?
    — Cela ne l’a pas rassurée.
    Simon marmonna quelque chose à propos des sorcières
    Druides de la Vallée et des soucis qu’elles causaient aux
    hommes qui les épousaient.
    — Il y a des récompenses, dit Dominic, souriant pour
    lui-même.
    L’une d’entre elles était que les cheveux de Meg parais-
    saient splendides à la lueur d’une chandelle, déployé sur le
    corps de son époux, pendant que sa bouche lui apprenait
    que le faucon pouvait également faire voler son maître.
    Cette expérience voluptueuse fut extraordinaire pour eux
    deux.
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    ELIZABETH LOWELL
    Soudain, la sensation que quelque chose allait mal et
    qui tourmentait Dominic se cristallisa en un besoin impé-
    rieux de voir son épouse encore une fois. Sans réfléchir,
    Dominic ordonna à son cheval de rebrousser chemin.
    L’étalon gris s’exécuta immédiatement. En dépit de la taille
    de Crusader, ce cheval était plus rapide et avait une
    démarche plus confortable, une monture idéale pour suivre
    les faucons ou aller à la chasse.
    — Dominic ? appela Simon, surpris.
    — J’ai passé suffisamment de temps à la chasse pour
    aujourd’hui, dit-il sans ménagement. Il est temps que j’aille
    vérifier que mon petit faucon se porte bien.
    — Bon sang ! Ne peux-tu pas faire confiance à cette
    femme quand elle est hors de ta vue ? marmonna Simon.
    Sans répondre, Dominic empressa Fatima de monter
    sur son poignet et donna un coup d’éperon à sa monture
    pour qu’elle se mette au galop. Poussant un juron, Simon
    prit son propre faucon sur le poignet et se tourna pour le
    suivre. Les trois autres chevaliers et les six écuyers leur
    emboîtèrent rapidement le pas.
    Lorsque le groupe parti à la chasse passa enfin au galop
    à côté des champs et entre les clôtures en pierres sèches, les
    paysans lâchèrent leurs outils et fixèrent le seigneur du châ-
    teau de Blackthorne comme s’il était un fantôme.
    Au début, quand il s’en aperçut, Dominic ne s’en soucia
    guère. Cependant, quand de plus en plus de personnes s’ar-
    rêtaient de travailler à la vue de leur seigneur qui chevau-
    chait devant eux, Dominic et Simon échangèrent des
    regards inquiets.
    — Que se passe-t-il, berger ? cria Simon. Pourquoi nous
    regardez-vous ainsi ?
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    INDOMPTABLE
    L’homme se signa, se retourna et s’enfuit. Aucun autre
    vassal n’osa s’approcher des cavaliers. En fait, ils semblaient
    terrifiés devant Dominic.
    — Je n’aime pas cela, marmonna Simon.
    Dominic empressa simplement son cheval d’aller plus
    vite. Il ne ralentit qu’une fois arrivé au pont-levis.
    Soudain, Harry sortit en boitant du poste de garde, fixa
    Dominic d’un air choqué et lui attrapa la main lorsqu’il
    passa à côté de lui.
    — Merci mon Dieu, dit Harry avec ferveur. Je savais
    que madame arriverait à vous sauver !
    — Me sauver ? De quoi ?
    Harry voulut parler, mais aucun son ne sortit de sa
    bouche. Il regarda simplement fixement, bouche bée,
    l’homme qui ne portait aucune trace de blessures quelles
    qu’elles soient.
    — La maîtresse…
    Harry lutta pour arriver à avaler.
    — Lady Margaret ? demanda sèchement Dominic.
    Harry hocha la tête.
    — Parlez, ordonna Dominic. Où est Meg ?
    — Un écuyer est venu. Il a dit que vous étiez griève-
    ment blessé près du marais au nord.
    Simon allait parler, quand un geste sec de Dominic
    l’interrompit.
    — Comme vous le voyez, je ne suis pas blessé. Où se
    trouve mon épouse ?
    — Elle est partie vous retrouver. Pour vous soigner.
    — Elle n’est pas allée au marais au nord ? demanda
    Dominic. C’est à mi-chemin pour se rendre au manoir de
    Carlysle, n’est-ce pas ?
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    ELIZABETH LOWELL
    — Oui.
    — Qui l’a accompagnée ?
    Le regard de Harry en dit plus à Dominic que ce qu’il
    voulait savoir.
    — Bon sang, aboya-t-il. Vous l’avez laissée partir seule
    à cheval ?
    Une femme cria dans la cour. Le cri perçant et déses-
    péré redressa les cheveux de Dominic sur sa nuque. Il se
    retourna et vit Eadith traverser la cour pavée et courir dans
    sa direction comme si le diable était à ses trousses.
    — Monsieur, sanglota Eadith, se jetant aux pieds de la
    monture de Dominic. Ne me faites pas fouetter, monsieur !
    J’ai fait de mon mieux, mais je n’ai pas pu l’en dissuader !
    Dominic